Misinformation Monitor: Mai 2020

Bienvenue dans le “Misinformation Monitor” de NewsGuard, une newsletter qui suit l’évolution de la mésinformation avec des données exclusives en provenance de cinq pays.
Par Gabby Deutch
Traduit par Chine Labbé


L’histoire principale… Aux Etats-Unis, des organisations soutenant les campagnes républicaine et démocrate se servent de sites “d’actualité” douteux pour répandre leur propagande politique


Mais d’abord, un quiz:

1. Quel site de santé et de beauté a publié de fausses informations sur le COVID-19? 
a)
ThePuristOnline.com, un magazine de bien-être géré par Cristina Cuomo, la belle-soeur du gouverneur de New York Andrew Cuomo, qui publie des recettes, des conseils bien-être, et des citations inspirantes. 
b) MarieClaire.com, une publication de mode qui édite des magazines dans plus de 36 pays.
c) ShondaLand.com, un site consacré à la culture et au lifestyle créé par la scénariste et productrice de télévision Shonda Rhimes, connue pour avoir créé la série Grey’s Anatomy.

2. Sur les 62 posts relevés par NewsGuard dans sa liste de “Super Diffuseurs” européens — ces pages Facebook ayant diffusé des intox sur le COVID-19 à plus de 40.000 personnes sur Facebook — combien étaient identifiés comme faux par Facebook?
a) 
22
b) 0
c) 4

3. Lequel de ces sites français d’information — évalué Rouge par NewsGuard, ce qui signifie qu’il est généralement peu fiable — a été identifié par NewsGuard comme un “Super Diffuseur” d’intox sur le COVID-19 sur Facebook ET sur Twitter? 
a) 
EgaliteEtReconciliation.fr
b) LeLibrePenseur.org
c) LesMoutonsRebelles.com

Rendez-vous à la fin de la section suivante pour les réponses.


Le point sur les élections américaines : des groupes politiques investissent dans des sites internet aux noms trompeurs pour donner de la légitimité à leurs points de vue 

L’un de ces sites est géré par un comité de soutien au parti démocrate, un “Super-PAC” (Super Political Action Committee), l’autre est géré par l’Association des Gouverneurs Républicains (Republican Governors Association, RGA). Mais à en juger par les noms de ces sites, impossible de savoir lequel est géré par qui. 

Sur le site FreeTelegraph.com, les lecteurs peuvent trouver des articles critiquant les démocrates et louant les gouverneurs républicains sur à peu près tout, de leur gestion de la pandémie de coronavirus à leurs prises de position contre la Chine. Le site est financé par l’Association des Gouverneurs Républicains, dont la mission est de faire élire des gouverneurs du parti. 

  • Si vous cliquez sur un article et allez voir tout en bas de celui-ci, vous verrez une note indiquant : “Sponsorisé par l’Association des Gouverneurs Républicains”. Mais sur Twitter, où le Free Telegraph relaie ses articles auprès de plus de 54.000 followers, le site n’est décrit que comme “votre référence pour les dernières actualités conservatrices et opinions politiques”, sans mention d’une quelconque connexion avec une organisation politique d’envergure. 
  • Les articles du site sont partagés sur Facebook par certaines branches locales et étatiques du parti républicain. Etant donné que le nom du site, “Free Telegraph”, évoque un journal local qui pourrait être basé n’importe où, le parti républicain donne ce faisant l’impression que ses prises de position politiques sont légitimées par des reportages authentiques. Mais en réalité, ces pages ne font que partager des éléments de campagne du parti.   

Le site American-Ledger.com est encore plus opaque. Il est géré par American Bridge PAC, un “Super-PAC” (Super Political Action Committee) de premier plan soutenant le parti démocrate. Au bas de chaque page, le site indique : “PAYÉ PAR AB PAC”. Mais il n’explique aucunement ce qu’est AB PAC.  

  • Les articles publiés sur American-Ledger.com sont l’inverse de ce qu’on peut lire sur FreeTelegraph.com, et dépeignent les républicains (que les démocrates espèrent vaincre en 2020) sous un angle systématiquement négatif. Au fond, il s’agit presque d’un centre de recherche anti-républicains  — ce qui est logique si l’on considère la manière dont le Super-PAC American Bridge se décrit lui-même sur son site internet : “Nous trouvons ce que les républicains cachent, et nous nous assurons que les électeurs en entendent parler”.
  • Le compte Twitter du site indique que son objectif est de “donner au public les informations dont il a besoin et de révéler les malversations”. Mais ce compte ne fait aucune référence à American Bridge. Les articles d’American Ledger ont été repris sur les réseaux sociaux par des activistes de gauche, comme le groupe féministe Emily’s List, et par des branches locales du Parti démocrate, qui ne précisent pas que ce qu’ils postent n’est pas du journalisme. 

