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Centre de suivi de la mésinformation sur les élections américaines de 2024

Notre équipe d’analystes vous tient au courant des dernières tendances de la mésinformation liée aux élections de 2024 aux États-Unis.

10 nouvelles infox sur les élections publiées du 9 au 15 novembre

100  infox liées aux élections publiées depuis le 1er septembre

 

Par Chiara Vercellone, Sam Howard, McKenzie Sadeghi, Coalter Palmer, Sofia Rubinson, Natalie Adams, Hilary Hersh, Becca Schimmel, Andie Slomka, Eva Maitland, Zack Fishman, et Sarah Komar / Dernière mise à jour le 18 novembre 2024

À l’heure où les électeurs aux États-Unis se préparent à se rendre aux urnes pour élire leur prochain président, NewsGuard renforce son suivi de la propagation de la mésinformation concernant les candidats et le vote du 5 novembre. À partir du 14 octobre, et dans le cadre d’une démarche de service public, NewsGuard donne accès gratuitement à tous les nouveaux récits faux liés à ce scrutin, sur son Centre de suivi de la mésinformation sur les élections américaines de 2024.

NewsGuard a lancé le Centre de suivi de la mésinformation sur les élections américaines de 2024 en février 2024, lorsqu’il était déjà évident que des acteurs malveillants, tant sur le plan national qu’international, propageaient de fausses affirmations pour promouvoir leurs agendas politiques ou générer des clics pour la publicité. En effet, depuis août 2024, après que Donald Trump et Kamala Harris ont accepté la nomination de leurs partis, NewsGuard a identifié en moyenne environ six nouvelles fausses allégations liées aux élections par semaine, ainsi que 372 sites diffusant ces faux récits. 

Dans les trois semaines précédant l’élection américaine du 5 novembre, et pendant au moins trois semaines après le vote, NewsGuard mettra à la disposition du public et de la presse toutes ses “Empreintes de la Mésinformation” liées aux élections publiées durant cette période. Les Empreintes de la Mésinformation sont des descriptions détaillées de récits manifestement faux se propageant en ligne, ainsi que des faits réfutant ces affirmations. Elles sont produites par les analystes de NewsGuard à l’aide de nos outils de suivi des données, souvent dans les 24 heures suivant le début de la circulation de l’allégation. 

À mesure que de nouvelles infox et des récits recyclés émergeront cet automne, nous mettrons régulièrement à jour cette page pour refléter les derniers mythes et tendances. NewsGuard fournira également des quiz sur la mésinformation dans sa newsletter Reality Check et sur ses réseaux sociaux, incitant les lecteurs à distinguer les faits de la fiction. 

Abonnez-vous à Reality Check ici pour recevoir les “Empreintes de la Mésinformation” et les quiz directement par email (en anglais). Ces ressources seront également distribuées sur demande aux écoles et aux enseignants qui le souhaitent.  

Les journalistes intéressés peuvent contacter chine.labbe@newsguardtech.com.

Vous trouverez ci-dessous une compilation de récits faux à propos de l’élection de 2024 que NewsGuard a identifiés et réfutés dans son catalogue des “Empreintes de la Mésinformation” depuis le 1er septembre 2024 :

MYTHE : Elon Musk a acheté CNN

Aucun rapport crédible n’indique qu’Elon Musk envisage d’acheter ou ait acheté CNN, qui appartient à Warner Bros. Discovery. Cette infox est apparue dans un article publié le 18 octobre 2024 sur le site satirique SpaceXMania.com, intitulé “Elon Musk aurait l’intention d’acquérir CNN : ‘Je vais réparer les médias, un par un’”, a rapporté PolitiFact. L’article disait : “Dans ce qui pourrait être sa démarche la plus audacieuse à ce jour, Elon Musk envisagerait d’acquérir CNN, des sources affirmant que le milliardaire de la technologie a l’intention de ‘remettre les choses en ordre’ dans le monde des médias”.

L’article était clairement qualifié de satirique dans le titre et indiquait “Ceci est une SATIRE, ce n’est pas vrai” à la fin de l’article. En outre, la page “À propos de nous” de SpaceXMania.com indique que sa mission est “de vous apporter les fake news les plus fraîches, des analyses impertinentes et une bonne dose de satire, le tout réuni dans une concoction folle qui tourne autour d’Elon Musk et de tout ce qui est en train d’illuminer les tableaux des tendances virales”.

MYTHE : Kamala Harris n’a remporté que les États sans loi sur l’identification des électeurs lors de l’élection présidentielle de 2024

La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, n’a pas seulement remporté les États où l’identification des électeurs n’était pas obligatoire lors de l’élection présidentielle de 2024. Certains conservateurs ont présenté cette affirmation comme une preuve supposée que les électeurs n’ayant pas le droit de voter – tels que les immigrés en situation irrégulière aux États-Unis – ont voté en masse pour Kamala Harris. D’autres ont utilisé cette affirmation pour plaider en faveur de lois plus strictes en matière d’identification des électeurs, souvent soutenues par les républicains.

Kamala Harris a en réalité remporté deux États qui exigent des électeurs qu’ils présentent une pièce d’identité valide pour voter en personne : Rhode Island et le Colorado. Ces deux États exigent que les électeurs présentent une pièce d’identité pour voter en personne, sans aucune exception, selon les sites web de leurs secrétaires d’État respectifs. Rhode Island exige également que la pièce d’identité de l’électeur comporte une photo.

Kamala Harris a également remporté quatre États – le Delaware, le Connecticut, la Virginie et le New Hampshire – qui exigent que les électeurs fournissent une pièce d’identité, mais qui permettent à ceux qui n’en ont pas de prouver leur identité en utilisant d’autres méthodes. Dans ces États, une personne ne disposant pas d’une pièce d’identité appropriée peut déposer un bulletin de vote provisoire, qui n’est pris en compte que si les autorités électorales vérifient ensuite l’identité de l’électeur.

Les États qui n’exigent pas que les électeurs présentent une pièce d’identité lorsqu’ils votent en personne doivent tout de même respecter les procédures minimales de vérification des électeurs prévues par la loi Help America Vote Act de 2002, selon le MIT Election Data and Science Lab. Cette loi fédérale exige que tous les électeurs américains s’inscrivent pour voter en personne ou, s’ils se sont inscrits par courrier, qu’ils présentent une pièce d’identité au bureau de vote la première fois qu’ils votent lors d’une élection fédérale.

MYTHE : Sephora a fait un don à la campagne présidentielle de Donald Trump en 2024

Ni Sephora ni sa société mère, le conglomérat multinational de produits de luxe LVMH, n’ont fait de dons à la campagne présidentielle du républicain Donald Trump en 2024. Un porte-parole de Sephora a déclaré à CBS News en novembre 2024 que l’entreprise “ne fait pas de dons aux candidats politiques”.

En vertu de la loi américaine sur le financement des campagnes électorales, il est interdit aux entreprises de faire des dons directs aux candidats aux élections fédérales, bien qu’elles soient autorisées à faire des dons aux comités d’action politique qui soutiennent le candidat de leur choix. OpenSecrets, une organisation à but non lucratif qui suit les contributions aux campagnes politiques américaines, n’indique pas que Sephora ou LVMH aient fait des dons à des comités d’action politique en faveur de Kamala Harris ou de Donald Trump.

Des personnes associées à LVMH ou Sephora – une catégorie qui comprend les employés, les propriétaires et les membres de leur famille – ont personnellement donné 318 dollars à la campagne de Donald Trump en 2024, selon les dossiers compilés par OpenSecrets. Les dossiers de financement de campagne montrent que les personnes associées à LVMH ou Sephora ont donné 35.000 dollars à la campagne de Kamala Harris.

MYTHE : Les cliniques d’avortement aux États-Unis ont averti qu’elles pourraient fermer en raison d’une grève du sexe des femmes démocrates

Rien ne prouve qu’au lendemain de l’élection présidentielle de 2024, les cliniques d’avortement américaines aient prévenu qu’une prétendue “grève du sexe” des femmes démocrates  opposées au président élu Donald Trump conduirait à leur fermeture si elle se poursuivait. Cette infox est apparue après les élections sur ThePeoplesVoice.tv, un site web qui relaie régulièrement des récits faux sur la politique américaine. Un article intitulé “Les cliniques d’avortement préviennent qu’elles feront faillite si la ‘grève du sexe’ des démocrates se poursuit” disait : “De nombreuses cliniques d’avortement à travers les États-Unis signalent qu’elles feront faillite si la grève du sexe des femmes démocrates se poursuit encore longtemps. Selon le personnel de ces cliniques, la majorité des affaires provient des femmes de gauche faisant preuve de promiscuité”.

Toutefois, l’article ne donnait aucune preuve d’un tel avertissement émis par les cliniques d’avortement, ni de l’existence des “employés de ces cliniques” anonymes qu’il citait. Aucune source d’information crédible n’a fait état de ce prétendu avertissement. Bien que certaines femmes aient déclaré sur les réseaux sociaux qu’elles cesseraient d’avoir des relations sexuelles avec des hommes pour protester contre la victoire de Donald Trump, il n’existe aucun moyen de confirmer ou de quantifier une présumée “grève du sexe” aux États-Unis. 

MYTHE : Une vidéo montre des soldats ukrainiens tirant sur un mannequin portant des vêtements de Donald Trump

Début novembre 2024, des sources pro-Kremlin ont partagé une vidéo de 50 secondes montrant des hommes en uniformes tirant sur un mannequin portant une chemise et un chapeau “Make America Great Again” (“Rendre sa grandeur à l’Amérique”, le slogan de la campagne de Donald Trump, ndlr), affirmant qu’elle montrait des soldats ukrainiens exprimant leur mécontentement face à une potentielle présidence de Donald Trump.  

En réalité, rien ne prouve que la vidéo montre des membres des forces armées ukrainiennes. Dans une publication sur X le 9 novembre 2024, le Centre ukrainien de lutte contre la désinformation (CCD), qui fait partie du Conseil de sécurité nationale et de défense de l’Ukraine, a déclaré que la vidéo était “fausse” et qu’il s’agissait d’un “autre élément de désinformation fabriqué par la Russie”. Le CCD a ajouté que cette affirmation “semble être un effort coordonné pour retourner les partisans de Donald Trump contre l’Ukraine et créer des doutes sur la gratitude des Ukrainiens”. 

Dans une publication sur X le 7 novembre 2024, Daren Linvill, de l’université de Clemson, a déclaré que la vidéo “est probablement fausse” et qu’elle est le produit d’une campagne de désinformation russe baptisée Storm-1516 par Microsoft, une probable émanation de l’Internet Research Agency, une ferme à trolls russe que le gouvernement américain a accusée d’interférer dans les élections américaines. L’allégation ressemble à des campagnes précédemment fabriquées et diffusées par Storm-1516. Par exemple, en mai 2024, Storm-1516 a mis en scène une fausse vidéo prétendant montrer des soldats ukrainiens en train d’incendier une effigie de Donald Trump, selon un rapport de Microsoft d’août 2024. 

MYTHE : Starlink, la société d’internet par satellite d’Elon Musk, a été utilisée pour truquer l’élection présidentielle américain de 2024 en faveur de Donald Trump

Rien ne prouve que Starlink, un fournisseur d’accès à internet appartenant au milliardaire Elon Musk, propriétaire de X, ait été utilisé pour truquer l’élection présidentielle américaine de 2024 en faveur du républicain Donald Trump. Jen Easterly, directrice de l’Agence pour la cybersécurité et la sécurité des infrastructures, une agence du ministère américain de la sécurité intérieure chargée de surveiller la sécurité des élections, a déclaré dans un communiqué du 6 novembre 2024 que son bureau n’avait vu “aucune preuve d’activité malveillante ayant eu un impact matériel sur la sécurité ou l’intégrité de notre infrastructure électorale” lors de l’élection de 2024. 

Les sites web des secrétaires d’État de l’Arizona, de la Géorgie, du Nevada et de la Pennsylvanie, ainsi que le site du conseil électoral de la Caroline du Nord, indiquent que les machines à voter de leurs États ne sont pas connectées à internet, ce qui rend impossible le piratage de l’équipement par l’intermédiaire d’un fournisseur d’accès à l’internet tel que Starlink. Le site web de la Pennsylvanie indique que “les systèmes de vote ne sont jamais connectés à internet et que chaque vote exprimé sur une machine à voter est enregistré sur un bulletin de vote papier vérifiable par l’utilisateur”. Le site web de la Géorgie indique que les “machines à voter ne sont pas connectées à internet, ce qui limite les risques en matière de cybersécurité”. 

Le site web du secrétaire d’État du Michigan indique que son équipement de vote peut être mis en ligne pour transmettre les résultats “uniquement après la fin du dépouillement”. Toutefois, le site précise également que lorsque les bureaux de vote du Michigan utilisent internet pour communiquer les résultats des élections au greffier du comté, les agents électoraux “apporteront une copie papier du décompte au greffier du comté afin de s’assurer que tous les décomptes de voix restent exacts”.

Dans le Wisconsin, des membres de la Commission électorale de l’État ont déclaré dans un article paru en novembre 2024 dans le Milwaukee Journal Sentinel que les machines de vote “ne sont jamais connectées à internet, et sont même incapables de se connecter, afin d’éviter toute falsification”. La plus grande ville de l’État, Milwaukee, communique les résultats des élections à l’aide de clés USB, a rapporté le site d’information local Wisconsin Watch en novembre 2024.

Les États ont également mis en place des garanties pour confirmer l’exactitude de leurs résultats électoraux. Selon la National Conference of State Legislatures (une association qui fournit des informations sur les législations des États, tous les États sauf un – l’Alabama, un État traditionnellement républicain, que Donald Trump a largement remporté – vérifieront les résultats de leurs élections de novembre 2024.

MYTHE : Le déficit de voix pour Kamala Harris par rapport au total des voix de Joe Biden en 2020 est la preuve d’une fraude électorale lors des élections américaines de 2020

Le fait que la démocrate Kamala Harris ait obtenu moins de voix en 2024 que le président Joe Biden en 2020 ne prouve pas que Joe Biden a gagné grâce à la fraude électorale, comme l’ont prétendu des utilisateurs pro-Trump sur les réseaux sociaux. Ceux qui ont relayé cette affirmation ont déclaré que les millions de votes supplémentaires en faveur de Joe Biden en 2020 étaient sans doute des bulletins frauduleux utilisés pour assurer la victoire de celui-ci. 

En réalité, le total de votes moins élevé pour Kamala Harris – environ 12 millions de moins que le total des voix pour Biden en 2020 au 8 novembre 2024, quand il restait encore des millions de bulletins à dépouiller – peut s’expliquer par des changements dans les préférences des électeurs, selon les experts en matière d’élections. De plus, la plupart des États n’avaient pas fini de compter leurs votes au moment où ces fausses affirmations ont commencé à se répandre au début du mois de novembre 2024, la différence relativement importante entre les totaux de votes étant alors encore susceptible de diminuer avec le temps. 

 Le 8 novembre 2024, trois jours après l’élection, la démocrate Kamala Harris avait obtenu environ 69,2 millions de voix, tandis que le candidat républicain Donald Trump avait obtenu environ 73,5 millions de voix, comme l’a rapporté l’Associated Press. Joe Biden, lui, avait obtenu environ 81,3 millions de voix en 2020, tandis que Donald Trump en a obtenu environ 74 millions, selon le site web d’analyse électorale Cook Political Report

La différence entre le nombre de voix obtenues par Joe Biden et Kamala Harris en 2020 et 2024, respectivement, n’est pas le signe d’une fraude, et elle ne sort pas non plus de l’ordinaire, selon un expert en élections qui a parlé à Politifact. “Les démocrates n’ont pas soudainement perdu 20 millions d’électeurs”, a déclaré  en novembre 2024 à Politifact Kim Wyman, membre du Bipartisan Policy Center, et ancien secrétaire d’État républicain de Washington de 2013 à 2021. 

Selon Kim Wyman, des millions de citoyens qui ont voté pour Joe Biden en 2020 ont pu décider de voter pour Donald Trump ou un candidat d’un autre parti en 2024. Kim Wyman a également indiqué que les démocrates dans les États remportés par Kamala Harris et Joe Biden pourraient avoir choisi de ne pas voter lors des élections de 2024, ce qui expliquerait encore davantage la différence. En effet, NewsGuard a examiné les données relatives à la participation des électeurs en 2020 et 2024 et a constaté que dans de nombreux États démocrates, Donald Trump a conservé un nombre similaire de voix, alors que Kamala Harris a reçu beaucoup moins de voix que Joe Biden en 2020. Par exemple, dans le New Jersey, Donald Trump a obtenu environ 1,88 million de voix en 2020, et 1,89 million de voix au 7 novembre 2024, lorsque l’État avait dépouillé environ 94% des bulletins de vote. Kamala Harris a remporté l’État avec 2,1 millions de voix en 2024, soit un demi-million de voix de moins que le total de 2,6 millions de voix pour Joe Biden en 2020. 

MYTHE : Elon Musk a publié un post sur X avec une image de Donald Trump sur un billet d’un dollar et a déclaré : “Dernier dollar pour Zelenskiy” 

Elon Musk, propriétaire de X, Tesla et SpaceX, n’a pas publié une image sur X représentant un billet d’un dollar avec  Donald Trump faisant un doigt d’honneur, accompagnée de la légende “Dernier dollar pour Zelenskiy”, en référence au président ukrainien Volodymyr Zelensky. La prétendue capture d’écran de la publication, partagée par des sites d’information pro-Kremlin et des utilisateurs des réseaux sociaux, a été fabriquée, selon une analyse de NewsGuard. 

L’image semble montrer une publication du compte X d’Elon Musk, @elonmusk, qui a été publiée le 6 novembre 2024, le jour où l’Associated Press a annoncé la victoire de Donald Trump. La publication comprenait l’image d’un billet d’un dollar américain édité pour montrer un Donald Trump souriant faisant un doigt d’honneur, et disant, “Dernier dollar pour Zelenskiy” – impliquant que Donald Trump mettrait fin à l’aide militaire américaine à l’Ukraine pour la guerre Russie-Ukraine au cours de son deuxième terme en tant que président.

