09/08/2022
Les analystes de NewsGuard ont identifié 250 sites à ce jour diffusant de la désinformation Russie-Ukraine
Le nombre de sites de désinformation a plus que doublé depuis l’invasion russe en février
(9 août – New York) – NewsGuard annonce que ses analystes ont identifié 250 sites publiant de la désinformation sur la Russie et l’Ukraine, ainsi que 54 mythes qui circulent en ligne à propos de la guerre.
Depuis le 3 mars 2022, NewsGuard tient un Centre de suivi de la désinformation Russie-Ukraine, qui recense le nombre de sites identifiés par NewsGuard comme diffusant de fausses allégations sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, ainsi que les principaux mythes qu’ils relaient. En mars, nous comptions 116 sites diffusant de la désinformation sur la guerre, ce qui signifie que le nombre de sites a plus que doublé, pour atteindre 250. Ne serait-ce qu’au cours des quatre derniers mois, les analystes de NewsGuard ont identifié 78 nouveaux sites publiant de la désinformation Russie-Ukraine, et 32 nouveaux mythes sur la guerre.
NewsGuard a identifié certains sites grâce à une étude de l’Institut pour le Dialogue Stratégique (Institute for Strategic Dialogue) de juillet 2022, qui a montré que le contenu de Russia Today (RT), bien que banni par l’Union Européenne en mars 2022, apparaissait sur de nombreux sites, dont des variations du nom de domaine de RT, des sites identiques aux sites officiels de RT publiés sous une URL différente, et des sites qui copient-collent des articles entiers de RT.
Le Centre de suivi de la désinformation Russie-Ukraine, accessible au public ici, continuera de surveiller et décoder les principaux mythes que le Kremlin diffuse sur le conflit Russie-Ukraine. Dès que de nouveaux mythes apparaîtront et évolueront, NewsGuard mettra à jour sa liste de mythes en fonction.
250 sites publient de la propagande – pour l’instant
Chacun des 250 sites du Centre de suivi de la désinformation Russie-Ukraine de NewsGuard a relayé au moins l’un des 54 principaux mythes sur le conflit qui sont listés sur cette page. Même avant l’invasion russe, NewsGuard avait évalué la plupart de ces sites de désinformation comme Rouge (c’est-à-dire peu fiables), pour leur manque général de crédibilité. Ce nombre excède largement la poignée de sites identifiés et sanctionnés par les plateformes numériques comme Google, Facebook, Twitter ou TikTok au début de l’invasion. Tous ces sites ont également publié des infox colportées par le Kremlin.
Ces plateformes numériques ont annoncé des mesures temporaires dans certains pays à l’égard de médias bien connus de propagande russe, comme RT et Sputnik News, après que la Commission européenne a interdit de diffuser ou de soutenir par la publicité ces sites de propagande gérés et financés par le Kremlin. Toutefois, un grand nombre de sites identifiés par NewsGuard continuent de diffuser des mythes librement sur internet. Les plateformes ne labellisent toujours pas ces sites comme des sites de désinformation, et ne donnent pas accès à leurs utilisateurs à des évaluations fournies par des services indépendants, afin de faire savoir à leurs utilisateurs qui leur fournit du contenu sur ces plateformes.
Les analystes de NewsGuard ont remarqué que nombre de ces 250 sites de désinformation n’indiquent pas à qui ils appartiennent ni qui les contrôlent. Certains affirment être les sites de think tanks indépendants ou d’autres associations indépendantes, mais il n’y a aucune preuve de cette indépendance.
Un exemple de site peu connu qui diffuse les mythes russes à propos de l’Ukraine est TheRussophile.org, que NewsGuard a évalué Rouge pour la publication régulière d’infox soutenant la désinformation russe, et pour le manque d’informations disponibles à propos de ses propriétaires et gérants. Le site se décrit comme un “agrégateur d’actualités provenant de sources alternatives sur la Russie”, et rassemble en effet les principales infox de propagande. Parmi elles figurent les fausses allégations selon lesquelles les États-Unis opèrent des laboratoires en Ukraine pour développer des armes biologiques; les troupes russes ne sont pas responsables du massacre de civils à Boutcha en mars; ou les Russes n’ont pas attaqué la gare de Kramatorsk en Ukraine de l’est.
Parmi les sites identifiés par NewsGuard faisant la promotion de désinformation russe, 71 continuent de recevoir des revenus issus de la publicité programmatique – placée par des sociétés de renom sans qu’elles le sachent ou aient l’ intention de financer des sites de désinformation russe. Un grand nombre de ces publicités programmatiques sont placées par un logiciel fourni par Google, qui exploite la plus grande plateforme automatisée d’achat d’espaces publicitaires, et place des publicités pour les plus grandes marques mondiales.
Ce soutien publicitaire à des sites de désinformation russe va à l’encontre du Code de bonnes pratiques de la Commission européenne pour lutter contre la désinformation, qui a été mis à jour en juin. Il demande aux annonceurs et aux sociétés de technologie publicitaire de retirer leurs publicités de sites comme ceux identifiés par NewsGuard comme publiant régulièrement de la désinformation russe.
“Bien que le traitement médiatique international de la guerre ait largement baissé ces dernières semaines, la Russie continue à mener sa campagne de désinformation sans relâche. En plus des infox utilisées pour justifier l’invasion russe, NewsGuard a identifié des mythes cherchant à discréditer la Pologne, alliée de l’Ukraine, et les organisations internationales qui travaillent en Ukraine, et à dépeindre les réfugiés ukrainiens comme des criminels”, souligne Steven Brill, co-PDG de NewsGuard. “Le gouvernement de Poutine s’appuie sur une combinaison de médias d’État officiels, de sites et comptes anonymes, et d’autres méthodes pour relayer les mythes servant les intérêts de la Russie et s’attaquant à leurs adversaires. Nous continuerons à suivre les principaux mythes au fur et à mesure qu’ils sont diffusés, et à identifier et évaluer les sites qui publient des infox de propagande”.