Pourquoi c’est important : alors que les événements de campagnes en présence du public sont suspendus du fait de la pandémie de COVID-19, les réseaux sociaux sont encore plus importants que d’habitude pour les candidats. Attention donc à d’autres sites “d’actualité” comme ces deux-là, qui sont directement liés à des campagnes politiques.

  • Les sites financés politiquement et se faisant passer pour des sites d’actualité se multiplient au niveau local. Dans le New Jersey, Kate Gibbs, candidate républicaine à la Chambre des représentants, a reproché à l’élu démocrate Andy Kim d’avoir posté des articles peu critiques de son bilan et de son parti qui provenaient de Courier Newsroom, un site géré par Acronym, une association progressiste à but non lucratif. 
  • Le New Jersey Globe a révélé que Courier Newsroom avait dépensé environ $40.000 en publicités sur Facebook pour mettre en avant les articles positifs sur Andy Kim auprès de ses électeurs — alors même qu’Andy Kim a reçu le soutien officiel de “End Citizens United”, un PAC visant à “retirer les gros sous de la politique”.

NewsGuard fournit une solution humaine à la mésinformation en évaluant la fiabilité des sites d’information et d’actualité. Nos évaluations, qui s’appuient sur neuf critères journalistiques objectifs, attribuent à chaque site un score de zéro à 100 – ainsi qu’une icône correspondante qui est soit Verte (si le site est globalement fiable), soit Rouge (si le site est globalement peu fiable) – donnant ainsi davantage de contexte aux internautes sur ce qu’ils lisent en ligne. Inscrivez-vous ci-dessous pour recevoir cette newsletter par email.

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REPONSES AU QUIZ:

  1. (a) The Purist, un site évalué Rouge par NewsGuard, a listé l’eau de javel et de fortes doses de Vitamine C parmi les remèdes possibles contre le COVID-19, et a aussi écrit que la technologie 5G était dangereuse.
  2. (c) Sur les 36 pages Facebook relevées dans cette étude comme ayant relayé de fausses informations sur le coronavirus à des millions d’internautes, plusieurs posts et pages ont été retirés ou n’étaient plus accessibles après la publication du rapport de NewsGuard. Mais sur 62 posts identifiés par NewsGuard, seuls 4 étaient estampillés comme faux par Facebook avant publication du rapport. 
  3. (b) LeLibrePenseur.org, un site qui publie souvent de fausses allégations sur la santé, a été identifié par NewsGuard comme un “Super Diffuseur” d’intox sur le COVID-19 sur Facebook et sur Twitter. 

Lassés des informations sur le coronavirus, les Américains continuent à se tourner vers les sites d’intox consultés au plus fort de la pandémie. Pas les Européens.  

Avec la propagation du coronavirus dans le monde entier en mars, de nombreuses personnes sont devenues obsédées par les actualités sur le nouveau virus. L’engagement (c’est-à-dire les likes, partages et commentaires sur Facebook, Twitter, Pinterest et LinkedIn) avec les articles sur le coronavirus, sur tous les sites d’information, a augmenté de 1.023% entre février et mars, selon une analyse de NewsGuard effectuée avec des données de la société d’analyse des réseaux sociaux NewsWhip. Les plus de 60 sites français, italiens, et allemands identifiés par NewsGuard comme ayant publié de fausses allégations sur le virus ont également suscité un engagement beaucoup plus grand qu’en temps normal : l’engagement avec leurs contenus sur le virus a augmenté de 425%, une hausse moins importante, mais tout de même troublante.

Toutefois, en avril, l’engagement avec les actualités liées au coronavirus a diminué — en baisse de 18% par rapport à mars sur tous les sites d’actualité et d’information, y compris les sites légitimes. Les sites identifiés par NewsGuard comme ayant diffusé des intox sur le COVID-19 en Europe ont connu une diminution plus grande encore, avec 51% d’engagement en moins en avril par rapport à mars sur les contenus liés au coronavirus. 