Cependant, rien ne prouve qu’Elon Musk ait publié un tel post. La publication visible sur la capture d’écran n’apparaissait pas sur son compte X à la date du 7 novembre 2024 et n’a pas été retrouvée dans les versions archivées de sa page à partir du 6 novembre 2024.

De plus, des indices clairs montrent que la publication figurant sur la capture d’écran est inauthentique. Par exemple, le logo X apparaît comme la photo de profil d’Elon Musk à côté de son nom, plutôt que sa photo de profil réelle à cette date, à savoir une photo de lui postant une casquette noire. NewsGuard a analysé l’image de la prétendue publication sur X avec l’outil de vérification des médias InVid, qui a révélé des signes de falsification numérique. 

MYTHE : L’élection présidentielle américaine de 2024 a été truquée en faveur de Donald Trump

Rien ne prouve que l’élection présidentielle américaine de 2024 ait été truquée en faveur du président élu Donald Trump, contrairement à ce qu’ont affirmé des utilisateurs anti-Trump des réseaux sociaux. L’Agence américaine pour la cybersécurité et la sécurité des infrastructures (CISA), une agence qui fait partie du ministère américain de la Sécurité Intérieure et qui surveille la sécurité des élections, a qualifié les élections américaines de 2024 de “pacifiques et sûres” dans un communiqué du 6 novembre 2024, indiquant qu’il n’y avait “aucune preuve d’activité malveillante ayant eu un impact matériel sur la sécurité ou l’intégrité de notre infrastructure électorale”.

Bien qu’au 8 novembre 2024, les États n’avaient pas encore certifié les résultats de leurs élections, les responsables électoraux des cinq États pivots qui ont été remportés par Donald Trump selon l’Associated Press le 8 novembre – la Pennsylvanie, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan et le Wisconsin – ont attesté de l’intégrité du vote. 

La porte-parole du département d’État de Pennsylvanie, Ellen Lyon, a déclaré à NewsGuard dans un email du 6 novembre 2024 : “les comtés de Pennsylvanie, y compris Philadelphie, ont organisé des élections sûres et sécurisées”. 

En réponse à une question de NewsGuard demandant si la Caroline du Nord avait connaissance de preuves de fraude électorale généralisée dans l’État, Patrick Gannon, porte-parole de la commission électorale de la Caroline du Nord, a répondu : “Non”. À la question “l’élection présidentielle a-t-elle été libre et équitable?”, Patrick Gannon a répondu : “Nous pensons qu’elle l’a été”. 

Dans le Wisconsin, le porte-parole de la Commission électorale de l’État, Riley Vetterkind, a déclaré à NewsGuard dans un email du 7 novembre 2024 qu’il n’y avait “aucune preuve de fraude généralisée” dans l’État. “Les élections générales de 2024 dans le Wisconsin ont été légitimes, justes et organisées avec intégrité par les responsables électoraux du Wisconsin”, a déclaré Riley Vetterkind. 

Le secrétaire d’État de Géorgie, Brad Raffensperger, le plus haut responsable des élections dans l’État, a déclaré dans une publication sur X le 6 novembre 2024: “Les électeurs de Géorgie se sont exprimés et nous sommes prêts à défendre les résultats de l’élection contre toute contestation juridique. Cette élection a été libre, équitable et accessible à tous les Géorgiens éligibles”. 

Lors d’une conférence de presse le 6 novembre 2024, Jocelyn Benson, secrétaire d’État du Michigan, a qualifié l’élection de “réussite” et a déclaré : “Les habitants du Michigan ont pu voter de manière sûre, en toute sécurité, et aisément”. 

Lors d’un discours prononcé le 6 novembre 2024 à l’université Howard, Kamala Harris a reconnu sa défaite face à Donald Trump. “Je sais que les gens ressentent et éprouvent toutes sortes d’émotions en ce moment. Je le comprends”, a déclaré Kamala Harris. “Mais nous devons accepter les résultats de cette élection. Plus tôt dans la journée, j’ai parlé avec le président élu Trump et je l’ai félicité pour sa victoire”. 

MYTHE : Donald Trump a fait l’éloge de l’Iran en tant que “nation puissante” dans son livre de 2015

Donald Trump n’a pas décrit l’Iran comme une “nation puissante” sous sa direction religieuse actuelle, contrairement à ce qu’affirment les médias iraniens affiliés à l’État. Ce faux récit s’appuie sur une traduction inexacte en persan d’un extrait de son livre paru en Iran. 

Cette affirmation est apparue le 6 novembre 2024, après que Donald Trump a été annoncé comme probable vainqueur de l’élection présidentielle de 2024, ce qui a entraîné la chute de la monnaie iranienne à un niveau historiquement bas. Dans une tentative apparente de faire preuve d’une certaine force au milieu de difficultés économiques, des sources pro-iraniennes ont affirmé que Donald Trump avait fait l’éloge de l’Iran et de ses dirigeants. Les sources relayant cette affirmation ont cité un prétendu passage du livre “Crippled America” (“L’Amérique paralysée”) publié par Donald Trump en 2015. Les publications citaient Donald Trump y disant : “L’Iran est une nation puissante tant que des religieux purs et durs la gouvernent”.

En réalité, Donald Trump n’a pas décrit l’Iran comme une nation puissante dans son livre de 2014. Une recherche par mot-clé réalisée par NewsGuard dans le livre révèle que Donald Trump y a en fait dit : “L’Iran était une nation puissante jusqu’à ce que des fanatiques religieux prennent le pouvoir. Tant que ces gens resteront au pouvoir, l’Iran sera notre ennemi et une menace pour l’existence d’Israël”. 

MYTHE : Des images montrent Donald Trump célébrant sa victoire à la présidentielle de 2024 avec Vladimir Poutine

Le 6 novembre 2024, au lendemain de l’annonce de la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, des sources pro-Kremlin ont fait circuler deux images : l’une censée montrer Vladimir Poutine et Donald Trump trinquant avec des verres de vin dans un restaurant, et l’autre censée les montrer en train de prendre un selfie. Les sources qui ont propagé ces photos ont affirmé qu’il s’agissait des “premières photos” de Donald Trump après sa victoire.

En réalité, les images ne sont pas authentiques. De nombreux outils de détection d’IA, dont Hive et TrueMedia, ont déterminé que les photos avaient probablement été générées par IA. D’autres éléments indiquent que l’IA a été utilisée pour créer les photos, notamment l’absence du pied de verre de vin et la déformation anormale des fleurs à l’arrière-plan.

Une recherche d’image inversée montre que les photos de Vladimir Poutine et de Donald Trump ont été initialement publiées sur Instagram par le compte NFT Plug, qui dit couvrir la crypto et l’intelligence artificielle. NFT Plug a indiqué que les photos avaient été créées à l’aide de l’IA, en précisant dans la légende, “L’IA crée un scénario pour une soirée entre Trump et Poutine”. Cependant, de nombreuses publications ultérieures concernant les photos ne comportaient pas cette indication relative à l’utilisation de l’IA. La dernière photo publiquement disponible de Donald Trump et Vladimir Poutine réunis date du 16 juillet 2018, lors de leur sommet à Helsinki, en Finlande.

MYTHE : 150 New-Yorkais ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de voter en double pour Kamala Harris à New York et en Pennsylvanie

Il n’y a aucune preuve que 150 New-Yorkais planifiant de voter illégalement pour la démocrate Kamala Harris en Pennsylvanie aient été arrêtés à New York le jour des élections de 2024. Cette fausse affirmation a été publiée sur le compte X d’un site de droite appelé RealRawNews.com, qui dit publier du contenu “à des fins informationnelles, éducationnelles, et de divertissement”, y compris de “l’humour, la parodie et la satire”. Le site, qui a régulièrement publié des infox sur la politique américaine, a déclaré dans une publication sur X le 5 novembre 2024 : “Les Chapeaux Blancs ont arrêté TROIS bus de partisans de (Kamala) Harris à New York qui ont VOTÉ à New York et sont ensuite montés dans un bus pour voter à nouveau en Pennsylvanie. 150 personnes en tout ont été arrêtées”. (La publication n’expliquait pas qui étaient les “Chapeaux Blancs”.)

Cependant, aucun média crédible n’a rapporté d’incident similaire à celui décrit dans la publication sur X, et le département de police de la ville de New York a déclaré à CBS News qu’il n’y avait aucun rapport d’un tel incident. 

De plus, rien ne prouve que des électeurs de Kamala Harris aient été transportés par bus dans des États pivots où ils n’habitaient pas, comme la Pennsylvanie, pour y déposer leur bulletin de vote. Aux États-Unis, il est illégal de voter dans plus d’un État ou dans un autre État que celui de sa résidence légale. Six bus de bénévoles de la campagne de Kamala Harris ont effectivement voyagé de New York vers la Pennsylvanie le jour du scrutin, mais ils s’y sont rendus pour solliciter des électeurs, et non pour voter frauduleusement, selon le président de la circonscription de Manhattan, Mark Levine, qui a publié une vidéo sur X devenue virale des bénévoles montant dans les bus.

MYTHE : Une vidéo montre l’agression d’un électeur républicain dans un bureau de vote du Wisconsin

Le 5 novembre 2024, le jour de l’élection présidentielle américaine de 2024, des utilisateurs de X ont publié une vidéo de 30 secondes prétendant montrer deux partisans de Kamala Harris attaquant un électeur de Donald Trump dans un bureau de vote du Wisconsin. La vidéo, qui ne contient pas de son, montre un individu portant un sweat à capuche marqué “Harris” confrontant un individu portant une casquette rouge pro-Trump avec le slogan “Make America great again” (“ Rendre sa grandeur à l’Amérique”), alors que celui-ci est en train de voter. Le prétendu partisan de Donald Trump sort du cadre de la vidéo et est jeté au sol par une troisième personne. 

En réalité, la vidéo a été créée de toutes pièces, impliquant probablement des acteurs et une mise en scène. Un porte-parole de la Commission électorale du Wisconsin a déclaré à NewsGuard dans un email en novembre 2024 : “Nous n’avons reçu aucun rapport des forces de l’ordre, ni d’aucun bureau de vote du Wisconsin, indiquant qu’un incident de ce type s’est produit”. Meagan Wolfe, une administratrice de la Commission, a déclaré à CBS News, qui a été la première à démentir l’affirmation, que la vidéo “n’est pas légitime et ne montre pas un centre de vote du Wisconsin”. 

De plus, la Commission électorale du Wisconsin n’autorise pas les électeurs à porter des “vêtements à thème politique (…) soutenant un candidat, un parti politique ou une initiative électorale”, selon les exigences de formation du personnel électoral figurant sur le site de la Commission. 

Darren Linvill, de l’université de Clemson, qui a été le premier à identifier la vidéo, a déclaré dans une publication X du 5 novembre 2024 que la vidéo était liée à Storm-1516, une opération d’influence russe, et qu’elle avait été “créée d’une manière conforme aux récits produits par Storm dans le passé”. En effet, comme l’a noté Darren Linvill, la vidéo a été amplifiée par @alertchannel, un compte qui, selon NewsGuard, a propagé de fausses affirmations de Storm-1516 à au moins cinq reprises.

MYTHE : Des camions remplis de bulletins de vote sont arrivés à Philadelphie vers minuit le jour des élections pour truquer l’élection en faveur des démocrates

Lors des premières heures de la journée au lendemain des élections, le 6 novembre 2024, des utilisateurs conservateurs des réseaux sociaux ont partagé une vidéo du journaliste de NBC News Jacob Soboroff déclarant qu’il se trouvait sur un site de Philadelphie où les employés électoraux traitaient les bulletins de vote. Dans la vidéo, la caméra tourne et montre deux camions escortés vers le bâtiment. Jacob Soboroff dit : “On dirait peut-être que des bulletins de vote ou d’autres choses sont en train d’arriver, nous voyons une voiture de police escortant deux vans”. Les utilisateurs des réseaux sociaux ont affirmé, sans fournir de preuves, que les camions transportant des bulletins de vote arrivant sur les lieux étaient une tactique de fraude visant à truquer l’élection présidentielle américaine de 2024 et à aider la démocrate Kamala Harris à l’emporter. 

La vidéo semble avoir été prise dans l’entrepôt électoral des commissaires de la ville de Philadelphie, comme l’a déterminé NewsGuard grâce à de multiples recherches d’images inversées. Cependant, la vidéo ne montre aucun comportement inhabituel ou illégal, comme l’ont suggéré les utilisateurs des réseaux sociaux. 

En réalité, selon des articles de presse, le protocole de l’état de Pennsylvanie stipule que les bulletins de vote doivent être escortés par des policiers jusqu’à l’entrepôt électoral central du comté – dans le cas de Philadelphie, il s’agit de l’entrepôt électoral des commissaires de la ville – une fois qu’ils ont été récupérés des bureaux de vote après que tout le monde a voté. 

De plus, les autorités locales et celles de l’État ont déclaré que les élections s’étaient déroulées en toute sécurité et sans fraude. La porte-parole du département d’État de Pennsylvanie, Ellen Lyon, a déclaré à NewsGuard dans un email du 6 novembre 2024 que les “comtés de Pennsylvanie, y compris Philadelphie, ont organisé des élections sûres et sécurisées”. 

En réponse aux allégations générales de fraude, le commissaire municipal de Philadelphie, Seth Bluestein, un républicain, a déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse le soir du 5 novembre 2024 : “Les allégations de tricherie massive à Philadelphie sont absolument fausses. Il n’y a aucune preuve de tricherie massive”.

MYTHE : Le bureau d’un shérif de Géorgie a déclaré que le Ku Klux Klan prévoyait d’attaquer les électeurs noirs après les élections de 2024

L’affirmation selon laquelle un shérif adjoint du comté de Gwinnett (en Géorgie) aurait déclaré que le Ku Klux Klan envisageait de s’en prendre aux Géorgiens noirs “à partir de maintenant et jusqu’à l’inauguration” est sans fondement. Le bureau du shérif du comté de Gwinnett (Géorgie) a déclaré qu’il n’avait reçu aucune information concernant une telle attaque, et le bureau du shérif du comté voisin de Rockdale a déclaré qu’après coordination avec les forces de l’ordre de l’État et du gouvernement fédéral, il avait conclu que ces affirmations étaient fausses. 

Le bureau du shérif du comté de Gwinnett a déclaré dans un communiqué publié le 2 novembre 2024 sur Facebook que, bien qu’il ait été “informé de la circulation d’un texte suggérant des attaques potentielles contre des femmes noires à partir de maintenant et jusqu’à l’inauguration”, le bureau “(n’a) reçu aucune information indiquant des menaces à l’encontre de quelque groupe que ce soit le jour de l’élection ou après celui-ci”. 

Eric Levett, le shérif du comté voisin de Rockdale, en Géorgie, a déclaré dans une publication Facebook du 3 novembre 2024 que son bureau avait contacté le FBI et le bureau des enquêtes de l’État de Géorgie, et que les deux agences avaient “validé le fait que ce message était faux”. 

MYTHE : Une fuite de gaz dans un bureau de vote du Michigan a été provoquée par les démocrates pour voler les élections

Une fuite de gaz survenue dans un centre de vote de Northville (Michigan), le matin du jour de l’élection de 2024, n’a pas été provoquée par les démocrates dans le but de voler l’élection. La fuite est le résultat d’une fuite de gaz causée accidentellement par une équipe de construction voisine, selon le greffier de la vie et les pompiers. 

La fuite de gaz a entraîné l’évacuation et la fermeture du centre de vote de Northville le 5 novembre 2024. Selon le bureau du greffier de Northville, qui supervise les élections de la ville, la fuite a été causée par des prestataires qui ont percé une conduite de gaz naturel alors qu’ils travaillaient sur une aire de jeu située à proximité. Les pompiers de Northville ont confirmé cette information dans une publication sur Facebook le 5 novembre 2024, indiquant qu’ils se trouvaient “dans la zone du centre de vote de Northville pour une fuite de gaz causée par une équipe de construction”. 

Brian Barthelmes, porte-parole de la compagnie d’électricité Consumers Energy, a confirmé le récit de l’incident par les autorités de Northville et a déclaré que la fuite avait été réparée en début d’après-midi le 5 novembre 2024. 

Les électeurs qui étaient en train de voter lorsque l’ordre d’évacuation a été donné ont pu finir de voter, comme l’a indiqué le bureau du greffier de Northville dans un communiqué de presse. Les électeurs qui faisaient la queue ont été redirigés vers l’hôtel de ville, puis vers un collège, comme l’a précisé le bureau du greffier. Le bureau du greffier a également indiqué que tout le matériel de vote avait été mis en sécurité par des fonctionnaires électoraux pendant que le vote était interrompu. “Les bulletins de vote, la tabulatrice et le fichier électronique des électeurs ont été immédiatement mis en sécurité et sont restés en permanence entre les mains des fonctionnaires électoraux”, a indiqué le bureau du greffier. 

MYTHE : L’élu démocrate Jamie Raskin a déclaré : ‘nous ne certifierons pas l’élection’ si Donald Trump gagne en 2024

L’élu démocrate à la Chambre des représentants Jamie Raskin n’a jamais dit que le Congrès “ne certifiera pas” l’élection présidentielle de 2024 si Donald Trump l’emporte. La prétendue citation attribuée à Jamie Raskin est fausse, et il a déjà déclaré que le Congrès certifierait les résultats d’une “élection libre, juste et honnête”.

Le 4 novembre 2024, la veille du jour de l’élection, des utilisateurs conservateurs des réseaux sociaux ont affirmé que Jamie Raskin avait dit : “Laissez les gens voter pour Trump si c’est leur choix. Mais croyez-moi, nous ne certifierons pas l’élection. Il pourrait gagner, mais nous veillerons à ce qu’il ne mette pas les pieds dans le bureau ovale”. (Après les élections présidentielles américaines, un vote du Congrès certifie les résultats le 6 janvier suivant).

Cependant, une recherche effectuée par NewsGuard n’a trouvé aucune trace d’une telle déclaration de Jamie Raskin, qui a déclaré dans un post sur X le 5 novembre 2024 : “Cette ‘citation’ fictive est inventée à 100%”. Et d’ajouter : “Malgré cette diffamation passible de poursuites et toute cette désinformation, l’Amérique connaît une élection libre et équitable et le Congrès certifiera le vainqueur”.