“Malgré les efforts de l’Union européenne pour interdire les sites de désinformation provenant du Kremlin, le contenu de RT continue à trouver une audience grâce à plus de 100 sites”, ajoute Gordon Crovitz, co-PDG de NewsGuard. “Le gouvernement Poutine a pleinement profité de l’incapacité des principales plateformes numériques de la Silicon Valley à assumer leurs responsabilités pour les sites ‘d’actualité’ qu’elles promeuvent. En plus de tromper les lecteurs, les annonceurs sont aussi naturellement choqués d’apprendre que Google et d’autres plateformes de technologie publicitaire diffusent leurs publicités sur des sites qui soutiennent la désinformation de Poutine, nuisant à leur image de marque tout en soutenant les efforts de propagande russe”.
La mission de NewsGuard est de lutter contre la mésinformation pour les lecteurs, les marques et les démocraties. Microsoft, grâce à son navigateur Edge, ainsi que le moteur de recherche Neeva, offrent à leurs utilisateurs les évaluations et Étiquettes Nutritionnelles de NewsGuard pour qu’ils connaissent la nature des sources d’information qu’ils consultent sur les plateformes numériques. De plus en plus d’annonceurs, d’agences de publicité et de société de technologie publicitaire utilisent désormais les outils de “brand-safety” de NewsGuard pour s’assurer que des publicités programmatiques ne soutiennent plus des sites de mésinformation, comme ceux qui publient des mythes russes justifiant la guerre en Ukraine. NewsGuard fournit son catalogue des principaux mythes dans de nombreux domaines au Département d’État américain, au Commandement de cyberdéfense du Pentagone, et à d’autres agences gouvernementales et de défense. En 2020, le “Global Engagement Center”, une agence du Département d’État américain en charge de lutter contre la propagande venant de l’étranger, a détaillé les éléments clés de ces efforts, citant les rapports et données de NewsGuard, dans son rapport “Les piliers de la désinformation et de l’écosystème de propagande russe”.
Les chercheurs, plateformes, annonceurs, agences gouvernementales et autres institutions qui seraient intéressés par la liste complète des domaines qui soutiennent la désinformation russe du gouvernement de Poutine peuvent nous contacter ici : Demander la liste des domaines.
À propos de NewsGuard
Lancé en mars 2018 par le journaliste primé et entrepreneur des médias Steven Brill, et par Gordon Crovitz, ancien directeur de la publication du Wall Street Journal, NewsGuard fournit des évaluations de crédibilité et des “Étiquettes Nutritionnelles” détaillées pour des milliers de sites d’actualité et d’informations. NewsGuard évalue tous les sites d’informations et d’actualité qui représentent 95% du contenu partagé, commenté et aimé en ligne aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, et en Italie. Parmi les produits de NewsGuard figurent NewsGuard, BrandGuard, qui aide les annonceurs concernés par leur image de marque, ainsi que les Empreintes de la Mésinformation (Misinformation Fingerprints), un catalogue des principales infox qui circulent en ligne.
NewsGuard évalue chaque site en fonction de neuf critères apolitiques qui renvoient à la pratique journalistique de chaque site, à savoir notamment si le site publie de manière répétée de fausses informations, s’il corrige régulièrement ses erreurs, et s’il évite les titres trompeurs. NewsGuard attribue des points pondérés pour chaque critère et, sur la base de ces critères, chaque source reçoit une évaluation de confiance globale, un score entre 0 et 100, et une Étiquette Nutritionnelle détaillée expliquant la note et fournissant des exemples des pratiques éditoriales du site. Un score de moins de 60 vaut aux sites une évaluation “Rouge”, et un score de 60 et plus vaut aux sites une évaluation “Verte”, ce qui indique qu’il est globalement fiable.
Les fournisseurs d’accès à internet, les moteurs de recherche, les agrégateurs de contenu, les sociétés d’éducation, et les plateformes de réseaux sociaux et de recherche achètent des licences d’accès aux évaluations de NewsGuard et à ses Étiquettes Nutritionnelles pour les rendre accessibles à leurs utilisateurs.
Les consommateurs peuvent accéder aux évaluations de NewsGuard en achetant un abonnement à NewsGuard, qui coûte 4,95$ dollars, 4,95€ euros, ou 4,95£ par mois, et comprend un accès à l’extension de navigateur de NewsGuard sur Chrome, Safari et Firefox, ainsi qu’à son application mobile sur iOS et Android. L’extension de navigateur est disponible gratuitement sur Edge, le navigateur de Microsoft, grâce à un accord de licence avec Microsoft. Des centaines de bibliothèques publiques dans le monde ont accès gratuitement à l’extension de navigateur NewsGuard sur les ordinateurs mis à disposition du public, pour offrir davantage de contexte à leurs visiteurs sur les informations qu’ils lisent en ligne. Pour plus d’informations, notamment sur comment télécharger l’extension de navigateur et pour en savoir plus sur notre processus d’évaluation, rendez-vous sur newsguardtech.com/fr/.
Correction : Une erreur sur la date de l’invasion russe s’est glissée dans une précédente version de ce communiqué de presse. La Russie a envahi l’Ukraine en février 2022, et non en mars.