  • Les gens continuent à suivre de près la pandémie — 87% des Américains disent suivre l’actualité du virus de près, selon un rapport publié fin avril par le Pew Research Center, un institut de sondage américain — mais 71% des Américains interrogés disent ressentir le besoin de faire une pause face à l’abondance d’actualités sur le COVID-19.
    • Aux Etats-Unis, les sites d’intox sur la santé ont généré presque 5% d’engagement en plus en avril qu’en mars (sur des sujets comme les vaccins et le cancer). Mais en Europe, l’engagement total avec les sites ayant publié de fausses informations sur le coronavirus était en baisse de 15% en avril. En Europe comme aux Etats-Unis, de nombreuses personnes commencent à en avoir assez de lire des articles sur le coronavirus. Mais contrairement à ce qui se passe outre-Atlantique, les Européens semblent ne pas remplacer la mésinformation sur le COVID-19 par une autre forme de mésinformation. Il est même possible qu’ils s’en détournent.
De janvier 2019 à avril 2020, l’engagement avec trois sites américains connus pour diffuser des intox sur la santé aux Etats-Unis (NaturalNews.com, Mercola.com, et GreenMedInfo.com) a globalement décliné — mais il a fortement augmenté quand la pandémie de coronavirus a frappé. 

Cas d’étude : NewsGuard a analysé l’engagement (sur tous les sujets, pas juste le coronavirus) généré par trois des pires récidivistes en termes d’intox sur la santé aux Etats-Unis : NaturalNews.com, Mercola.com, et GreenMedInfo.com (trois sites évalués Rouges par NewsGuard). Tous les trois ont publié des allégations fausses ou sans fondement sur le virus, les vaccins et d’autres conditions médicales. Entre janvier et avril 2020, l’engagement total avec ces sites a augmenté de 122% — ce qui signifie qu’il a plus que doublé à partir du moment où le coronavirus est apparu.

  • En 2019, ces sites ont connu une chute de leur engagement sur les réseaux sociaux, en partie car Facebook et Twitter ont bloqué NaturalNews.com l’été dernier. Mais en avril, l’engagement généré par ces deux sites a atteint 954.606 likes, partages et commentaires, presque au niveau de janvier 2019 (1.104.058 engagements).

Pourquoi c’est important : la confiance dans les médias et l’information crédible est cruciale pour endiguer la propagation du coronavirus. Mais la mésinformation sur le COVID-19 n’est que la partie la plus visible visible de “l’infodémie” liée aux sujets de santé. L’analyse de NewsGuard montre qu’aux Etats-Unis, de nombreuses personnes continuent à se fier à des sites qui relaient des intox sur la santé, et cultivent la méfiance envers la médecine traditionnelle, notamment les vaccins, et envers les institutions et les gouvernements qui encouragent la vaccination. 


Les fausses allégations sur le COVID-19 persistent sur Facebook, avec peu d’alertes

Le mois dernier, NewsGuard a publié un rapport sur les “Super Diffuseurs” francophones de mésinformation sur le virus sur Facebook — 12 pages Facebook avec plus de 40.000 followers chacune qui ont partagé de fausses informations sur le coronavirus. Ces pages — allant de celle du site conservateur Epoch Times, fondé par des membres d’un groupe spirituel persécuté en Chine, à celle d’un pasteur congolais, en passant par la page du site conspirationniste LeLibrePenseur.org  — étaient suivies par plus de trois millions de personnes au total. Au moment de la publication de ce rapport, seuls trois des 20 posts identifiés par NewsGuard avaient été estampillés comme faux par Facebook. Après que NewsGuard a contacté les personnes responsables de ces pages Facebook pour leur demander un commentaire sur ces posts, quatre posts n’étaient plus disponibles. Un mois plus tard, seuls deux posts supplémentaires ont été retirés, et aucun des posts restants n’a été estampillé comme faux par Facebook.