 

MYTHE : Melania Trump a été remplacée par une doublure le jour de l’élection de 2024

La femme portant des lunettes de soleil vue avec l’ancien président américain Donald Trump après avoir voté lors de l’élection de 2024 était bien Melania Trump, et non une doublure, contrairement à ce qu’ont affirmé des soutiens de Kamala Harris sur les réseaux sociaux. Melania Trump a été photographiée sans lunettes de soleil lors de la même apparition, et elle a fait au moins une apparition précédente dans la même tenue.

Une vidéo montrant Melania Trump après qu’elle a déposé son bulletin de vote à Palm Beach, en Floride, s’est propagée sur les réseaux sociaux le 5 novembre 2024, les utilisateurs pro-Harris affirmant qu’il s’agissait d’une doublure. 

Cependant, d’autres images prises lors de la même apparition montrent qu’il s’agit bien de Melania Trump. Une photo de Donald et Melania Trump prise par le photographe de Getty Images Chip Somodevilla après qu’ils ont voté montre l’ancienne première dame sans lunettes de soleil, et on y voit clairement les traits de son visage.

La tenue que Melania Trump portait pour voter était une robe Dior à pois noirs qu’elle avait déjà portée auparavant. Selon NBC New York, l’ancienne première dame portait ce vêtement lors d’une interview accordée à Fox News en septembre 2024, où elle évoquait la tentative d’assassinat de son mari en juillet 2024.

MYTHE : Les bulletins de vote 2024 dans le Kentucky portent un point qui invalide tous les votes exprimés en faveur d’un candidat à la présidence autre que Kamala Harris

Contrairement à ce qu’affirment des utilisateurs conservateurs sur les réseaux sociaux, un petit point sur les bulletins de vote des élections de 2024 dans le Kentucky n’invalidera pas les votes exprimés en faveur de candidats autres que la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris, comme l’a indiqué un représentant du conseil électoral de cet État.

Le 3 novembre 2024, des utilisateurs pro-Trump des réseaux sociaux ont partagé sur les réseaux sociaux une image de ce qui semble être un bulletin de vote par correspondance du Kentucky avec un petit point dans la case prévue pour sélectionner Kamala Harris. L’image porte une légende qui dit : “ÉLECTEURS, j’ai vu ça hier – regardez attentivement votre bulletin de vote. S’il comporte un petit point dans la case Camilla [sic], prenez-le en photo et demandez-en un autre. Toute autre case remplie sera nulle”.

Toutefois, un petit point dans la case d’un candidat n’invalidera pas un bulletin de vote déposé en faveur d’un autre candidat, comme l’a indiqué Taylor Brown, conseiller général de la commission électorale de l’État du Kentucky. Il est peu probable qu’un tel point soit comptabilisé comme un vote, a déclaré Taylor Brown à PolitiFact dans un article de fact-checking de novembre 2024. Dans le cas peu probable où une machine serait capable d’enregistrer à la fois le point et une case entièrement remplie pour un autre candidat, les responsables du comté conservent le pouvoir discrétionnaire de déterminer quelle était l’intention de l’électeur et de comptabiliser le bulletin pour le candidat dont la case a été entièrement remplie, a ajouté Taylor Brown.

MYTHE : Les comtés de la région d’Atlanta ont accepté illégalement des bulletins de vote par correspondance en novembre 2024

 

Les comtés de Géorgie, y compris ceux de la région d’Atlanta, n’ont pas enfreint la loi de cet État en autorisant les électeurs à déposer des bulletins de vote par correspondance dans les bureaux de vote le dernier week-end avant le jour du scrutin en novembre 2024. Les responsables électoraux de Géorgie ont déclaré que ces comtés respectaient la loi, et les républicains ont perdu des procès de dernière minute alléguant que ces responsables agissaient de manière illégale.

Après que plusieurs comtés de Géorgie ont annoncé qu’ils accepteraient les bulletins de vote par correspondance remis en main propre par les électeurs aux bureaux du comté dans les derniers jours avant l’élection présidentielle américaine de novembre 2024, certains conservateurs ont affirmé que cette mesure violait la loi de Géorgie, car ces votes seraient reçus après la fin du vote anticipé en personne dans l’État, prévue le 1er novembre.

Cependant, la loi de l’État de Géorgie indique que les bulletins de vote par correspondance peuvent être renvoyés jusqu’à l’heure de fermeture des bureaux de vote le jour du scrutin. La loi de Géorgie précise également que les autorités “peuvent établir des bureaux ou lieux d’enregistrement supplémentaires dans le but de recevoir les bulletins de vote par correspondance”.

Le secrétaire d’État de Géorgie, Brad Raffensperger, un républicain, a déclaré le 2 novembre 2024 dans un post sur X : “En vertu de la loi de l’État, les fonctionnaires électoraux peuvent recevoir les bulletins de vote des électeurs absents en personne dans les locaux du gouvernement si le comté le souhaite. Plusieurs comtés ont choisi de le faire”. Le directeur des opérations de Brad Raffensperger, Gabriel Sterling, a également déclaré dans un post sur X le 2 novembre 2024 : “Que ce soit clair, aucune loi électorale n’a été violée en Géorgie aujourd’hui”.

MYTHE : Une compagnie d’électricité californienne a déclaré qu’elle pourrait couper l’électricité dans plus de 7.000 bureaux de vote le jour des élections de 2024

 

La Pacific Gas & Electric Company (PG&E), la plus grande compagnie d’électricité de Californie, n’a pas annoncé qu’elle pourrait couper l’électricité dans plus de 7.000 bureaux de vote le jour des élections de 2024, contrairement à ce qu’ont affirmé des sources complotistes conservatrices. Ce faux récit déforme une déclaration de l’entreprise, qui a indiqué que d’éventuelles coupures d’électricité le jour du scrutin ne concerneraient que cinq bureaux de vote au maximum, et aurait lieu seulement après la fin du vote en personne.

Dans un communiqué de presse daté du 4 novembre 2024, PG&E, qui dessert une grande partie du nord et du centre de la Californie, a annoncé d’éventuelles “coupures d’électricité pour des raisons de sécurité publique” qui pourraient avoir lieu le jour des élections, afin de réduire le risque d’incendies de forêt déclenchés par des lignes électriques. Selon le communiqué de presse, ces coupures, si elles ont lieu le jour du scrutin, pourraient concerner plus de 20.000 clients dans 17 comtés et quatre zones tribales.

Toutefois, selon une version actualisée du communiqué de presse, seuls cinq bureaux de vote se trouvent dans la zone potentiellement affectée par les coupures de PG&E, et non pas plus de 7.000 comme affirmé par certaines sources en ligne. (Le communiqué de presse mentionnait à l’origine deux bureaux de vote susceptibles d’être touchés). La compagnie d’électricité a déclaré que l’électricité ne serait pas coupée tant que les bureaux de vote seraient ouverts, ajoutant qu’elle avait fourni une alimentation électrique temporaire aux bureaux de vote “par excès de prudence”. “Si l’électricité doit être coupée pour des raisons de sécurité, cela se produira après la fin du vote en personne”, a déclaré PG&E.

MYTHE : Une image montre des bulletins de vote en faveur de Donald Trump en Caroline du Nord sur le point d’être jetés par un employé des services postaux américains

Il n’y a aucune preuve indiquant qu’un employé de la poste de Zebulon, en Caroline du Nord, ait planifié de jeter des boîtes contenant des bulletins de vote en faveur du républicain Donald Trump le jour de l’élection de novembre 2024. L’utilisateur anonyme de X @garfshots, qui se décrit comme un “scientologue fier de l’être” et qui publie généralement des articles sur le sport, a publié une image de boîtes blanches de la poste américaine placées à l’arrière d’un camion et portant des étiquettes vertes disant “Ballot” (“bulletin”). La publication sur X affirmait : “Pour mon prochain tour, je vais faire disparaître tous ces bulletins de vote pour Donald Trump et Mark Robinson. Joyeux #JourDeVote”. (Mark Robinson est le lieutenant-gouverneur sortant de Caroline du Nord et le candidat républicain au poste de gouverneur de l’État en 2024). 

L’image représente en réalité des bulletins de vote envoyés par la poste aux électeurs avant les élections américaines de 2020 à Wallingford, dans le Connecticut, comme l’a constaté NewsGuard en effectuant une recherche d’images inversée. L’Associated Press, qui a pris la photo, a déclaré dans une légende de la photo en octobre 2024 que la secrétaire municipale de Wallingford, Barbara Thompson, apportait près de 7.000 bulletins de vote par correspondance au bureau de poste local afin qu’ils puissent être envoyés aux électeurs avant les élections de cette année-là. 

L’utilisateur @garfshots a déclaré dans une précédente publication sur X, datée du 5 novembre 2024, “j’adore travailler au bureau de poste de Zebulon, en Caroline du Nord…”. Cependant, rien ne prouve que l’utilisateur derrière ce compte travaille réellement au bureau de poste de Zebulon. NewsGuard a appelé le bureau de poste de Zebulon pour s’enquérir du prétendu emploi de @garfshots et de ses publications sur X le 5 novembre 2024, mais un employé du bureau de poste a raccroché avant de répondre aux questions de NewsGuard. Le service postal américain n’a pas répondu à un email de NewsGuard. 

MYTHE : L’ancien joueur de basket Michael Jordan a annoncé soutenir Donald Trump en 2024

L’ancien joueur de basket Michael Jordan n’a pas annoncé soutenir l’ancien président américain Donald Trump en novembre 2024, contrairement à des affirmations faites par des utilisateurs pro-Trump des réseaux sociaux. En réalité, Michael Jordan n’a pas annoncé soutenir un candidat pour l’élection de 2024. 

Le 4 novembre 2024, le lendemain de l’émergence de ce faux récit, le porte-parole de Michael Jordan a déclaré au journal britannique The Independent : “Il n’y a absolument aucune vérité à l’affirmation selon laquelle Michael Jordan a annoncé son soutien à un candidat lors de l’élection présidentielle”. Michael Jordan s’est, par le passé, abstenu de soutenir des candidats à des fonctions politiques. 

 

MYTHE : L’enquête d’une fondation russe prouve que les démocrates ont un plan pour truquer les élections américaines de 2024

L’affirmation selon laquelle la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, et le parti démocrate auraient planifié un système élaboré de fraude électorale pour prendre le pouvoir lors de l’élection présidentielle américaine de 2024 est sans fondement. Ce récit s’appuie sur une prétendue “enquête”, qui ne cite aucune preuve crédible, publiée par la Fondation pour combattre l’injustice, une organisation liée aux services de renseignement russes qui a régulièrement relaté des affirmations fausses et sans fondement à propos de Kamala Harris et du parti démocrate. 

Cette prétendue enquête, publiée sur le site de la fondation le 1er novembre 2024, accuse Kamala Harris et le parti démocrate d’avoir planifié un système élaboré de fraude électorale pour s’emparer du pouvoir en engageant des acteurs pour augmenter les temps d’attente dans les bureaux de vote dans les États pivots (“swing states”), pulvériser des produits chimiques dans les bureaux de vote, mener des cyberattaques sur les systèmes de vote électronique, ainsi que d’autres tactiques.  

En prétendue preuve, l’article citait des déclarations de plusieurs sources anonymes, dont un “analyste (anonyme) du centre de recherche de l’université de Northwestern”, un “homme politique et ancien candidat indépendant au Sénat américain”, là encore anonyme, ainsi qu’un “haut fonctionnaire du Pentagone” qui n’est pas nommé. Par exemple, l’article affirmait que “l’analyste de haut niveau” de l’université de Northwestern avait découvert que deux sociétés américaines de publicité et de conseil politique, GMMB et Bully Pulpit International, avaient publié des annonces cherchant à faire participer des acteurs aux élections, à “créer de fausses files d’attente” et à ralentir le vote dans les États pivots. L’article présentait des captures d’écran des logos des deux sociétés, mais ne fournissait aucune preuve de l’existence des prétendues publicités. NewsGuard n’a pu identifier aucun rapport crédible ni aucune preuve de l’existence de publicités cherchant à engager des “acteurs” pour “passer une journée à l’extérieur à simuler une participation à une activité politique”, comme l’indiquait l’article. 

L’article ne fournissait pas non plus de preuve pour étayer d’autres prétensu plans démocrates visant à saper l’élection, notamment l’affirmation selon laquelle des démocrates auraient recruté des “individus ayant des antécédents criminels” pour “pulvériser des substances dangereuses” dans les bureaux de vote le jour de l’élection. 

Dans un communiqué de presse commun du 4 novembre 2024, le FBI, de Bureau du directeur du renseignement national et l’agence de cybersécurité et d’infrastructure ont déclaré : “La communauté du renseignement estime que des acteurs d’influence russes ont récemment publié et amplifié un article affirmant à tort que des responsables américains des États pivots prévoient d’orchestrer des fraudes électorales à l’aide d’une série de tactiques, telles que le bourrage d’urnes et les cyberattaques”. 

MYTHE : Fox News a publié une photo d’un graffiti représentant Volodymyr Zelensky appelant désespérément à voter pour Kamala Harris

En novembre 2024, quelques jours avant l’élection présidentielle américaine de 2024, des sources pro-Kremlin ont partagé l’image d’un prétendu graffiti mural à New York montrant Volodymyr Zelensky à genoux, avec les mots “Votez pour Harris s’il vous plaît. J’ai besoin de plus d’argent!” L’image comportait un logo de la chaîne américaine Fox News dans le coin supérieur droit, et les sources relayant cette affirmation ont déclaré que la photographie avait été prise à New York et publiée par Fox News. 

Connor Smith, responsable des relations presse chez Fox News, a déclaré à NewsGuard dans un email de novembre 2024 : “Ces images n’ont pas été prises par Fox News”. L’image n’a pas été publiée sur le site web de Fox ni sur ses réseaux sociaux officiels, comme l’a constaté NewsGuard. 

NewsGuard a analysé l’image avec l’outil de détection de l’IA TrueMedia, qui a détecté des “preuves substantielles” que l’image avait été créée à l’aide de l’IA générative. Cette campagne correspond aux tactiques utilisées précédemment par Matryoshka, une campagne de désinformation russe qui publie du contenu fabriqué de toutes pièces, notamment des images de graffitis et de panneaux d’affichage, pour diffuser des messages anti-Ukraine.

MYTHE : La campagne présidentielle de Kamala Harris a payé Beyoncé 10 millions de dollars pour qu’elle participe à un meeting à Houston

Rien n’indique que la campagne présidentielle de Kamala Harris ait versé 10 millions de dollars à Beyoncé pour qu’elle fasse une apparition lors d’un meeting du 25 octobre 2024 à Houston, où la chanteuse a apporté son soutien à Kamala Harris.

Un responsable anonyme de la campagne de Kamala Harris a déclaré à FactCheck.org que l’affirmation selon laquelle la campagne aurait payé Beyoncé 10 millions de dollars pour assister au meeting “n’est pas vraie”. NewsGuard a de son côté contacté la campagne de Kamala Harris ainsi que des représentants de Beyoncé et de sa société, Parkwood Entertainment, mais n’a pas reçu de réponse.

Il est légal pour des candidats de payer pour des soutiens. Conformément à la loi sur les campagnes électorales fédérales (Federal Election Campaign Act), tous les candidats à une fonction fédérale doivent répertorier leurs dépenses dans un document déposé auprès de la Commission électorale fédérale des États-Unis (Federal Election Commission, FEC), en précisant le motif du paiement. Si le motif du paiement est le soutien d’un candidat par une personnalité publique, la dépense est alors répertoriée comme une “dépense liée aux soutiens”. 

NewsGuard a examiné les documents de la FEC détaillant les dépenses de la campagne de Kamala Harris jusqu’au 17 octobre 2024, les plus récents disponibles en date du 4 novembre 2024, et n’a trouvé aucune trace d’un paiement au profit de Beyoncé ou de Parkwood Entertainment. Il n’y avait pas non plus de traces de “dépenses liées aux soutiens” pour la campagne présidentielle de Kamala Harris, à l’exception d’un paiement de 75 dollars en juin 2023 à la Ligue des électeurs engagés pour la défense de l’environnement (League of Conservation Voters). (Le président Joe Biden était le candidat démocrate présumé à l’époque, et les dossiers de la campagne de Kamala Harris incluent des dépenses engagées précédemment par la campagne de Joe Biden, comme le montrent les dossiers de la FEC).

MYTHE : Quelques jours avant le jour des élections de 2024, CNN a diffusé un graphique montrant Kamala Harris en tête au Texas avec 6 points de pourcentage d’avance

Dès le 2 novembre 2024, soit trois jours avant que les Américains se rendent aux urnes pour élire leur nouveau président, des utilisateurs conservateurs sur les réseaux sociaux ont partagé ce qui semblait être une photo d’une infographie de CNN indiquant que Kamala Harris avait 121.408 voix d’avance sur Donald Trump au Texas, avec plus de 2 millions de votes exprimés, et qu’elle menait la course avec 6,1 points de pourcentage. Ceux qui ont partagé cette image ont affirmé qu’elle prouvait que les démocrates étaient en train de voler l’élection présidentielle au Texas. (Selon la moyenne des sondages calculée par l’agrégateur FiveThirtyEight le 4 novembre 2024, Donald Trump devrait l’emporter dans l’État du Texas avec 7,7 points de pourcentage).

En réalité, cette infographie n’a jamais été diffusée sur CNN, comme l’a déclaré la chaîne dans un post sur X le 4 novembre 2024. “Cette image est complètement truquée et manipulée et n’a jamais été diffusée sur aucune plateforme de CNN”, a déclaré CNN. Rien n’accrédite la thèse d’une fraude électorale généralisée lors de l’élection présidentielle de 2024, que ce soit au Texas ou ailleurs aux États-Unis.

MYTHE : Un ancien collaborateur du secrétaire d’État de l’Arizona a déclaré que des dirigeants de l’État prévoyaient de truquer les élections américaines de 2024

Une vidéo prétendant montrer un ancien collaborateur du secrétaire d’État démocrate de l’Arizona, Adrian Fontes, témoignant que les dirigeants de l’État prévoient de truquer l’élection présidentielle américaine de 2024 en faveur des démocrates, est un faux. Cette infox, qui repose sur un extrait audio généré par intelligence artificielle superposé à une vidéo d’un homme présenté comme un ancien assistant d’Adrian Fontes, provient de la Fondation pour combattre l’injustice, une organisation basée à Moscou et liée aux services de renseignements russes, qui diffuse régulièrement de la désinformation visant à saper l’Occident. 

