04/04/2022

Le nombre de sites listés par NewsGuard comme diffusant de fausses informations sur la Russie et l’Ukraine passe de 116 à 172

Le centre de suivi détaille désormais 23 principaux mythes promus par ces sites. 

(5 avril 2022—New York) NewsGuard annonce mardi 5 avril qu’en seulement quatre semaines, ses analystes ont identifié 56 nouveaux sites publiant de la désinformation sur le conflit Russie-Ukraine, et 13 nouveaux mythes qui se répandent en ligne. 

NewsGuard a lancé le Centre de suivi de la désinformation Russie-Ukraine le 3 mars 2022, avec un décompte de 116 sites de désinformation sur le conflit, et les 10 principaux mythes diffusés sur le sujet. A peine un mois plus tard, le nombre de mythes identifiés par l’équipe d’analystes de NewsGuard a plus que doublé, avec 23 mythes recensés, et le nombre de sites surveillés s’élève désormais à 172 – 48% de plus qu’au jour du lancement du Centre de suivi. 

Le Centre de suivi, qui est disponible ici, continuera à identifier et décrypter les principaux mythes sur le conflit. Parmi les 23 principales fausses informations listées à ce jour figurent 20 récits de propagande pro-Russie, et trois qui soutiennent l’Ukraine avec des allégations fausses ou trompeuses faites pour présenter une image positive, mais inexacte, des performances de l’Ukraine dans la guerre.

Déjà 172 sites comptabilisés à ce jour 

Chacun des 172 sites recensés par le Centre de suivi de la désinformation Russie-Ukraine de NewsGuard a diffusé au moins l’un des 23 principaux mythes sur le conflit décryptés sur cette page. Même avant l’invasion russe, NewsGuard avait évalué l’écrasante majorité de ces sites de désinformation comme Rouge, c’est-à-dire globalement peu fiables. Il s’agit d’un échantillon de sites bien plus important que les quelques sites identifiés par les plateformes comme Google, Facebook, Twitter et TikTok pour des sanctions au début de l’invasion. Tous ces sites ont publié des fausses informations également promues par le Kremlin. 

Les plateformes ont annoncé des mesures temporaires dans certains pays contre des médias de propagande d’Etat bien connus comme RT, Sputnik News et TASS. Toutefois, un grand nombre d’autres sites identifiés par NewsGuard continuent à diffuser librement des mythes sur leurs plateformes sans que ces dernières expliquent aux lecteurs qu’ils diffusent de la désinformation. Un exemple de site moins connu relayant de fausses informations sur l’Ukraine est OneWorld.press, qui se présente comme un “think tank international” et que NewsGuard a évalué Rouge car il publie régulièrement des infox soutenant la désinformation du Kremlin, et ne révèle pas à qui il appartient ni qui le contrôle. L’analyse de ce site par NewsGuard indique que son nom de domaine a été enregistré à Moscou.

Par ailleurs, 55 des sites identifiés par NewsGuard comme relayant la désinformation du Kremlin continuent de recevoir des revenus de la publicité programmatique – distribuée au nom de marques réputées sans qu’elles le sachent, et sans qu’elles aient pour intention de financer la désinformation russe. De nombreuses publicités programmatiques sur ces sites sont distribuées par Google, qui gère la plus grande plateforme d’achat et d’optimisation publicitaire.

“La Russie déploie une stratégie multiple pour créer, amplifier, et diffuser des récits faux et déformés dans le monde entier”, souligne Steven Brill, co-PDG de NewsGuard. “Le gouvernement de Vladimir Poutine s’appuie sur un mélange de médias d’Etat officiels, de sites et comptes anonymes, et d’autres méthodes pour distribuer une propagande qui promeut les intérêts du Kremlin et sape ceux de ses ennemis. Nous continuerons à suivre la piste des principaux mythes, dès qu’ils émergent, et à identifier et évaluer les sites qui publient des récits faux s’inscrivant dans cette propagande”.  

“Le gouvernement de Vladimir Poutine tire avantage de l’échec des principales plateformes digitales de la Silicon Valley à assumer la responsabilité des marques ‘d’actualité’ dont elles font la promotion dans leurs produits”, ajoute Gordon Crovitz, co-PDG of NewsGuard. “Par exemple, YouTube (qui appartient à Google) vient de bloquer de manière temporaire RT, après des années pendant lesquelles RT a pu se vanter d’être la source d’information la plus populaire sur la plateforme, avec 10 milliards de vues : c’est trop peu trop tard. Parmi ces vidéos figuraient des vidéos de propagande diffusant de fausses informations sur l’Ukraine cherchant à justifier son invasion. Au-delà de tromper les utilisateurs, les annonceurs sont – à juste titre – choqués d’apprendre que Google et d’autres fournisseurs de technologies publicitaires diffusent leurs publicités sur des sites soutenant la désinformation du Kremlin, mettant ainsi en danger leur image de marque, et finançant de facto les efforts de propagande russes”. 