  • Il ne semble pas y avoir de standard clair quant au choix des posts qui sont retirés ou labellisés comme faux sur la plateforme, et ceux qui restent actifs et non labellisés. Un exemple : alors qu’un post affirmant que le virus a été inventé et breveté par l’Institut Pasteur a été identifié comme faux, huit autres posts affirmant que le virus a été créé artificiellement n’avaient pas été marqués comme faux.
  • 65% des posts sélectionnés par NewsGuard dans ce rapport portaient une icône rouge d’alerte de NewsGuard avant même qu’ils aient pu être identifiés comme faux par Facebook, car les sites vers lesquels ils renvoient avaient déjà été identifiés comme peu fiables par NewsGuard. 
  • Twitter ne s’en sort pas mieux que Facebook. NewsGuard a identifié 16 comptes Twitter qui constituent des “Supers Diffuseurs” de mésinformation sur le COVID-19 en Europe (France, Allemagne, Italie), suivis par un total de plus de 616.000 personnes.
    • Une semaine après la publication de ce rapport, aucun des 26 tweets relevés par NewsGuard dans ce rapport n’a été retiré (hormis une photo inclue dans un tweet) et un seul porte un avertissement de la plateforme. Cet avertissement apparaît uniquement après avoir cliqué sur le lien fourni dans le tweet. 

En Italie, où NewsGuard a identifié 10 pages Facebook ayant diffusé de fausses informations sur le COVID-19, neuf pages ont été retirées de la plateforme depuis la publication de notre rapport, contre seulement une sur 31 pages anglophones identifiées dans un rapport consacré aux Etats-Unis et au Royaume-Uni (celle de David Icke, ancien footballeur professionnel aujourd’hui connu pour relayer de nombreuses théories du complot).

  • Les 10 pages italiennes avaient toutes des noms trompeurs et a priori innocents, comme “Un conte de fées dans le coeur” et “La mode de luxe”. Elles étaient suivies par plus de 5 millions de personnes au total.
  • Quand ces pages ont été créées, elles ne postaient que des photos d’animaux et d’enfants. Mais peu à peu, elles ont commencé à publier des contenus politiques de droite et des “actualités” sur la santé, provenant tout particulièrement de deux sites évalués Rouges par NewsGuard (c’est-à-dire peu fiables) : ViralMagazine.it et FanMagazine.it.
  • Les propriétaires de ces sites italiens — qui publient des contenus similaires mais ne sont pas connectés — étaient aussi les responsables de ces pages Facebook. Ils ont confirmé à NewsGuard n’avoir reçu aucun message de Facebook les alertant de leur décision de retirer leurs pages. Ils ont juste réalisé un jour que leurs pages avaient disparu.
    • “Je suis en train d’écrire un email à Facebook…  pour comprendre s’ils peuvent rétablir les pages. Je vais nettoyer leur contenu, et ne plus publier que des citations ou des photos, comme je le faisais avant”, a déclaré à NewsGuard le propriétaire du site FanMagazine.it.

Surprise dans la liste établie par NewsGuard chez les “Super Diffuseurs” francophones : aux côtés de sites connus pour diffuser des informations trompeuses et des théories du complot, on retrouve un pasteur congolais basé à Kinshasa, qui publie trois fois par semaines ses sermons vidéos sur sa page Facebook, aimée par plus de 750.000 personnes. 

  • Le 19 mars, le pasteur Marcello Tunasi poste un sermon vidéo de 90 minutes particulièrement populaire. Intitulé “La vérité sur le CORONAVIRUS COVID-19”, il a été vu 860.000 fois, soit 18 fois plus qu’un récent sermon de mai.
  • Dans cette vidéo, Marcello Tunasi affirme que le coronavirus est “un poison fabriqué par l’Homme” et laisse entendre qu’il pourrait être une arme biologique, une intox très populaire sur ce virus. “Sachez, mes frères, que certaines épidémies dans ce monde sont des épidémies créées, ce sont des tests, des armes”, dit-il. “Ils vous vaccineront quand ils voudront (…) et il y aura beaucoup d’argent parce que les vaccins c’est une affaire, c’est un business”, ajoute-t-il.
    • Le post en question est toujours actif sur Facebook, et cette vidéo a également été vue 1,3 millions de fois sur YouTube.  
  • Or les propos de Marcello Tunasi portent bien au-delà du Congo. En janvier, il a prêché devant un Zénith de Paris complet, comme l’a rapporté Le Monde. Le Zénith peut accueillir jusqu’à 7.000 personnes, d’après son site internet.  

Quand les anti-vaccins et les anti-confinement se rejoignent dans un mouvement qui marque l’aboutissement d’années de discours contre les vaccins 

Les activistes anti-vaccins mettent en garde contre un futur vaccin contre le coronavirus depuis que le virus a fait son apparition. Dans leurs premiers messages sur ce vaccin à ce jour inexistant, on retrouve des similitudes avec les discours classiques des opposants aux vaccins — qu’il fait partie d’un complot du gouvernement pour contrôler les citoyens en les forçant à subir des procédures dangereuses contre leur gré, avec pour objectif de remplir les poches des dirigeants des entreprises pharmaceutiques. (Aucune preuve ne permet de soutenir une quelconque allégation en ce sens).