Dans la vidéo, l’homme, dont le visage est flouté et dont le nom n’est pas divulgué, dit : “Jusqu’en septembre 2024, j’ai travaillé en tant qu’assistant d’Adrian Fontes (…) l’’une des raisons de ma démission est l’existence de preuves de fraude électorale impliquant M. Fontes”. L’homme poursuit en disant que les électeurs des comtés majoritairement républicains de l’Arizona “seront radiés au hasard des listes électorales” et que les responsables électoraux “prévoient de retarder le processus de comptage des votes et de procéder ensuite au bourrage de faux bulletins de vote provenant d’électeurs étrangers”. 

En réalité, rien n’indique que l’homme dans la vidéo soit un ancien agent électoral de l’Arizona, et aucune preuve n’a été fournie pour étayer ses affirmations. La voix de l’homme qui prétend être un ancien assistant d’Adrian Fontes contient des “preuves substantielles” de manipulation audio, selon l’outil de détection d’IA TrueMedia

De plus, l’entretien a été mené par Mira Terada, une citoyenne russe inculpée pour blanchiment d’argent aux États-Unis vivant à Moscou et à la tête de la Fondation pour combattre l’injustice, qui est soupçonnée d’avoir succédé au défunt leader du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, dans ses opérations d’influence, ont déclaré des experts et des fonctionnaires américains au média américain Daily Beast en mai 2024. Dans une étude publiée en octobre 2024, des chercheurs de l’université de Clemson ont écrit que la Fondation pour combattre l’injustice, qui se présente comme une organisation de défense des droits de l’homme, “est une façade, conçue pour ressembler à une version russe d’Amnesty International ou de Human Rights Watch, mais, en réalité, semble avoir été créée principalement pour légitimer la propagande russe et recruter des alliés consentants”.

MYTHE : Kamala Harris et son mari ont reçu 500.000 dollars pour avoir prévenu Sean ‘Diddy’ Combs d’une descente de police

Rien n’indique que la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris et son mari Doug Emhoff aient reçu 500.000 dollars pour avoir informé le rappeur américain Sean “Diddy” Combs de la perquisition de son domicile par des agents du département américain de la Sécurité intérieure en mars 2024. Selon les autorités fédérales américaines, ce faux récit, qui s’appuie sur un extrait audio généré par intelligence artificielle ajouté à la vidéo d’un homme se présentant comme un ami de Doug Emhoff, a été créé et propagé par des acteurs de la désinformation russe. 

Ce récit a émergé dans un article publié le 30 octobre 2024 sur Patriot Voice News, un site enregistré anonymement deux mois plus tôt et qui se fait passer pour un média indépendant. L’article, intitulé “Harris et Emhoff ont reçu 500.000 dollars pour avoir informé Sean ‘Diddy’ Combs de perquisitions imminentes en mars 2024”, incluait une vidéo censée montrer un homme anonyme prétendant être un ami de Doug Emhoff et un avocat de l’ancien cabinet d’avocats de Doug Emhoff, DLA Piper. Dans cette vidéo, l’homme anonyme déclare que Sean Combs a pu “détruire certains documents” et qu’un “grand nombre d’éléments incriminants ne sont jamais tombés entre les mains des enquêteurs” parce que Doug Emhoff l’a appelé quelques heures avant la perquisition pour l’en avertir. L’homme affirme ensuite que l’avocat de Sean Combs a versé 500.000 dollars à Doug Emhoff en contrepartie de cet avertissement.

En réalité, il n’existe pas de preuves que Doug Emhoff ait prévenu Sean Combs de la perquisition. La voix de l’homme qui prétend être un ami proche de Doug Emhoff contient des “preuves substantielles” de manipulation audio, selon l’outil de détection de l’IA TrueMedia. Le visage de l’homme est flou dans la vidéo, mais les gestes de ses mains et les mouvements de son corps ne correspondent pas aux mots prononcés. 

De plus, Patriot Voice News, le site qui a relayé cette allégation le premier, n’est pas un site d’information authentique. Les caractéristiques du site, notamment sa présentation, son contenu et l’utilisation de l’IA, ressemblent de près à celles d’un réseau de faux sites d’information locaux pro-Kremlin orchestré par John Mark Dougan, un ancien shérif adjoint de Floride qui s’est réfugié en Russie en 2016.

Dans un communiqué conjoint du 1er novembre 2024, le bureau du directeur du renseignement national américain, le FBI, et l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures des États-Unis ont déclaré que des “acteurs d’influence russe” avaient “créé de toutes pièces une vidéo accusant à tort une personne associée au ticket présidentiel démocrate d’avoir accepté un pot-de-vin de la part d’un artiste américain”.

MYTHE : Les machines de vote du Kentucky ne permettent pas aux électeurs de sélectionner le nom de Donald Trump

 

Le 31 octobre 2024, au premier jour du vote anticipé dans l’État du Kentucky, des soutiens de Donald Trump sur les réseaux sociaux ainsi que des médias étatiques russes ont partagé la vidéo d’un électeur du Kentucky tapotant près du nom de Donald Trump sur l’écran d’une machine de vote électronique. La vidéo montre que la machine ne parvient pas à marquer le bulletin comme un vote pour Donald Trump. Lors d’une tentative de sélection du nom de Donald Trump, c’est le nom de la candidate démocrate Kamala Harris qui est sélectionné à sa place. Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs y ont vu un complot plus vaste visant à empêcher les électeurs de sélectionner le nom de Donald Trump et à inverser leurs votes au profit de sa rivale, l’actuelle vice-présidente Kamala Harris.

Cependant, le secrétaire d’État du Kentucky, Michael Adams, un républicain, a déclaré dans un post sur X le 31 octobre 2024 : “Il n’y a pas ‘d’inversion de votes’. L’électrice a confirmé que son bulletin de vote avait été correctement imprimé et affichait le candidat qu’elle avait choisi”. Michon Lindstrom, porte-parole du secrétaire d’État, a déclaré au quotidien local Lexington Herald-Leader : “Notre bureau n’a reçu aucune plainte concernant une ‘inversion de vote’ ou d’autres rumeurs démenties de longue date”.

Les autorités électorales locales ont expliqué que l’électrice de la vidéo ne sélectionnait pas réellement le nom de Donald Trump, mais un espace entre les noms de Donald Trump et de Kamala Harris, ce qui explique pourquoi la machine n’a pas reconnu la sélection. Tony Brown, greffier du comté de Laurel, a déclaré au Lexington Herald-Leader que l’électrice vue dans la vidéo avait finalement pu voter correctement avec la même machine. Le fonctionnaire qui a aidé (l’électrice) a dit : ‘Avez-vous voté pour Trump ?’ et elle a répondu : ‘Oui, c’est sur mon (bulletin de vote)’”. L’électrice a alerté les membres du bureau de vote du problème après avoir réussi à voter comme elle l’entendait, a déclaré Tony Brown.

MYTHE : Des migrants haïtiens votent illégalement dans les comtés de Gwinnett et de Fulton en Géorgie

Le 31 octobre 2024, une vidéo est apparue sur les réseaux sociaux, prétendant montrer un homme originaire de Haïti déclarant qu’il est arrivé aux États-Unis il y a six mois et qu’il a obtenu la citoyenneté américaine, un processus qui prend généralement au moins un an. L’homme montre ensuite plusieurs duplicatas de permis de conduire délivrés par l’État de Géorgie, censés lui permettre de voter plusieurs fois. “Nous votons (pour) Kamala Harris”, déclare l’homme dans la vidéo de 20 secondes. “Hier, nous avons voté dans le comté de Gwinnett et aujourd’hui, nous votons dans le comté de Fulton. Nous avons tous nos documents, nos permis de conduire. Nous invitons tous les Haïtiens à venir en Amérique”. 

En réalité, la vidéo est un faux, selon les autorités de Géorgie. “C’est faux et c’est un exemple de désinformation ciblée”, a déclaré le secrétaire d’État républicain de Géorgie, Brad Raffensperger, dans un communiqué du 31 octobre 2024, ajoutant qu’il s’agit “probablement d’une opération étrangère visant à semer la discorde et le chaos à la veille de l’élection présidentielle de 2024”.

Dans un post publié le 31 octobre 2024 sur X, Gabriel Sterling, directeur des opérations du secrétariat d’État de Géorgie, a écrit : “Le suspect le plus probable est une ferme de trolls russes. Ce n’est même pas un si bon faux….mais c’est un faux. C’est un mensonge”. De même, l’ancien directeur de l’Agence pour la cybersécurité et les infrastructures (CISA), Chris Krebs, a écrit sur X que la vidéo était “une autre absurdité provenant de fermes de trolls russes”. 

Darren Linvill, de l’université de Clemson, a déclaré que cette fausse allégation présentait “plusieurs caractéristiques” d’une opération d’influence russe baptisée Storm-1516 par Microsoft et qui serait un héritier de l’Internet Research Agency. En effet, la vidéo ressemble beaucoup à une vidéo de Storm-1516 qui a été propagée une semaine plus tôt et qui prétendait montrer des bulletins de vote par correspondance anticipé en faveur de l’ancien président Donald Trump en train d’être déchirés dans le comté de Bucks, en Pennsylvanie. Le FBI, le Bureau du directeur du renseignement national et la CISA ont indiqué dans une déclaration commune du 25 octobre 2024 que cette vidéo avait été “fabriquée et amplifiée” par des acteurs russes. 

MYTHE : Le Michigan a tenté de compter jusqu’à 168.000 bulletins de vote en double lors de l’élection de 2024

À la fin du mois d’octobre 2024, des sites d’actualité conservateurs pro-Trump et des comptes sur les réseaux sociaux ont affirmé que la “Fichier des électeurs qualifiés” (“Qualified Voter File”) du Michigan, un tableur qui recense les résidents qui ont voté, montrait de manière aléatoire que 125.000, 165.000 ou 168.000 bulletins de vote en double avait été déposés dans l’État lors de l’élection présidentielle de 2024. Les images du fichier censé contenir des exemples de bulletins de vote en double montrent plusieurs entrées avec le même numéro d’identification d’électeur, ce qui censé prouver que des électeurs ont déposé plusieurs bulletins de vote. 

Cependant, le département d’État du Michigan a expliqué sur son site web que ce qui semblait être des bulletins en double dans le “Fichier des électeurs qualifié” était en réalité constitué des lignes supplémentaires ajoutées accidentellement en raison d’une erreur de format. Et d’ajouter que les doublons ne représentaient pas des bulletins réellement déposés. Le département a indiqué que l’erreur de format avait ajouté une entrée supplémentaire pour les anciennes adresses de chaque électeur dans la feuille de calcul, ce qui a eu pour effet de faire apparaître plusieurs fois certains électeurs et leurs bulletins de vote.

“Un seul vote a été enregistré pour chacun de ces électeurs”, a déclaré le département d’État du Michigan. “Cette erreur dans le processus d’exportation des données a été corrigée et ces lignes supplémentaires erronées n’apparaissent plus dans le rapport”. 

De plus, la coprésidente du Comité national républicain, Lara Trump, belle-fille de Donald Trump, a déclaré dans une publication sur X le 30 octobre 2024 que les prétendus bulletins de vote en double étaient un “bug”. “Notre équipe chargée de l’intégrité des élections a reçu des rapports faisant état de milliers de bulletins de vote en double dans le Michigan”, a déclaré Lara Trump. “Nous avons immédiatement enquêté et nous avons CONFIRMÉ qu’il s’agissait d’un bug dans le système – ces doublons n’ont pas été et NE SERONT PAS COMPTÉS”. 

MYTHE : Tim Walz a indiqué que lui et Kamala Harris aideraient à faire d’Alexandria Ocasio-Cortez la présidente de la Chambre des représentants s’ils remportaient l’élection de 2024 

Le gouverneur du Minnesota Tim Walz n’a pas dit que lui et la vice-présidente Kamala Harris aideraient à faire de l’élue démocrate de New York Alexandria Ocasio-Cortez la présidente de la Chambre des représentants s’ils gagnaient l’élection présidentielle de 2024. Cette affirmation s’appuie sur un extrait sorti de son contexte d’un échange vidéo entre Tim Walz et Alexandria Ocasio-Cortez.

Alexandria Ocasio-Cortez, qui est l’une des membres les plus progressistes de la Chambre des représentants, a parlé de politique et joué à des jeux vidéo en ligne avec Tim Walz le 27 octobre 2024, sur la plateforme de streaming Twitch. Dans un extrait de trois secondes de ce live, posté pour la première fois par la campagne de l’ancien président Donald Trump, Tim Walz dit : “Nous allons gagner cette élection. Nous allons vous (…) mettre un marteau dans votre main à la Chambre”. 

Cependant, ni Tim Walz ni Alexandria Ocasio-Cortez n’ont mentionné la présidence de la Chambre des représentants pendant le live, et de nombreux autres membres de la Chambre, en plus du président de l’institution, manient le marteau, qui leur sert à discipliner le débat. Parmi les membres de la Chambre, les chefs de tous les comités et sous-comités se servent souvent d’un marteau lors de leurs auditions. Le contexte autour des remarques de Tim Walz indique qu’il ne parlait pas de donner à Alexandria Ocasio-Cortez le rôle de présidente de la Chambre. Après qu’Alexandria Ocasio-Cortez a mentionné qu’elle fait partie d’un groupe de travail de la Chambre sur l’intelligence artificielle, Tim Walz a dit : “Nous allons vous (…) mettre un marteau dans la main à la Chambre, peut-être pour ce comité, afin que nous accomplissions des choses”. Bien qu’il ne soit pas clair à quel comité Tim Walz faisait référence, Alexandria Ocasio-Cortez fait partie de cinq comités et sous-comités de la Chambre et elle est le chef de file des démocrates dans le sous-comité sur l’énergie et les ressources minières. Le président de la Chambre des représentants est élu par la majorité des membres de la Chambre et n’est pas désigné par le président du pays.

MYTHE : Une vidéo montre des électeurs non autorisés à voter faisant la queue pour voter dans le comté d’Allegheny, en Pennsylvanie

Une vidéo enregistrée le le 26 octobre 2024 dans un bureau de vote de la région de Pittsburgh ne montre pas un groupe d’électeurs non autorisés à voter sautant une longue file d’attente pour voter, selon les autorités locales. La brève vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre un groupe d’une douzaine d’individus se dirigeant vers l’avant d’une file d’attente devant l’un des bureaux de vote anticipé du comté d’Allegheny, en Pennsylvanie, en 2024. 

Dans un communiqué de presse du 30 octobre 2024, la Division des élections du comté d’Allegheny a déclaré que la vidéo montrait une “brève conversation entre des électeurs, leurs traducteurs et un employé du comté” dans un bureau de vote de Bethel Park, dans la banlieue de Pittsburgh. Les électeurs âgés et handicapés de ce groupe ont été autorisés à entrer dans le bureau de vote et à s’asseoir, un aménagement accordé à tous les électeurs âgés ou handicapés du comté d’Allegheny, selon le communiqué de presse. 

“Les électeurs valides sont retournés à la fin de la file d’attente, les électeurs âgés et handicapés ont été autorisés à s’asseoir et à attendre leur tour, et ceux qui avaient besoin de l’aide d’un traducteur ont pu utiliser leur traducteur pour les aider tout au long de la procédure”, a indiqué le communiqué de presse du comté. Le comté d’Allegheny a contesté les affirmations selon lesquelles il s’agissait d’électeurs non autorisés à voter, déclarant dans le communiqué de presse que “toute personne ayant demandé un bulletin de vote par correspondance le week-end dernier n’aurait reçu un bulletin que si elle était déjà inscrite. Seuls les citoyens américains peuvent s’inscrire sur les listes électorales”.

MYTHE : Des formulaires d’inscription électorale frauduleux ont été soumis dans le comté de Luzerne, en Pennsylvanie

Un ancien fonctionnaire électoral du comté de Luzerne, en Pennsylvanie, n’a pas soumis de formulaires d’inscription électorale frauduleux avant l’élection américaine de 2024, contrairement à ce qu’affirment certains utilisateurs pro-Trump des réseaux sociaux, en pointant du doigt un clip vidéo d’une réunion, enregistrée le 23 octobre 2024, du conseil électoral et d’inscription du comté de Luzerne. Dans ce clip, la directrice du comté de Luzerne, Romilda Crocamo, indique que 2.500 formulaires d’inscription électorale n’ont pas été traités, ajoutant : “Lundi, (l’ancienne directrice adjointe des élections) Beth McBride a déposé et jeté de nombreuses demandes d’inscription. La plupart d’entre elles étaient datées de juin et ont été remises au Bureau des élections le dernier jour des inscriptions. Et l’un de ces formulaires appartenait au comté de Monroe”. (Les utilisateurs qui ont partagé cette vidéo ont accusé Beth McBride d’avoir commis des actes de fraudes électorales). 

Cependant, Beth McBride n’a pas soumis de formulaires d’inscription frauduleux, selon une déclaration du 28 octobre 2024 du procureur républicain du comté de Luzerne, Sam Sanguedolce. Selon cette déclaration, le bureau de Sam Sanguedolce a reçu des plaintes suggérant que les formulaires soumis par Beth McBride pourraient être frauduleux, mais après enquête, les fonctionnaires ont déterminé qu’elle avait soumis 20 à 30 formulaires et qu’ils étaient tous légitimes. 

Dans une déclaration transmise en octobre 2024 au Times Leader, un journal du nord-est de la Pennsylvanie, Romilda Crocamo a affirmé qu’il n’y avait “aucune preuve ou indication de fraude dans les inscriptions électorales” et que “toutes les inscriptions ont été examinées de près”. 