“Dans le cas de RT, Sputnik et TASS”, ajoute Steven Brill, “il s’agit de sites ‘d’actualité’ qui ont été forcés, aux Etats-Unis, de s’enregistrer comme des agents étrangers. On aurait pu penser que cette indication aurait pu être suffisante pour faire comprendre aux sociétés de la Silicon Valley qu’il ne s’agit pas de sites fiables, méritant de recevoir les publicités facilitées par leurs plateformes”. 

La mission de NewsGuard est de combattre la mésinformation au nom des lecteurs, des marques et des démocraties. Des sociétés comme Microsoft, via son navigateur Edge, et le moteur de recherche Neeva, fournissent les évaluations et analyses de NewsGuard à leurs utilisateurs pour qu’ils puissent connaître la nature des sources d’actualité qu’ils voient sur les plateformes. Un nombre croissant d’annonceurs, d’agences publicitaires et de sociétés de technologie publicitaires utilisent désormais les outils de protection des marques de NewsGuard pour s’assurer que leurs publicités programmatiques ne soutiennent pas les sites de mésinformation, notamment ceux relayant des mythes promus par le Kremlin sur la guerre en Ukraine. NewsGuard fournit son catalogue des principaux mythes qui circulent en ligne au Département d’Etat  américain, au Cyber-Command, et à d’autres gouvernements et groupes travaillant dans le domaine de la défense. 

Les chercheurs, plateformes, annonceurs, agences gouvernementales et autres institutions qui souhaitent accéder à la liste complète des sites soutenant la désinformation du gouvernement de Vladimir Poutine  peuvent nous contacter ici : Demander la liste de domaines.

A propos de NewsGuard

Lancé en mars 2018 par le journaliste primé et entrepreneur des médias Steven Brill, et par Gordon Crovitz, ancien directeur de la publication du Wall Street Journal, NewsGuard fournit des évaluations de crédibilité et des “Étiquettes Nutritionnelles” détaillées pour des milliers de sites d’actualité et d’information. NewsGuard évalue tous les sites d’information et d’actualité qui représentent 95% du contenu partagé, commenté et aimé en ligne aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, et en Italie. Parmi les produits de NewsGuard figurent NewsGuard, HealthGuard, et BrandGuard, qui aide les annonceurs concernés par la protection de leur image de marque, ou encore le catalogue des principales infox en ligne, appelé Empreintes de la Mésinformation (Misinformation Fingerprints™).

NewsGuard évalue chaque site en fonction de neuf critères apolitiques relatifs à ses pratiques journalistiques, à savoir notamment si le site publie de manière répétée de fausses informations, s’il corrige régulièrement ses erreurs, et s’il évite les titres trompeurs. NewsGuard attribue des points pondérés pour chaque critère et les additionne; un score de moins de 60 vaut au site une notation “Rouge”, tandis qu’un score de 60 et plus vaut au site une notation “Verte”, ce qui signifie qu’il est globalement fiable.

Les fournisseurs d’accès à internet, les moteurs de recherche, les agrégateurs de contenu, les entreprises d’éducation, les réseaux sociaux et les plateformes de recherche peuvent acheter des licences pour offrir à leurs utilisateurs les évaluations de sites et Étiquettes Nutritionnelles de NewsGuard. Les consommateurs peuvent accéder à ces évaluations en achetant un abonnement à NewsGuard, qui coûte 4,95 euros par mois et inclut un accès à l’extension de navigateur sur Chrome, Safari et Firefox, et à son application mobile sur les appareils Android et iOS. L’extension de navigateur est disponible gratuitement sur Edge, le navigateur de Microsoft, via un accord de licence avec Microsoft. Des centaines de bibliothèques publiques dans le monde utilisent gratuitement l’extension de navigateur NewsGuard sur les ordinateurs mis à disposition du public, afin de donner davantage de contexte aux lecteurs sur les informations qu’ils lisent en ligne. Pour obtenir plus d’informations, notamment sur la manière de télécharger l’extension de navigateur, et sur notre méthode d’évaluation, visitez www.newsguardtech.com/fr.