  • Big Pharma et grands profits : les sites anti-vaccins ont rapidement spéculé que le COVID-19 était un complot de “Big Pharma” et des “mondialistes” pour installer un climat de peur, et forcer les gens à se faire vacciner, en rendant Bill Gates encore plus riche ce faisant. (En Europe, les discours sur le vaccin à venir se sont d’ailleurs concentrés autour de la personne de Bill Gates, le co-fondateur de Microsoft et de la Fondation Bill et Melinda Gates, qui investit beaucoup d’argent dans le développement de vaccins et leur mise à disposition dans le monde.)
    • Dès le 31 janvier, un article publié sur HealthNutNews.com et Mercola.com, deux sites d’intox sur la santé évalués Rouges par NewsGuard déclare : “L’hystérie générée suit un schéma vu et revu par lequel la population est gardée dans un état de peur des microbes, afin que des entreprises pharmaceutiques puissent venir à sa rescousse avec un nouveau médicament ou un nouveau vaccin cher (et potentiellement obligatoire)”.  
  • “Remèdes” alternatifs : A partir de mars, il était devenu impossible de prétendre que la pandémie n’était pas réelle. La plupart des sites ont donc modifié leurs propos, et commencé à faire la promotion de faux “traitements” censés mieux marcher qu’un vaccin.
    • Le site NaturalNews.com, très populaire aux Etats-Unis, a ainsi écrit début mai :  “Un vaccin, nous répète-t-on sans cesse, ou peut-être un médicament antiviral à grand succès, est la seule chose qui pourrait guérir le monde de ce fléau et rendre le monde de nouveau heureux. En attendant, pas un mot sur des choses comme les hautes doses de vitamine C en intraveineuse”. (Natural News vend de nombreuses variétés de vitamine C, mais pas pour une utilisation en intraveineuse).
  • Libertés individuelles : Un élément central du discours anti-vaccins consiste à dire que la vaccination obligatoire porte atteinte aux libertés individuelles. Quand des Américains ont commencé à dire que les ordres de confinement –dont l’objectif est de limiter la propagation du virus– portaient atteinte à leurs libertés, les opposants aux vaccins ont donc vu chez eux des partenaires naturels. Et leur mot d’ordre n’a pas tardé à se répandre sur internet comme une traînée de poudre, par-delà les frontières. 
    • En avril, NaturalHealth365.com, un site évalué Rouge par NewsGuard et géré par Jonathan Landsman, un “expert en santé et fitness” basé en Floride, a affirmé qu’Anthony Fauci, le directeur de l’Institut national des allergies et maladies infectieuses, dont le nom est brandi comme un épouvantail par les manifestants anti-confinement, voulait imposer de nouveaux vaccins aux Américains : “La vie telle que nous la connaissions auparavant est finie : Anthony Fauci, le plus grand spécialiste des maladies infectieuses aux Etats-Unis, vient-il de donner le feu vert à des procédures médicales obligatoires?” 
    • En mai, Mondialisation.ca, un site canadien francophone qui publie des théories du complot et de la propagande pro-russe, publie un article alarmiste sur un futur vaccin contre le COVID-19. Intitulé “Le vaccin contre la grippe H1N1 2009 a causé des lésions cérébrales chez les enfants. Ne laissez pas cela se reproduire”, le texte affirme que “la pandémie de  grippe H1N1 n’a jamais eu lieu” et que le vaccin contre celle-ci était une “escroquerie”. Et il prévient : “Les mêmes entreprises qui ont été appelées à retirer leurs vaccins sûrs en 2010 sont à nouveau à l’œuvre”.

Pourquoi c’est important : Alors que les dirigeants du monde entier et les professionnels de la santé ont été décontenancés par le virus, les opposants aux vaccins y ont vu une opportunité de propager leur idéologie auprès de millions de personnes vivant dans un monde transformé pour toujours par la pandémie. Désormais, le défi pour les institutions n’est plus seulement de combattre le COVID-19 — mais aussi de regagner la confiance des gens que le mouvement anti-vax a convertis. 


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