MYTHE : Les démocrates et les agences de renseignement américaines prévoient d’assassiner de nombreux alliés de Donald Trump après l’élection de 2024

L’affirmation selon laquelle le parti démocrate et les agences de renseignement américaines se prépareraient à assassiner certains des principaux alliés de l’ancien président Donald Trump après l’élection présidentielle de 2024 est sans fondement. Ce récit provient d’une prétendue “enquête” qui n’est étayée par aucune preuve crédible et qui a été publiée par la Fondation pour combattre l’injustice, une organisation contrôlée par les services de renseignement russes qui relaie régulièrement des affirmations fausses et sans fondement.

La prétendue enquête, publiée sur le site web de la fondation le 22 octobre 2024, affirme que le parti démocrate “prépare un projet de recours à la violence physique contre des personnalités et des partisans éminents du mouvement MAGA”, qui devait être mis en œuvre après l’élection présidentielle de 2024. Le rapport indique que le parti a l’intention d’utiliser les agences de renseignement américaines et des “personnes mentalement instables” pour assassiner au moins huit alliés de Donald Trump. Le rapport accuse de hauts responsables fédéraux des forces de l’ordre et du renseignement d’avoir comploté avec le parti démocrate pour mener à bien le projet d’assassinats, notamment le directeur du FBI Christopher Wray, le directeur adjoint du FBI Paul Abbate. Il accuse aussi Alexander Soros, fils du milliardaire George Soros, d’être le “princal commanditaire du projet”. 

La fondation attribue ces affirmations à un “ancien officier de la CIA, (un) ancien employé de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) et un journaliste d’investigation”, qui auraient fourni à la Fondation les noms des cibles de l’assassinats et les méthodes prévues pour tuer certaines d’entre elles. Toutefois, l’article ne fournit aucune preuve crédible du prétendu complot, ni de l’implication des personnes ou des organisations citées. Les affirmations reposent entièrement sur le témoignage des trois sources anonymes, et aucune preuve ne vient corroborer les déclarations qui leur sont attribuées, ni même l’existence de ces sources. 

Un porte-parole du FBI a déclaré à NewsGuard dans un email d’octobre 2024 que les allégations de la Fondation à l’encontre du FBI et de ses fonctionnaires étaient fausses. Un porte-parole de l’Open Society Foundations, présidée par Alexander Soros, a déclaré dans un email d’octobre 2024 : “Ces affirmations sont irresponsables, complètement fausses et dangereuses”. 

MYTHE : Une chaîne de télévision locale de Pennsylvanie a partagé les résultats de l’élection présidentielle en octobre 2024, prouvant la fraude

 

Un graphique diffusé le 27 octobre 2024 par la chaîne de télévision WNEP de Scranton, en Pennsylvanie, n’a pas affiché les résultats des élections de 2024 en Pennsylvanie et ne constitue pas une preuve de fraude électorale. 

Lors de la couverture en direct du Grand Prix du Mexique de Formule 1, le 27 octobre 2024, WNEP a diffusé un graphique en bas des écrans des téléspectateurs. Ce graphique montrait des résultats électoraux fictifs où la démocrate Kamala Harris remportait l’État de Pennsylvanie contre le républicain Donald Trump par 5%. Les résultats fictifs comprenaient les totaux des votes pour Kamala Harris et Donald Trump – 3,3 millions de voix et 3 millions de voix, respectivement. 

Dans une déclaration publiée sur son site web, la chaîne WNEP a indiqué qu’elle avait diffusé le graphique par erreur. “Ces chiffres n’auraient pas dû apparaître à l’écran, et c’est une erreur de la part de WNEP qu’ils soient apparus”, a déclaré la station. “Les chiffres affichés à l’écran étaient des résultats de tests générés au hasard et envoyés pour aider les organismes de presse à s’assurer que leur équipement fonctionne correctement avant la nuit des élections. Les chiffres ne reflètent pas le décompte réel des voix”. 

En effet, la Pennsylvanie ne commencera pas à traiter ou à compter les bulletins de vote par correspondance avant le matin du jour de l’élection, le 5 novembre 2024, comme le stipule la loi de l’État

MYTHE : Un lanceur d’alerte a déclaré que le Forum économique mondial prévoyait d’injecter 30 millions de faux bulletins de vote dans l’élection présidentielle américaine de 2024

Il est sans fondement de prétendre qu’un lanceur d’alerte du Forum économique mondial (FEM) aurait déclaré que l’organisation avait l’intention d’injecter 30 millions de faux bulletins de vote dans les élections américaines de 2024 afin de donner une victoire frauduleuse à la vice-présidente Kamala Harris. Ce faux récit a émergé dans un article du 23 octobre 2024 de The People’s Voice, un site d’information à tendance complotiste qui, selon NewsGuard, publie régulièrement des informations fausses ou manifestement trompeuses – notamment au sujet du Forum économique mondial, une organisation qui réunit des chefs d’entreprises et des dirigeants politiques du monde entier pour débattre de questions économiques. 

L’article de The People’s Voice, intitulé “RÉVÉLATION : Un initié du FEM révèle que 30 millions de faux bulletins de vote sont prêts à être injectés le soir des élections! La vidéo de The People’s Voice”, affirme : “L’élite mondiale a méticuleusement analysé la situation et a conclu que la candidate démocrate Kamala Harris était prête à perdre le vote populaire par un nombre stupéfiant de 30 millions de voix en novembre. C’est ce qu’affirme un contractant du Forum économique mondial, qui prévient qu’une opération secrète est en cours pour faire face à ce que l’élite appelle le “déficit” de votes démocrates nécessaire pour atteindre le ‘résultat optimal’”.

The People’s Voice ne fournit aucune preuve d’une telle “opération secrète” ou de l’existence du prétendu contractant du FEM. NewsGuard n’a pas trouvé d’informations provenant de médias crédibles étayant ces affirmations.

Par ailleurs, rien n’indique que Kamala Harris pourrait perdre le vote populaire par 30 millions de voix, comme le prétend l’article. Une compilation de sondages nationaux réalisée par FiveThirtyEight, un site de journalisme de données qui compile les résultats de sondages politiques, a montré que la course était au coude à coude à l’approche des derniers jours de la campagne. Aucun candidat à la présidence des États-Unis n’a jamais perdu de près de 30 millions de voix. La course présidentielle la plus déséquilibrée a eu lieu en 1972, lorsque Richard Nixon a battu le sénateur du Dakota du Sud George McGovern, avec près de 18 millions de voix d’avance. 

MYTHE : Une vidéo montre une employée du parti démocrate hurlant sur un enfant

Une femme que l’on voit dans une vidéo en train de crier sur un enfant lors d’un rassemblement pour la vice-présidente Kamala Harris en octobre 2024 n’est pas Jordan Sierra Bowen, une employée du “Harris County Democratic Party”, une organisation politique texane soutenant Kamala Harris et le partic démocrate au niveau local. La femme dans la vidéo a des caractéristiques physiques clairement différentes de celles de Jordan Sierra Bowen, une ancienne employée de cette organisation : Jordan Sierra Bowen a un visage plus rond, alors que la femme dans la vidéo a une mâchoire plus prononcée et un nez plus pointu. L’identité de la femme criant sur l’enfant n’est pas claire. 

De plus, cette organisation politique a indiqué dans une déclaration publiée le 26 octobre 2024 sur ses comptes Facebook et X à propos de la vidéo : “La personne représentée dans cette vidéo n’est pas et n’a jamais été une employée du Parti démocrate du comté pour Kamala Harris ou du [Parti démocrate du Texas]”. Dans un commentaire sur une publication Facebook relayant cette infox, le Parti démocrate du comté pour Kamala Harris a ajouté : “Nous pouvons confirmer que la personne dans cette vidéo n’est pas Jordan Bowen. De plus, Jordan Bowen n’a pas travaillé pour le Parti démocrate du comté pour Kamala Harris depuis plus d’un an”. 

MYTHE : Une photo montre Kamala Harris jeune portant un uniforme de McDonald’s

Une photo prétendant montrer la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris portant un uniforme bleu et blanc de McDonald’s lorsqu’elle était jeune n’est pas authentique, comme l’a rapporté l’organisation de vérification des faits Snopes et comme l’a confirmé NewsGuard. La photo a été créée en superposant le visage de Kamala Harris sur le corps de Suzanne Bernier, une ancienne gérante de McDonald’s au Canada qui est décédée en 2007, comme l’a confirmé NewsGuard. La photo originale apparaît sur le site créé par son mari à la mémoire de Suzanne Bernier. 

L’utilisateur pro-Trump de X @TheInfiniteDude a déclaré à Snopes dans un email d’octobre 2024 qu’il était la première personne à avoir posté l’image modifiée de Kamala Harris, et qu’il l’avait créée avec l’aide de l’IA. Le compte a partagé l’image pour la première fois dans une publication sur X le 24 octobre 2024 avec la légende “Ceci est faux”.

MYTHE : En septembre 2024, le Pentagone a donné à l’armée l’autorisation sans précédent d’utiliser la force létale contre les citoyens des États-Unis

Une mise à jour, en septembre 2024, d’une directive du ministère américain de la Défense régissant les activités de renseignement militaire, notamment la manière dont le Pentagone peut fournir des renseignements aux forces de l’ordre civiles dans des situations de menaces contre la vie, n’a pas conféré à l’armée américaine le pouvoir sans précédent de recourir à la force létale contre les citoyens américains. Certains commentateurs conservateurs pro-Trump ont affirmé que la mise à jour accordait à l’armée le droit de tuer des citoyens américains, et certains ont insinué qu’elle avait été mise en place pour permettre à l’armée d’utiliser la force létale afin de réprimer les contestations post-électorales.

Cependant, la mise à jour de la directive n’a pas autorisé le recours à la force létale contre les citoyens américains. Elle a simplement ajouté une exigence, pour  le secrétaire à la Défense des États-Unis, de fournir toute assistance en renseignement militaire aux forces de l’ordre qui pourrait impliquer le recours à la force létale. Cette politique de recours à la force, qui s’appliquait déjà au personnel des services de renseignement militaires avant la mise à jour, stipule que la force létale n’est justifiée que “lorsqu’il existe une raison légitime de croire que le destinataire de cette force représente une menace imminente de mort ou de lésions corporelles graves sur autrui”. Il précise également que le personnel doit s’employer à ne pas exercer une force qui pourrait causer la mort quand cela est raisonnable et sans danger. 

La porte-parole du Pentagone, Sue Gough, a déclaré à NewsGuard dans un email d’octobre 2024 : “Les dispositions de la (directive du ministère de la Défense) 5240.01 ne sont pas nouvelles et n’autorisent pas le secrétaire à la Défense à utiliser la force létale contre les citoyens américains, contrairement aux rumeurs et à la rhétorique qui circulent sur les réseaux sociaux”. Elle a ajouté que la mise à jour de la directive “ne représente aucun changement dans la politique du ministère de la Défense concernant l’utilisation de la force létale”, mais plutôt “décrit comment cette politique de longue date s’applique au secteur du renseignement du ministère de la Défense”. 

Sue Gough a déclaré que la mise à jour était une opération de routine et qu’elle n’était en aucun cas liée à l’élection ni à tout autre événement. 

MYTHE : Une vidéo montre des bulletins de vote pour Donald Trump en train d’être déchirés dans le comté de Bucks, en Pennsylvanie

Une vidéo largement partagée prétendant montrer des bulletins de vote par correspondance en faveur de l’ancien président Donald Trump en train d’être détruits par des agents électoraux dans le comté de Bucks, en Pennsylvanie, est un faux, selon des responsables locaux et fédéraux. Darren Linvill, de l’université de Clemson, qui a été le premier à identifier la vidéo, a déclaré dans une publication sur X le 24 octobre 2024 que ce récit était lié à Storm-1516, une opération d’influence russe.

La vidéo, apparue le 24 octobre 2024, montre un prétendu agent électoral détruisant des bulletins de vote par correspondance dans le comté de Bucks, une juridiction très divisée entre les deux camps dans l’État pivot de Pennsylvanie. Dans la vidéo, on entend le prétendu agent électoral déchirer les bulletins de vote en disant : “Pu*** Donald Trump encore…filsde*****”.

Quelques heures après la diffusion de la vidéo, le comité républicain du comté de Bucks a indiqué dans une publication X : “les actions vues dans cette vidéo n’ont pas eu lieu”. Le comité a noté que la vidéo contenait de nombreuses incohérences indiquant qu’elle était fausse, notamment des différences dans la couleur des enveloppes de vote, l’absence d’adresse de retour sur les enveloppes et la faible qualité du papier.

Dans un communiqué également publié le 24 octobre, le bureau du procureur du comté de Bucks a déclaré qu’une enquête avait révélé que la vidéo avait été fabriquée “pour saper la confiance dans les élections à venir”. De même, le conseil électoral du comté de Bucks a déclaré : “Cette vidéo est un faux. L’enveloppe et les documents décrits dans cette vidéo ne sont clairement pas des documents authentiques appartenant au conseil électoral du comté de Bucks ou distribués par celui-ci”.

MYTHE : 180.000 Amish sont inscrits sur les listes électorales de Pennsylvanie en 2024

Il est faux de dire que 180.000 Amish sont inscrits sur les listes électorales de Pennsylvanie en vue de l’élection présidentielle américaine de 2024. Il s’agit d’une impossibilité statistique, puisque seulement 92.600 Amish vivent en Pennsylvanie, y compris des mineurs qui n’ont pas le droit de voter en 2024, selon le Centre Jeune d’Études Anabaptistes et Piétistes de l’Elizabethtown College.

Certaines publications sur les réseaux sociaux affirment que les 180.000 nouvelles inscriptions ont toutes eu lieu dans le comté de Lancaster, qui rassemble la plus ancienne et la plus grande communauté Amish des États-Unis. Or, le comté ne comptait que 43.600 habitants en 2024, selon le Centre. Les données relatives aux inscriptions sur les listes électorales dans l’État de Pennsylvanie montrent que le nombre d’électeurs inscrits dans le comté de Lancaster a augmenté d’un total net de 16.266 en 2024. 

NewsGuard n’a pas trouvé de décompte officiel du nombre d’Amish inscrits sur les listes électorales en Pennsylvanie. Le porte-parole du département d’État de Pennsylvanie, Matt Heckel, a déclaré dans un email adressé à NewsGuard en octobre 2024 que “le département d’État de Pennsylvanie ne fait pas de suivi de ces données”. Interrogée au sujet de l’affirmation selon laquelle il y aurait eu 180.000 nouvelles inscriptions d’Amish en 2024 en Pennsylvanie, une autre porte-parole du département d’État, Amy Gulli, a déclaré à NewsGuard dans un email que cette affirmation relevait de la “désinformation et de la mésinformation”.

MYTHE : La secrétaire d’État démocrate de l’Oregon a retiré le nom des républicains Donald Trump et JD Vance du Guide des électeurs figurant sur son site

La secrétaire d’État de l’Oregon, LaVonne Griffin-Valade, une démocrate, n’a pas supprimé les noms du candidat à l’élection présidentielle américaine Donald Trump et de son colistier, le sénateur J.D. Vance, du Guide des électeurs en ligne de cet État, puisqu’ils n’y ont jamais figuré, selon un porte-parole de la secrétaire d’État. Le Guide des électeurs en ligne de l’Oregon est la version numérique de la brochure papier de l’État, qui est envoyée par la poste aux habitants de l’Oregon avant les élections.

Laura Kerns, la porte-parole du bureau de la secrétaire d’État, a indiqué à PolitiFact, Reuters et Check Your Fact en octobre 2024 que Donald Trump et J.D. Vance n’ont jamais figuré dans le Guide des électeurs parce que la campagne de Donald Trump a refusé de fournir une déclaration en vue d’y figurer. “Il est faux de dire qu’il a été ‘supprimé’ de notre site”, a déclaré Laura Kerns à Check Your Fact. “Le Guide des électeurs en ligne reflète la brochure imprimée ; comme indiqué sur notre site web, seuls les candidats qui ont soumis des déclarations sont répertoriés en ligne”.

En effet, une note en haut de la page de couverture du Guide des électeurs publié sur le site indique : “Les candidats ne sont pas obligés de partager des déclarations dans les brochures électorales. Seuls les candidats ayant déposé une déclaration figurent dans les brochures en ligne. Tous les candidats figureront sur les bulletins de vote”.

MYTHE : Donald Trump a promis d’offrir des repas McDonald’s en octobre 2024 mais est parti sans payer

Peu après que l’ancien président américain Donald Trump a organisé un événement de campagne dans un McDonald’s de Feasterville, en Pennsylvanie, où il a servi des frites le 20 octobre 2024, des partisans de Kamala Harris ont publié sur les réseaux sociaux une capture d’écran d’un article de juin 2023 du Guardian, intitulé “Donald Trump offre ‘à manger pour tout le monde’ au restaurant – puis part sans payer”, bien que la date de l’article ne soit pas visible dans la capture d’écran. Les comptes ont partagé cette capture d’écran avec une légende faisant croire qu’elle concernait la visite de Donald Trump chez McDonald’s en octobre 2024.

En réalité, la capture d’écran n’avait rien à voir avec cette visite de Donald Trump chez McDonald’s. En juin 2023, Donald Trump s’est rendu dans un restaurant cubain à Miami, appelé Versailles, et, selon l’article du Guardian, a déclaré en rentrant dans le restaurant : “De la nourriture pour tout le monde”. Citant le Miami New Times, le Guardian a rapporté que Donald Trump était resté 10 minutes dans le restaurant, puis était parti sans payer les repas de qui que ce soit.

Lors du passage de Donald Trump au McDonald’s en octobre 2024, les clients ont été contrôlés et placés par les services secrets américains, et la franchise a été fermée pour l’événement, selon le Washington Post. Une vidéo de Fox News montre Donald Trump disant à un client : “Il n’y aura pas de frais, c’est Trump qui paie”. En effet, les clients n’ont ni commandé ni payé leur repas, mais ont pris les sacs que Donald Trump leur tendait, selon l’article du Washington Post. (Il n’est pas précisé qui a payé pour la nourriture).

MYTHE : Le magazine The Atlantic a publié un article intitulé ‘Trump est littéralement Hitler’

Le 22 octobre 2024, des utilisateurs conservateurs des réseaux sociaux ont partagé ce qui semblait être une capture d’écran d’un article de The Atlantic écrit par le rédacteur en chef du magazine américain, Jeffrey Goldberg, et intitulé “Trump est littéralement Hitler” (“Trump is Literally Hitler”). L’image montre que le prétendu article aurait été publié le jour même à 15h38, heure de New York, et présentait en illustration des images accolées de Donald Trump et Adolf Hitler.

Cependant, le site web de The Atlantic n’a jamais publié d’article portant ce titre. Un article de Jeffrey Goldberg a été publié à 15h38 le 22 octobre 2024, mais il ne contenait pas l’illustration montrant Donald Trump et Adolf Hitler, et il était intitulé “Trump : ‘J’ai besoin du genre de généraux que Hitler avait’” (“Trump: ‘I Need the Kind of Generals That Hitler Had’”). L’article évoquait les éloges de dictateurs formulés dans le passé par Donald Trump, ainsi que ses propos dénigrant l’armée américaine.

L’utilisateur de X qui a le premier partagé la fausse capture d’écran a reconnu qu’il s’agissait d’une satire, déclarant dans un post X du 22 octobre 2024 : “C’est de la satire, mais The Atlantic ne peut qu’être tourné en dérision de cette façon, parce qu’ils sont détraqués”.

MYTHE : Le gouverneur de Floride Ron DeSantis a déclaré que les machines de vote électronique Dominion Voting Systems ne seraient pas utilisées en Floride

Une analyse NewsGuard des communiqués de presse et profils sur les réseaux sociaux n’a trouvé aucune preuve d’une telle déclaration ou d’une quelconque critique de la fiabilité des machines de vote fabriquées par Dominion Voting Systems. NewsGuard a envoyé un email au bureau de Ron DeSantis en octobre 2024 pour vérifier cette affirmation, mais n’a pas reçu de réponse dans l’immédiat.

Lors de l’élection présidentielle américaine de 2024, les machines à voter Dominion seront utilisées dans 18 comtés de Floride, selon une carte numérique publiée sur le site web des élections de l’État. Dominion est un fournisseur certifié de machines à voter pour la Floride depuis au moins 2016, selon son site web. Un porte-parole anonyme de Dominion a déclaré à l’organisation de fact-checking Lead Stories en octobre 2024 que “les machines Dominion sont utilisées par les électeurs dans tout l’État de Floride pour l’élection de novembre 2024”.

MYTHE : Le taux élevé de retour des bulletins de vote par correspondance à Détroit à la mi-octobre 2024 est la preuve d’une fraude électorale

Le secrétaire d’État du Michigan a indiqué que sur les 100.470 bulletins de vote par correspondance délivrés aux électeurs de Détroit en 2024, 41.235 d’entre eux, soit 40%, avaient été renvoyés avant le 15 octobre. Ce chiffre représente une augmentation significative par rapport à 2020, quand 26% des électeurs de Détroit avaient renvoyé leur bulletin de vote par correspondance à la mi-octobre. Dans le Michigan, les électeurs peuvent déposer leur bulletin de vote par correspondance (connu sous le nom de “mail-in ballot” ou “absentee ballot”) par email ou dans une boîte de dépôt des bulletins de vote par correspondance. Toutefois, ce taux élevé de retour des bulletins de vote par correspondance ne constitue pas une preuve de fraude électorale, selon les autorités électorales du Michigan, qui affirment que ce taux s’explique en réalité par des améliorations apportées à l’infrastructure de vote de la ville.

Par exemple, Détroit a augmenté son nombre de boîtes de dépôt de bulletins de vote à l’échelle de la ville de 30 en 2020 à 35 dans ce cycle électoral, a déclaré Matt Friedman, un porte-parole de l’agence municipale Detroit Votes, à PolitiFact en octobre 2024. (Detroit Votes, un centre d’information non partisan sur le vote lancé par le maire de Détroit Mike Duggan en 2022, est autorisé à parler au nom du greffier de la ville de Détroit, selon PolitiFact).

De plus, depuis 2020, la ville s’est dotée d’un nouveau système de traitement des bulletins de vote envoyés par la poste, appelé Relia-Vote, qui, selon Matt Friedman, permet à la ville de les traiter plus efficacement. Le nouveau système Relia-Vote permet à Détroit d’envoyer 60.000 bulletins de vote par la poste en seulement huit heures, a déclaré Janice Winfrey, greffière municipale de Détroit, lors d’un discours sur l’état des élections (“State of Elections”) en juin 2024. Le système permet également au personnel électoral de scanner et de trier 20.000 bulletins de vote par correspondance par heure, selon un rapport du conseil municipal de Détroit de juillet 2022.

La Proposition 2 (“Proposal 2”), un amendement constitutionnel adopté par la législature de l’État en 2022, a établi une liste permanente de vote par correspondance pour la première fois dans l’histoire du Michigan, permettant aux électeurs de recevoir leurs bulletins de vote plus tôt que lors des élections précédentes. “C’est la première année que les greffiers ont pu envoyer des bulletins de vote par correspondance à tous les électeurs qui se sont inscrits sur la liste permanente de vote par correspondance — les bulletins sont donc parvenus aux électeurs plus rapidement que les années précédentes”, a déclaré Angela Benander, porte-parole de la secrétaire d’État du Michigan, à NewsGuard. Angela Benander a qualifié de “fausses” les allégations de fraude aux votes par correspondance à Détroit.

MYTHE : McDonald’s a confirmé dans un communiqué que Kamala Harris n’avait jamais travaillé pour l’entreprise

McDonald’s n’a pas publié de communiqué confirmant que la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, n’a jamais travaillé pour la chaîne de restaurants. Le faux récit déforme une note interne de McDonald’s d’octobre 2024, qui indique seulement que l’entreprise n’a pas de dossier sur l’emploi non confirmé de Kamala Harris.

Lors de sa campagne présidentielle de 2024, Kamala Harris a affirmé à plusieurs reprises qu’elle avait travaillé dans un McDonald’s en Californie pendant l’été 1983, après sa première année à l’université Howard. L’ancien président Donald Trump a affirmé, sans présenter de preuves, que Kamala Harris avait menti sur le fait qu’elle a travaillé chez McDonald’s.

McDonald’s a envoyé une note interne à ses employés américains le 20 octobre 2024, et des utilisateurs des réseaux sociaux l’ont publiée en ligne le même jour. La note indiquait que McDonald’s était “fier d’entendre (…) les bons souvenirs de la vice-présidente Kamala Harris lorsqu’elle travaillait sous les Arches (de McDonald’s)”, mais ajoutait que la société et ses franchises “n’ont pas de dossiers pour tous les postes remontant au début des années 80”. De nombreux utilisateurs pro-Trump ont déformé le contenu de cette note interne, en affirmant que McDonald’s avait confirmé que Kamala Harris n’avait jamais travaillé pour l’entreprise. Or, la note ne précise pas que Kamala Harris n’a jamais été une employée de McDonald’s, mais simplement que la société n’a pas de “dossiers pour tous les postes” remontant à quarante ans.

Il n’existe aucune preuve concluante prouvant ou réfutant l’affirmation de Kamala Harris selon laquelle elle a travaillé dans un restaurant McDonald’s pendant ses études. Un porte-parole de la campagne de Kamala Harris a refusé de fournir des documents prouvant son emploi chez McDonald’s dans un email à NewsGuard en octobre 2024, déclarant: “Malheureusement, je n’ai rien à partager à ce sujet en dehors de ce qui est déjà public”.

MYTHE : McDonald’s n’embauche pas de personnes condamnées par la justice

Contrairement aux affirmations formulées sur les réseaux sociaux par des supporteurs de Kamala Harris, de nombreux restaurants McDonald’s embauchent des personnes ayant été reconnues coupables de crimes, ce qui signifie que l’ancien président des États-Unis Donald Trump serait bien autorisé à travailler pour la chaîne de fast-food. Cette fausse affirmation a commencé à circuler après que Donald Trump s’est rendu le 20 octobre 2024 dans un McDonald’s de Feasterville, en Pennsylvanie, au nord-est de Philadelphie, où il a utilisé la friteuse et servi à la fenêtre du drive-in dans le cadre de sa campagne électorale.

Étant donné que 95% des McDonald’s américains sont des franchises indépendantes, selon le site web du groupe, la décision d’embaucher des personnes ayant été condamnées par la justice est prise par les propriétaires. Help for Felons, une organisation qui les aide à se réinsérer dans la société, déclare sur son site web : “Certains McDonald’s embauchent des personnes ayant été condamnées alors que d’autres non… cela dépend de l’État dans lequel vous postulez et si vous postulez à un restaurant McDonald’s franchisé ou à une succursale”.

Arie Turner, la gérante du McDonald’s à Alexandria, au Kentucky, a déclaré à NewsGuard lors d’un entretien téléphonique d’octobre 2024 : “Oui, nous sommes ouverts aux personnes ayant été condamnées”. Elle a ajouté que plusieurs autres franchises de la région en embauchent aussi.

De plus, de nombreuses personnes ayant été condamnées par la justice ont déclaré sur le site de recherche d’emploi Indeed qu’elles avaient été embauchées par McDonald’s. “J’ai travaillé pour deux franchises et j’ai été condamné”, a indiqué un utilisateur en juin 2021. Un autre utilisateur a déclaré en octobre 2020 : “En tant que personne condamnée pour sept crimes et cinq délits, j’ai travaillé dans un restaurant McDonald’s à Kalamazoo, dans le Michigan, pendant près d’un an”.

MYTHE : Le témoignage d’une victime prouve que Tim Walz a agressé sexuellement un élève mineur quand il était enseignant dans un lycée du Nebraska

Il n’existe aucune preuve que le candidat à la vice-présidence Tim Walz ait agressé sexuellement un élève ou ait eu une relation inappropriée avec lui en 1995 ou toute autre année. L’auteur de l’allégation — un compte X anonyme, depuis supprimé, qui a régulièrement propagé de faux récits avec le nom d’utilisateur @DocNetyoutube — a utilisé des images et des vidéos falsifiées ou créées de toutes pièces pour étayer ses allégations et n’a fourni aucune preuve crédible de l’existence de l’accusateur supposé.

@DocNetyoutube a écrit une série de posts sur X du 11 au 14 octobre 2024, relayant des accusations qui lui auraient été transmises en août 2024 par un ancien élève du lycée Alliance High School au Nebraska, où Tim Walz a enseigné les sciences sociales et a été entraîneur de football américain de 1992 à 1996. En guise de preuves de ses affirmations, @DocNetyoutube a partagé des captures d’écran et des captures vidéo d’écran prétendant montrer des emails qu’il a échangés avec la victime présumée, des déclarations tapées à l’ordinateur par la victime présumée ainsi que des messages que @DocNetyoutube affirme avoir envoyés à la campagne de Tim Walz et Kamala Harris, ainsi qu’au bureau de la vice-présidente Kamala Harris en août 2024.

Cependant, il existe des signes flagrants que plusieurs des images et vidéos partagées par @DocNetyoutube ont été falsifiées ou créées de toutes pièces, ce qui suggère que les allégations qu’il a partagées, et l’existence même du prétendu accusateur, ont également été inventées. Par exemple, une capture d’écran censée montrer un email de la prétendue victime affiche un curseur de texte, ce qui indique que la personne qui a fait la capture d’écran est probablement la même que celle qui a tapé le message affiché, plutôt que celle qui l’aurait reçu par email.

De même, dans une image censée montrer un email prétendument envoyé par la victime présumée qui déclare que Tim Walz “m’a fait des choses indicibles”, la virgule qui devrait automatiquement apparaître entre le jour et le mois de la date “d’envoi” est absente. Des virgules apparaissent à cet endroit dans toutes les autres captures d’écran que @DocNetyoutube a publiées, ce qui suggère qu’il les a probablement créées lui-même et a omis une virgule. Une capture d’écran prétend aussi montrer @DocNetyoutube utilisant un formulaire de contact sur le site de la campagne présidentielle de Tim Walz et Kamala Harris pour envoyer un message au sujet des allégations le 28 août 2024. Or la capture d’écran n’a pas pu être prise à cette date, car le site de la campagne présidentielle avait une apparence différente à l’époque, comme le montrent des versions archivées du site.

De plus, il semble que @DocNetyoutube ait eu l’idée du récit selon lequel Tim Walz aurait emmené la victime présumée à un concert des Indigo Girls (un duo de musiciennes américaines folk rock, NDLR) à partir d’un article du New York Times d’août 2024 retraçant l’engagement de Tim Walz en soutien aux élèves LGBTQ. L’article rapporte que Tim Walz et sa femme, Gwen Walz, ont emmené un élève homosexuel de l’Alliance High School à un concert des Indigo Girls dans les années 1990. Le New York Times n’a pas donné le nom de l’élève.

Toutefois, l’élève mentionné dans l’article du New York Times est sorti de l’ombre en septembre 2024. Todd Almond, un acteur et dramaturge qui a joué de 2020 à 2022 dans la comédie musicale “Girl from the North” de Broadway, à New York, a déclaré au blog The Queer Love Project qu’il était l’étudiant mentionné par le New York Times comme ayant assisté au concert des Indigo Girls avec les Walz. Todd Almond a fait campagne pour Tim Walz et Kamala Harris avec Gwen Walz, selon un post du 17 octobre 2024 sur son compte Instagram, dans lequel il a appelé les Walz “mes amis de longue date”.

Dans un post en réponse à un utilisateur X qui désignait Todd Almond comme l’ancien élève ayant assisté au concert des Indigo Girls avec Tim Walz, @DocNetyoutube a d’abord affirmé à tort que Todd Almond n’avait pas fréquenté l’Alliance High School. Après que des utilisateurs ont partagé des liens vers une version archivée de l’album-souvenir (“yearbook”) du lycée Alliance pour l’année 1995, dans lequel Todd Almond apparaissait, @DocNetyoutube a ajouté des détails à l’histoire de la supposée victime. Après qu’il est devenu évident que c’était Todd Almond qui avait assisté au spectacle avec le couple, et qu’il n’était pas l’accusateur, @DocNetyoutube a partagé une nouvelle “déclaration” de la victime supposée. Cette déclaration dit que “Gwen Walz était avec un autre élève” au concert des Indigo Girls, tandis que Tim Walz était seul avec la supposée victime.

Il n’existe aucun article de presse ou autre rapport crédible selon lesquels plusieurs étudiants auraient assisté à un concert des Indigo Girls avec les Walz. L’article du New York Times ne mentionne qu’un seul concert et un seul élève, qui s’est avéré être Todd Almond.

MYTHE : Les machines de vote dans le comté de Tarrant, dans le Texas, intervertissent des votes

Le 21 octobre 2024, une vidéo a commencé à circuler sur les réseaux sociaux montrant un homme qui dit avoir voté à White Settlement, dans la banlieue de Fort Worth, au Texas, et avoir “voté pour un président [et] l’avoir vérifié sur l’écran vidéo. Lorsque j’ai reçu le bulletin de vote, le nom de l’autre candidat y figurait”. Des utilisateurs des réseaux sociaux ont affirmé que le témoignage de cet homme démontrait que les machines de vote du comté, fabriquées par la société Hart InterCivic, basée à Austin, au Texas, intervertissaient des votes.

Cependant, l’administration électorale du comté de Tarrant a déclaré dans un communiqué de presse le 22 octobre 2024 n’avoir “aucune raison de croire que des votes ont été intervertis par le logiciel de vote”. Faisant apparemment référence à l’homme dans la vidéo, le communiqué de presse indique que “le bulletin de vote initial [de l’électeur] a été annulé, et l’électeur a rempli un nouveau bulletin de vote reflétant son choix”. Helen Bundschu, une républicaine qui est présidente du bureau de vote de White Settlement où l’homme dans la vidéo dit avoir voté, a déclaré au journal local Le Fort Worth Star-Telegram qu’elle n’avait pas vu de preuve que les machines électorales intervertissaient les votes.

La société qui fabrique les machines, Hart InterCivic, a également réfuté cette allégation. “Les dispositifs de vote du comté de Tarrant figurent parmi les plus sûrs du pays et ‘n’intervertissent’ pas les votes”, a déclaré Steven Sockwell, vice-président chargé du développement et de la communication d’InterCivic, à NewsGuard dans un email du 22 octobre 2024. “Les équipements sont testés et certifiés au niveau de l’État et au niveau fédéral et ont été testés avec succès au niveau local dans le comté de Tarrant avant le début du vote anticipé”.

MYTHE : Les machines de vote Dominion dans le comté de Whitfield, en Géorgie, ont changé des votes pour Donald Trump au profit de Kamala Harris

Les machines de vote électronique de Dominion Voting Systems dans le comté américain de Whitfield, en Géorgie, n’ont pas remplacé des votes pour Donald Trump par des votes pour Kamala Harris. Au cours de la première semaine de vote anticipé en Géorgie, qui a débuté le 15 octobre 2024, un électeur du comté de Whitfield a signalé que son “bulletin de vote ne reflétait pas son choix”, a déclaré le conseil électoral du comté de Whitfield dans un communiqué de presse du 19 octobre 2024. Le conseil électoral a indiqué qu’un membre du bureau de vote avait alors aidé l’électeur à jeter le bulletin incorrect et à en refaire un nouveau “sans autre incident”.

Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs de droite ont prétendu que cet incident démontrait que les machines de vote intervertissaient les votes des électeurs de Géorgie. Cependant, il n’existe aucune preuve crédible que les machines à voter Dominion intervertissent les votes dans le comté de Whitfield. Le secrétaire d’État de Géorgie, Brad Raffensperger, un républicain, a déclaré que l’incident avait une explication anodine.

“Ce qui s’est passé dans le comté de Whitfield, c’est que la dame pensait qu’elle avait fait un certain choix, puis lorsqu’elle a imprimé le bulletin de vote elle a constaté cela, et elle en a informé [le personnel du bureau de vote] et cela a été corrigé”, a déclaré Brad Raffensperger le 20 octobre 2024 dans l’émission “Face the Nation” de la chaîne CBS News. Il a ajouté que “l’équipement fonctionne”.

Gabriel Sterling, directeur des opérations du secrétaire d’État républicain de Géorgie, a déclaré dans un post sur X du 18 octobre 2024 : “Ceux qui affirment que les machines intervertissent les votes mentent ou ne se renseignent pas. Il s’agit d’une erreur humaine/de l’utilisateur”.

Dominion Voting Systems a également démenti ce récit, déclarant dans un communiqué publié sur son site le 19 octobre 2024 : “La fausse affirmation selon laquelle les machines de vote peuvent intervertir les votes a été démentie à maintes reprises. Comme l’ont confirmé les autorités électorales locales et de l’État, le problème signalé dans le comté de Whitfield était dû à une erreur de l’électeur. Le comté a donné à l’électeur la possibilité de marquer et d’imprimer un nouveau bulletin de vote avec ses choix corrects, et le problème a rapidement été résolu”.

MYTHE : Donald Trump s’est assis sur une serviette pendant un entretien sur Fox News en octobre 2024 en raison de son incontinence 

L’ancien président Donald Trump, 78 ans, ne s’est pas assis sur une serviette lors d’un entretien le 18 octobre 2024 sur “Fox & Friends”, l’émission matinale de Fox News. Dans la vidéo intégrale de l’entretien, disponible sur le site de Fox News, Donald Trump s’approche du canapé de “Fox & Friends” en portant une veste de costume bleu marine qui descend bien en dessous de sa taille. Lorsqu’il s’assoit, le tissu de la veste forme des plis sous lui. La vidéo montre bien que rien ne figurait sur le canapé avant qu’il s’assoie.

L’affirmation semble tirer son origine d’une publication satirique du 18 octobre 2024 sur la page Reddit r/PoliticalHumor.

MYTHE : Mike Pence a annoncé soutenir Kamala Harris

 

L’ancien vice-président des États-Unis, Mike Pence, n’a pas annoncé soutenir la candidate démocrate Kamala Harris à l’élection présidentielle de 2024. Une vidéo de Mike Pence s’exprimant lors de la conférence conservatrice The Gathering organisée par l’animateur de radio Erick Erickson, le 9 août 2024, a été tronquée. La version intégrale montre en réalité que Mike Pence a dit qu’il ne soutenait pas Kamala Harris.

La vidéo manipulée, partagée par des utilisateurs pro-Harris sur les réseaux sociaux en octobre 2024, montrait Mike Pence disant : “Votez pour Kamala Harris en tant que présidente des États-Unis ou Tim Walz en tant que colistier. Point à la ligne”.

En réalité, la vidéo a été éditée pour suggérer à tort que Mike Pence apportait son soutien à Kamala Harris, qui se présente contre Donald Trump, donc Mike Pence a été le vice-président. La vidéo intégrale des remarques de Mike Pence montre qu’il a dit : “Je ne pourrais jamais voter pour Kamala Harris en tant que présidente des États-Unis ou Tim Walz en tant que colistier. Point à la ligne”.

En effet, Mike Pence a publiquement critiqué Kamala Harris à d’autres occasions lors de la campagne électorale de 2024. Il a écrit dans une tribune du 23 septembre 2024 dans le Wall Street Journal : “En tenant Mme Harris et les démocrates responsables de tous leurs échecs, et en adoptant les politiques conservatrices qui ont permis de remporter des succès par le passé — voilà comment garantir un avenir plus pacifique et plus prospère. C’est ainsi que les républicains gagnent”. Mike Pence a également été critique à l’égard de Donald Trump. Par exemple, Mike Pence a dit à The Gathering : “Je ne peux pas soutenir l’affirmation répétée du président Donald Trump selon laquelle j’aurais dû mettre de côté mon serment de soutenir et défendre la Constitution, et [que j’aurais dû] agir de manière à renverser le résultat de l’élection en janvier 2021”. Mike Pence a également déclaré : “Pour ma part, je me tiens à l’écart de la campagne présidentielle”.

MYTHE : Donald Trump a payé 35 million de dollars pour étouffer des accusations de viols d’enfants

 

Il n’y a aucune preuve indiquant que l’ancien président Donald Trump ait étouffé six affaires d’agressions sexuelles sur des enfants en versant un total de 35 millions de dollars, contrairement aux affirmations faites par des utilisateurs anti-Trump sur les réseaux sociaux depuis 2019. Il n’y a pas de couverture médiatique crédible, de documents judiciaires ou de rapports de police venant corroborer la réalité de règlements financiers ou l’existence même de telles affaires.

Cette affirmation, citant une source anonyme, a émergé sur un site conspirationniste qui a, par le passé, relayé de fausses affirmations. Le 24 janvier 2019, Wayne Madsen, qui se présente comme un journaliste d’investigation, a publié un article sur son site, WayneMadsenReport.com, qui déclarait qu’il avait reçu une “liste provenant d’une source républicaine réputée” de demandes de règlements entre Donald Trump et six enfants pour des accusations de viols. Pour chacun des six cas supposés, l’article liste le nom et l’âge de l’enfant, l’année et le lieu du prétendu incident, des détails sur l’accusation, et le montant du règlement.

L’affirmation selon laquelle Donald Trump a étouffé six cas de viols sur des enfants a déjà été réfutée par Snopes, Lead Stories et PolitiFact. Il n’existe aucun document venant soutenir l’allégation selon laquelle de telles accusations auraient été réglées au tribunal. Si les poursuites au civil contiennent souvent des clauses de confidentialité qui empêchent la publication des termes d’un règlement à l’amiable, cela n’empêche pas la publication d’autres documents déposés au tribunal, y compris la plainte initiale, selon le site web gouvernemental des tribunaux des États-Unis. Il n’existe pas non plus de rapport de police ou de plainte pénale pour aucune des six affaires. NewsGuard n’a pas été en mesure de confirmer si les six victimes présumées existent réellement.

MYTHE : Une copie des notes obtenues par Donald Trump à l’Université Fordham montre qu’il a obtenu une moyenne de 1,28 sur 4 pendant un semestre

Un document partagé sur les réseaux sociaux prétendant être une copie du relevé de notes de l’ancien président Donald Trump durant un semestre à l’Université Fordham, à New York, et montrant un Grade Point Average (GPA) de 1.28, est un faux, selon des responsables de Fordham. (Le Grade Point Average est une moyenne mesurant les performances académiques d’un étudiant sur une échelle allant généralement de 0 à 4, où 4 représente la note la plus élevée, et 0 la plus basse, NDLR).

Un post sur X du 8 mars 2019 du compte de l’Université Fordham a indiqué : “L’image est un faux, et non un véritable relevé de notes de l’Université Fordham. L’Université Fordham respecte la vie privée de ses étudiants et anciens élèves, et se conforme à la loi fédérale concernant le traitement et la divulgation des dossiers académiques.

Donald Trump a été étudiant à l’Université de Fordham pendant deux ans avant de changer pour l’Université de Pennsylvanie, où il a obtenu un diplôme en économie. En octobre 2024, Donald Trump n’avait pas encore rendu publics ses notes ou ses relevés de notes d’aucun de ces deux établissements.

MYTHE : Une vidéo montre un homme appelé Matthew Metro affirmant avoir été victime d’abus sexuels de la part de Tim Walz en 1997

Une vidéo prétendant montrer Matthew Metro, un ancien élève du lycée Mankato West dans le Minnesota (États-Unis), accusant d’agression sexuelle le candidat démocrate à la vice-présidence Tim Walz, a en réalité été générée par intelligence artificielle (IA). Dans cette vidéo de quatre minutes, l’homme déclare : “J’ai survécu à une agression sexuelle (…) Parfois, tout ce dont vous avez besoin, c’est de quelqu’un à qui parler. Dans mon cas, c’était mon professeur, Tim Walz. Un jour, je l’ai abordé et lui ai demandé si nous pouvions parler. Il a accepté et m’a demandé de rester après les cours”. L’homme poursuit en disant qu’après s’être confié à Tim Walz au sujet de problèmes scolaires et familiaux auxquels il était confronté, Tim Walz “a posé sa main sur mon genou”, “a ouvert la braguette de mon pantalon” et “a commencé à m’embrasser dans le cou”.

En réalité, l’homme que l’on voit dans la vidéo est un personnage généré par IA. L’outil de détection de l’IA TrueMedia a trouvé des “preuves substantielles” que la vidéo avait été manipulée. La vidéo contient de nombreuses caractéristiques flagrantes d’IA, notamment des mouvements peu naturels et irréguliers, des traits du visage disproportionnés, des paroles qui ne sont pas synchronisées avec les mouvements de la bouche de l’homme, et des dents qui disparaissent. 

En outre, bien qu’un étudiant du nom de Matthew Metro ait bien été diplômé de la Mankato West High School en 1997, l’homme figurant dans la vidéo ne ressemble pas à Matthew Metro. Un homme de 45 ans nommé Matthew Metro existe bien selon les archives des albums-souvenirs (“yearbooks”) de l’établissement, et ses profils LinkedIn et Facebook indiquent qu’il a été diplômé du lycée Mankato West en 1997, et qu’il est aujourd’hui chorégraphe à l’Académie internationale de ballet Viktor Yeliohin à Lancaster, en Pennsylvanie. Cependant, le visage et la voix de Matthew Metro ne ressemblent pas à ceux de l’homme qui, dans la vidéo, accuse Tim Walz d’agression sexuelle. De plus, il semble que Matthew Metro n’ait pas été actif sur les réseaux sociaux depuis mai 2021. NewsGuard a passé en revue les profils authentiques de Matthew Metro sur les réseaux sociaux et n’a trouvé aucune publication ni aucune vidéo accusant Tim Walz de l’avoir agressé sexuellement. 

Le projet Gnida, un groupe de bénévoles anonymes qui suit les opérations d’influence russes, a déclaré que la vidéo “présente des caractéristiques classiques” de Storm-1516, une campagne de désinformation russe ainsi nommée par Microsoft, et qui serait une émanation de l’Internet Research Agency (IRA), une agence russe de propagande et de désinformation en ligne.

 

MYTHE : Le stratège républicain Karl Rove a fait campagne pour Kamala Harris en Pennsylvanie

Karl Rove, stratège républicain et ancien chef de cabinet adjoint de George W. Bush, n’a pas fait campagne en Pennsylvanie pour Kamala Harris, la candidate démocrate à l’élection présidentielle de 2024. Les utilisateurs pro-Trump des réseaux sociaux qui ont relayé ce faux récit en octobre 2024 ont cité un extrait de deux minutes d’un épisode d’avril 2024 de l’émission “The Beat” de MSNBC, dans lequel Karl Rove condamnait l’assault du 6 janvier 2021 contre le Capitole (le siège du Congrès des États-Unis, ndlr) et critiquait la promesse de Donald Trump de gracier les émeutiers du Capitole s’il était élu président. “Ce que (ces émeutiers) ont fait, lorsqu’ils ont violemment attaqué le Capitole afin d’empêcher une réunion du Congrès prévue par la Constitution pour valider les résultats du collège électoral, est une tache sur notre histoire”, a alors déclaré Karl Rove. Des utilisateurs des réseaux sociaux ont affirmé que cette vidéo de MSNBC montrait Karl Rove en train de faire campagne pour Kamala Harris en Pennsylvanie en vue de l’élection de 2024. En réalité, NewsGuard a passé en revue les archives YouTube de MSNBC et constaté que l’extrait vidéo qui montre Karl Rove critiquant Donald Trump avait été diffusé pour la première fois dans l’émission “The Beat” en avril 2024, trois mois avant que Kamala Harris devienne candidate à l’élection présidentielle, après le retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle. 

Dans un post sur X daté du 15 octobre 2024, en réponse à un utilisateur qui relayait ce faux récit, Karl Rove a déclaré qu’il n’avait jamais fait campagne pour Kamala Harris. “Cet extrait provient du Festival des écrivains de Rancho Mirage, en février dernier”, a écrit Karl Rove. “Je ne suis pas allé en Pennsylvanie depuis septembre, date à laquelle j’ai prononcé un discours devant des représentants du secteur de la santé. Je n’ai pas fait de meeting pour Kamala Harris en Pennsylvanie ou ailleurs, et je n’ai pas organisé de campagne pour elle dans quelque État que ce soit”.

MYTHE : The Atlantic a publié un article intitulé “Pour sauver la démocratie, Kamala Harris pourrait avoir besoin de voler une élection”

The Atlantic n’a pas publié, en octobre 2024, un article intitulé “Pour sauver la démocratie, Kamala Harris pourrait avoir besoin de voler une élection”, a déclaré le magazine dans un communiqué de presse du 15 octobre 2024. “Ce titre est fabriqué”, a écrit la publication. “Aucun article de ce type n’a été publié par The Atlantic”.

En effet, une recherche inversée des mots-clés du titre ne fait remonter aucune trace d’une telle publication sur le site web de The Atlantic. 

Il semble qu’une capture d’écran d’un article du 6 octobre 2021 sur le site internet de The Atlantic intitulé “Kamala Harris pourrait avoir besoin d’arrêter le vol” (“Kamala Harris Might Have to Stop The Steal”, en référence au credo “Stop the Steal” qui affirme à tort que l’élection de 2020 a été truquée) ait été modifié numériquement pour inclure le faux titre. NewsGuard a vérifié l’image avec le faux titre dans l’outil de vérification des médias InVid, qui a trouvé des signes d’altération numérique, y compris des incohérences dans le formatage du titre de l’article. 

MYTHE : Fox News a montré Donald Trump tenant un chèque surdimensionné de 1.300 dollars pour les victimes de l’ouragan

Fox News n’a pas diffusé une image du candidat républicain à la présidence Donald Trump tenant un chèque de 1.300 dollars, sous un bandeau télévisé disant : “Trump fait un don de 1.300 dollars pour aider les victimes de l’ouragan”. Après que les ouragans Hélène et Milton ont frappé le sud-est des États-Unis en septembre et octobre 2024, des utilisateurs démocrates sur les réseaux sociaux ont partagé cette image de Trump tenant un chèque surdimensionné avec le supposé bandeau de la chaîne Fox News. Présentant l’image comme bien réelle, de nombreux utilisateurs ont comparé le don supposé de 1.300 dollars de Donald Trump à sa grande fortune pour le présenter comme mesquin.

Cependant, l’image semble avoir été publiée pour la première fois le 13 octobre 2024 sur Reddit par l’utilisateur BobbyKristina, qui l’a décrite ainsi : “Parodie : Trump fait un don pour aider les victimes des ouragans”. En outre, l’outil de détection de l’intelligence artificielle TrueMedia a constaté que cette image présentait des “preuves substantielles de manipulation”. Un autre outil d’IA, Hive Moderation, a déterminé avec 53,4% de certitude que l’image était “susceptible de contenir du contenu généré par IA, ou deepfake”.

De nombreux éléments indiquent que l’image a été générée par IA. Par exemple, le chèque surdimensionné tenu par Trump comporte un texte inintelligible sur la ligne “à l’ordre de”. À cet endroit, le chèque semble être libellé à l’ordre de “Trump Manie Mar M ATFAL”. Des caractères incompréhensibles apparaissent également là où devrait figurer la date, en haut à droite du chèque.

Un porte-parole anonyme de Fox News a déclaré à l’organisation de vérification des faits VerifyThis : “Ceci n’a pas été diffusé sur Fox News”. 

MYTHE : Tim Walz a séduit et tenté d’abuser d’un ancien étudiant étranger venu du Kazakhstan

Il n’existe aucune preuve que Tim Walz ait abusé sexuellement ou cherché à abuser d’un ancien étudiant étranger en 2004, contrairement à ce que laisse entendre le témoignage anonyme de ce prétendu étudiant dans un podcast pro-QAnon en octobre 2024.

L’allégation a fait son apparition le 5 octobre 2024 dans un podcast pro-QAnon intitulé “Red Pill News” (Nouvelles de la pilule rouge). L’épisode mettait en avant le témoignage d’un individu anonyme affirmant que Tim Walz l’avait touché de manière inappropriée à plusieurs reprises et avait cherché à abuser de lui en gagnant sa confiance, en l’isolant de ses pairs et en l’instruisant au sujet de la communauté LGBTQ aux États-Unis. Le prétendu étudiant a affirmé être originaire du Kazakhstan et avoir participé au programme Future Leaders Exchange (FLEX), financé par le département d’État américain, au lycée Mankato West, dans le Minnesota, en 2004.

Cependant, un porte-parole du département d’État américain a déclaré à NewsGuard dans un email d’octobre 2024 : “Nous n’avons aucune trace d’un étudiant FLEX venu du Kazakhstan ou du Tadjikistan dans les écoles de la région de Mankato entre 2000 et 2020”.

Interrogé au sujet de cette allégation, le directeur de communication des écoles publiques de la région de Mankato, Mel Helling, l’a décrite comme “abracadabrante”.

John Dougan, un ancien shérif adjoint de Floride qui s’est réfugié en Russie en 2016, est également apparu dans l’épisode du podcast. Les campagnes de désinformation de John Dougan — dont le travail semble correspondre à l’opération d’influence russe que Microsoft désigne sous le nom de Storm-1516 — impliquent généralement la mise en scène d’un “témoignage à la première personne” provenant d’un personnage fictif qui prétend avoir été témoin d’actes scandaleux commis par une ou plusieurs personnalités politiques. 

MYTHE : Tim Walz a écrit dans un post sur X que la Russie avait créé l’ouragan Milton

Des sources pro-Kremlin relayant ce faux récit ont partagé une capture d’écran d’un prétendu post sur X du 10 octobre 2024 provenant du compte X de Tim Walz, @Tim_Walz, déclarant : “J’ai reçu la preuve indiscutable que l’ouragan Milton a été créé artificiellement par des scientifiques russes. Ils ont réussi d’une manière ou d’une autre à modifier le champ gravitationnel de la Terre en utilisant les technologies avancées dont nous savons qu’ils les possèdent”. Cependant, NewsGuard a analysé le compte X officiel de Tim Walz et n’a pas trouvé cette publication. Il existe par ailleurs des preuves que la capture d’écran du prétendu post sur X a été manipulée numériquement, selon le détecteur d’IA TrueMedia.

En outre, bien qu’il existe des technologies capables de provoquer de modestes changements météorologiques, comme l’augmentation des précipitations provenant des nuages, l’homme ne peut pas créer d’ouragans ou modifier leur comportement de manière significative, selon des experts. “Aucune technologie humaine ne peut créer, détruire, modifier, intensifier ou diriger des ouragans de quelque manière que ce soit”, a déclaré en septembre 2024 au site de vérification des faits Lead Stories Howard Diamond, un directeur au laboratoire des ressources atmosphériques de l’Administration nationale des océans et de l’atmosphère (NOAA) des États-Unis.

MYTHE : Kamala Harris a utilisé un téléprompteur lors d’une réunion d’entreprise d’Univision 

 

Kamala Harris n’a pas lu ses réponses sur un téléprompteur lors d’une réunion d’entreprise d’Univision, un réseau américain de chaînes de télévision en espagnol,  le 10 octobre 2024 avec des électeurs latino-américains à Las Vegas. NewsGuard a visionné une vidéo intégrale de la réunion publiée sur YouTube par Univision et a constaté qu’un écran en face de Kamala Harris et du modérateur Enrique Acevedo était principalement utilisé pour chronométrer l’événement. Un message était écrit sur l’écran pendant les six premières minutes de la réunion, mais il n’a pas changé quand Kamala Harris a parlé.

Enrique Acevedo, le modérateur, a déclaré dans un post sur X deux heures après la diffusion de l’événement : “Le prompteur montrait mes instructions (en espagnol) et affichait ensuite un chronomètre. Toute allégation disant autre chose est simplement fausse”.

Le président de Univision News, Daniel Coronell, a déclaré sur X le même jour : “Le téléprompteur qui montre un texte écrit en espagnol était un élément d’appui pour le modérateur de la réunion. Je peux vous dire cela avec une connaissance directe des événements puisque je suis chargé du programme de télévision”. 

MYTHE : Kamala Harris était membre du parti communiste soviétique 

 

L’affirmation selon laquelle la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris aurait été membre du parti communiste soviétique est infondée. En août 2024, des utilisateurs conservateurs des réseaux sociaux ont partagé une image qui semblait être une photocopie d’un livret d’adhésion au Parti communiste soviétique appartenant à Kamala Harris. L’image comporte une photo de Kamala Harris jeune, le nom de Kamala Harris en russe, un numéro d’identification et des notes manuscrites de paiement de la cotisation.

Cependant, l’image n’est pas authentique. Elle a été créée sur Stalinanavas.net, un site permettant aux utilisateurs de générer une image d’un livret d’adhésion au parti communiste soviétique. Pour générer une image, les utilisateurs soumettent leur nom, leur année de naissance et leur photo dans un formulaire sur le site. 

Le document type sur le site correspond à l’image du prétendu livret d’adhésion de Kamala Harris, et présente le même numéro d’identification et le même relevé de paiement des cotisations. La photo d’identité de Kamala Harris utilisée sur le faux livret est une vraie photo prise lors de sa dernière année à l’université de Howard.

MYTHE : Kamala Harris a paralysé une fille de 13 ans lors d’un accident de voiture après lequel elle a pris la fuite en 2011 

 

Il est infondé d’affirmer que la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, la candidate présidentielle démocrate, a renversé une enfant de 13 ans lors d’un accident de la route après lequel elle s’est enfuie à San Francisco en juin 2011. 

Cette affirmation est apparue dans un article du 2 septembre 2024 sur KBSF-TV.com, un site créé trois semaines plus tôt et se faisant passer pour un site d’information local de San Francisco. L’article comprenait une vidéo de près de cinq minutes montrant une femme affirmant que, lorsqu’elle était enfant, elle a été renversée par une voiture alors qu’elle marchait à l’angle de Post Street et de Jones Street à San Francisco, le 7 juin 2011. KBSF-TV.com fait référence à cette femme alternativement sous les noms d’Alicia Brown et d’Alisha Brown. Assise dans un fauteuil roulant et portant un sweat-shirt gris dans la vidéo, Alicia Brown dit que la conductrice qui l’a percutée était Kamala Harris et qu’elle a souffert d’une fracture de la colonne vertébrale et ne peut plus marcher depuis l’accident. 

En réalité, rien ne prouve que Kamala Harris ait été impliquée dans un accident de voiture après lequel elle aurait pris fuite en 2011. En effet, lorsque la vidéo est ralentie au quart de la vitesse, certaines incohérences deviennent apparentes et trahissent l’utilisation de l’IA pour créer la femme de la vidéo. Par exemple, ses dents disparaissent sporadiquement lorsqu’elle parle, la vidéo autour de son visage se brouille, et la vidéo dysfonctionne comme si l’image avait été coupée pendant qu’elle parle. 

MYTHE : Kamala Harris a déclaré qu’Elon Musk avait “perdu ses privilèges” en matière de liberté d’expression et que X “devrait être fermé”

 

Contrairement aux affirmations du propriétaire du réseau social X, Elon Musk, et d’autres utilisateurs conservateurs des réseaux sociaux, la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris n’a pas dit qu’Elon Musk avait “perdu ses privilèges” en matière de liberté d’expression et que son réseau social devrait être “supprimé” d’internet lors d’un entretien avec l’animateur de CNN Jake Tapper.

Cette affirmation s’appuie sur une séquence vidéo de 28 secondes extraite d’un entretien avec Jake Tapper sur CNN en 2019, dans lequel Kamala Harris a déclaré : “Il a perdu ses privilèges et il devrait être fermé”. Les comptes propageant ce récit faux en septembre 2024 ont affirmé qu’elle parlait d’Elon Musk et de X. 

Cependant, une analyse réalisée par NewsGuard de la séquence complète de l’entretien montre que Kamala Harris parlait de Donald Trump, et non pas d’Elon Musk. Les commentaires de Kamala Harris étaient en réponse à une question de Jake Tapper sur son soutien à la décision de Twitter (aujourd’hui X) d’interdire Donald Trump sur la plateforme. 

Jake Tapper a demandé à Kamala Harris : “L’un des sujets dont vous parlez beaucoup … était votre appel à Twitter pour suspendre le compte du président Donald Trump. Pourquoi était-ce important?” Et Kamala Harris de répondre : “En ce qui me concerne, et je pense que la plupart des gens diraient la même chose, y compris les membres du Congrès qu’il a menacés, il a perdu ses privilèges et (son compte) devrait être fermé”. Kamala Harris n’a pas parlé d’Elon Musk ni d’une éventuelle fermeture de Twitter au cours de cet entretien. 

MYTHE : Toute la famille de Tim Walz a apporté son soutien à Donald Trump pour la présidence

 

Une photo montrant des membres de la famille du démocrate Tim Walz portant des t-shirts avec l’inscription “Les Walz du Nebraska pour Trump” (“Nebraska Walz’s for Trump”) ne prouve pas que toute la famille de Tim Walz soutient le républicain Donald Trump plutôt que la candidature de Tim Walz à la vice-présidence. 

La sœur de Tim Walz, Sandy Dietrich, a déclaré à l’Associated Press en septembre 2024 qu’elle et d’autres membres de sa famille soutenaient le ticket démocrate et que les personnes figurant sur la photo étaient des cousins éloignés de Tim Walz. Sandy Dietrich a déclaré qu’elle et le reste de sa famille étaient des “démocrates pour Tim”.

Une photo virale de huit personnes portant des t-shirts soutenant Donald Trump montre des descendants de Francis Walz, le frère du grand-père de Tim Walz, selon un article du New York Times de septembre 2024. Sandy Dietrich a déclaré au New York Times que sa famille n’avait “jamais connu ce côté” de la famille.

MYTHE : CNN a rapporté que Kamala Harris avait menti 113 fois pendant son discours à la Convention nationale du parti démocrate 

 

CNN n’a pas rapporté que la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris avait menti 113 fois lors de son discours d’acceptation de la nomination présidentielle à la Convention nationale du parti démocrate le 22 août 2024.

Le chiffre 113 n’est mentionné nulle part dans l’article de CNN vérifiant les propos tenus lors du discours, intitulé “Vérification de la soirée 4 de la Convention nationale du parti démocrate” (“Fact-checking night 4 of the Democratic National Convention”), et l’article n’indique pas non plus que Kamala Harris ait dit quelque mensonge que ce soit. CNN a vérifié un total de quatre affirmations du discours de Kamala Harris, concernant les commentaires qu’elle a faits sur la décision de la Cour suprême des États-Unis de juillet 2024 sur l’immunité présidentielle, les opinions de Donald Trump sur l’avortement et les propositions économiques de Donald Trump.

La directrice de la communication de la chaîne télévisée, Anna Jager, a déclaré à Lead Stories dans un email du 3 septembre 2024 qu’elle “peut confirmer que cette [affirmation] est fausse”.

MYTHE : Une vidéo montre Tim Walz en train de danser avec un ensemble féminin peu couvrant et un chapeau de cowboy

 

La vidéo d’un homme dansant avec un chapeau de cow-boy et une tenue deux pièces dénudée ne représente pas le gouverneur du Minnesota, Tim Walz.

La vidéo de 27 secondes semble montrer Tim Walz en train de danser sur la chanson de Beyoncé “Texas Hold ‘Em”, sortie en 2024, portant un chapeau de cow-boy rose, un pantalon en similicuir orné de strass et un haut court qui laisse apparaître son ventre.

Cependant, la version originale de la vidéo montre le danseur et travesti Matthew Krumpe dansant sur “Texas Hold ‘Em”. Matthew Krumpe a publié la vidéo sur son compte Instagram le 19 février 2024.

MYTHE : JFK Jr. a un jour déclaré que Donald Trump serait une “force irrésistible pour la justice” en tant que président 

 

John F. Kennedy Jr, fils de l’ancien président américain John F. Kennedy, n’a pas déclaré dans le numéro de juin 1999 de son magazine “George” que Donald Trump serait “une force irrésistible pour la justice” s’il était président.

Le site de vérification des faits PolitiFact a déclaré dans un article d’avril 2019 qu’il avait examiné le numéro de juin 1999 et n’avait trouvé aucune mention de Donald Trump. Un archiviste de la bibliothèque présidentielle John F. Kennedy, qui conserve les numéros du magazine “George”, a déclaré dans un email d’août 2024 à Reuters que la déclaration ne figurait pas dans le numéro de juin 1999, ni “dans aucun article consacré à John F. Kennedy Jr. au cours de sa vie”.

En 2021, le responsable de la communication de la bibliothèque présidentielle, Matt Porter, a déclaré à Reuters par email qu’après avoir contacté des personnes liées au magazine, “nous pouvons confirmer qu’il ne s’agit pas de quelque chose que John F. Kennedy Jr. a écrit ou dit à aucun moment”. 

MYTHE : Les Marines américains ont incendié un box de stockage rempli de bulletins de vote par correspondance frauduleux à Atlanta (Géorgie)

 

Il est sans fondement de dire que des Marines américains ont trouvé et détruit un box de stockage à Atlanta, en Géorgie, qui était rempli de cartons de bulletins de vote par correspondance frauduleux. Cette affirmation provient de Real Raw News, un site web qui se décrit comme “humoristique, parodique et satirique” et dont les articles ont souvent été traités comme authentiques par d’autres sites et utilisateurs de réseaux sociaux.

Un article de Real Raw News du 3 septembre 2024 indiquait : “Des Marines américains ont incendié dimanche un box de stockage d’Atlanta qui contenait des dizaines de cartons remplis de milliers de bulletins de vote par correspondance frauduleux, tous adressés à des personnes décédées et pré-remplis en faveur de Kamala Harris pour l’élection présidentielle de 2024”. L’article ajoutait que les prétendus bulletins étaient adressés à un certain nombre d’acteurs décédés en 2024, dont Shelly Duval et Donald Sutherland, un citoyen canadien qui n’a pas le droit de voter aux élections américaines. 

L’article de Real Raw News ne contenait aucune preuve à l’appui de cette affirmation et attribuait seulement le prétendu système de fraude électorale démocrate à une “source du bureau du général (Eric) M. Smith” (Commandant du corps des Marines des États-Unis).

Une analyse réalisée par NewsGuard des communiqués de presse et des annonces des Marines américains et du Pentagone n’a pas permis de prouver l’existence d’un tel événement. De plus, NewsGuard n’a trouvé aucune information auprès des autorités sur la découverte de bulletins de vote frauduleux en Géorgie.

MYTHE : Kamala Harris portait des boucles d’oreilles avec oreillettes intégrées lors du débat présidentiel de septembre 2024 

 

Les boucles d’oreilles avec oreillettes intégrées que les utilisateurs des réseaux sociaux ont prétendu que Kamala Harris portait lors du débat présidentiel du 10 septembre 2024 avec l’ancien président Donald Trump sont très différentes de celles qu’elle portait réellement, comme le montre une analyse de NewsGuard.

Des utilisateurs des réseaux sociaux et des médias d’État russes ont affirmé que Kamala Harris portait les boucles d’oreilles audio H1, un dispositif créé en 2020 par la startup allemande NOVA Products, aujourd’hui disparue. Selon une page de collecte de fonds Kickstarter pour les boucles d’oreilles, deux microphones sont “intégrés dans de vraies perles pour vous fournir de la musique, des appels téléphoniques et des assistants numériques tout au long de la journée”. Les boucles d’oreilles “projettent le son à l’intérieur de la perle directement dans votre conduit auditif”, précise la page.

Les boucles d’oreilles de Kamala Harris étaient sensiblement différentes de celles avec des oreillettes intégrées, selon une analyse par NewsGuard d’images en haute résolution extraites de la vidéo du débat. Les bijoux de Kamala Harris comportent une perle posée sur deux fines bandes de métal qui s’enroulent autour du lobe de l’oreille, tandis que ceux de NOVA comportent une perle et une seule bande épaisse qui s’enroule autour de l’arrière de l’oreille et se ferme à l’aide d’un clip.

Bien que l’on ne sache pas exactement quelles boucles d’oreilles Kamala Harris portait, il semble qu’il s’agisse de la paire “South Sea Pearl Earrings” de Tiffany and Co, selon une analyse de WhatKamalaWore.com, un site qui relève les éléments de la garde-robe de Kamala Harris.

MYTHE : Quatre départements fédéraux américains ont fait don de $200.000 chacun à la campagne présidentielle de Kamala Harris 

 

Les ministères américains des Affaires Étrangères, de la Défense, de la Santé et des Services Sociaux, et des Vétérans n’ont pas donné 200.000 dollars à la campagne présidentielle de la vice-présidente Kamala Harris. Les utilisateurs conservateurs des réseaux sociaux qui ont relayé cette affirmation ont cité les dons signalés sur OpenSecrets.org, une organisation à but non lucratif qui suit l’origine des dons aux campagnes politiques américaines.

Ces chiffres représentent en réalité les totaux des dons connus faits à la campagne de Kamala Harris par les employés de chacun des quatre départements. En vertu du Hatch Act, la plupart des employés fédéraux peuvent faire des dons à des personnalités politiques et s’engager dans d’autres activités politiques partisanes en dehors de leur travail. Cependant, il est illégal d’utiliser tout argent provenant du Trésor américain – y compris les budgets des organes du gouvernement fédéral – pour financer des activités politiques partisanes, selon le code des règlements fédéraux des États-Unis.

En réponse à ces allégations, le compte X d’OpenSecrets a déclaré le 28 août 2024 : “Les entités gouvernementales américaines ne sont pas autorisées à faire des dons aux candidats fédéraux et aucune n’a donné d’argent à la campagne présidentielle de Kamala Harris en 2024. La campagne de Kamala Harris a reçu de l’argent de donateurs individuels qui ont indiqué qu’une agence gouvernementale était leur employeur”.

MYTHE : L’enquête d’une fondation russe prouve que Tim Walz et des donateurs démocrates sont impliqués dans le trafic sexuel d’enfants ukrainiens 

 

L’affirmation selon laquelle le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, candidat démocrate à la vice-présidence, et plusieurs donateurs démocrates de premier plan, seraient impliqués dans une affaire de trafic et d’abus sexuel d’enfants ukrainiens est sans fondement.

Ce récit se fonde sur une prétendue “enquête” menée par la “Fondation pour combattre l’injustice” (“Foundation to Battle Injustice”), une organisation contrôlée par les services de renseignement russes qui relaie régulièrement des affirmations fausses et sans fondement. La prétendue enquête, publiée sur le site de la fondation le 22 août 2024, affirme que Tim Walz “agit en tant que superviseur clé d’un vaste réseau pédophile” qui “est impliqué dans la vente et l’exploitation sexuelle d’enfants emmenés aux États-Unis depuis l’Ukraine”.

L’article ne fournit aucune preuve crédible de l’existence du prétendu réseau de trafic sexuel d’enfants ou de l’implication des individus ou organisations accusés. Les affirmations reposent entièrement sur le témoignage des deux sources supposées, mais aucun élément ne vient corroborer les déclarations qui leur sont attribuées, ni même l’existence de ces sources.

MYTHE : La tentative d’assassinat présumée de l’ancien président Donald Trump en septembre 2024 était mise en scène

 

Rien ne prouve que la tentative d’assassinat de Donald Trump qui a été déjouée au Trump International Golf Club de West Palm Beach, en Floride, le 15 septembre 2024, ait été mise en scène. Un suspect de 58 ans, Ryan Wesley Routh, fait face à deux accusations en rapport avec l’incident, qui, selon le FBI, “semble être une tentative d’assassinat”.

Alors que Donald Trump jouait au golf au Trump International le 15 septembre, un agent des services secrets a repéré “ce qui semblait être un fusil dépassant de la ligne d’arbres” près du périmètre du parcours, selon une déclaration sous serment du FBI déposée auprès du tribunal fédéral du district sud de la Floride. L’agent a tiré en direction du fusil et un témoin a vu un homme s’enfuir à bord d’un SUV Nissan, qui a ensuite été arrêté dans le comté voisin de Martin. Le conducteur – identifié comme étant Ryan Welsey Routh – a été placé en garde à vue, selon la déclaration sous serment.

Lorsque Ryan Welsey Routh a été arrêté, il a indiqué qu’il savait pourquoi les forces de l’ordre l’avaient arrêté, selon la déclaration sous serment. Le shérif du comté de Martin, William Snyder, a déclaré à l’Associated Press : “Il n’a jamais demandé : ‘De quoi s’agit-il ?’. De toute évidence, les forces de l’ordre avaient des fusils longs, des lumières bleues, beaucoup de choses se passaient. Il n’a jamais posé de questions”.

La déclaration sous serment indique également que les relevés téléphoniques de Ryan Wesley Routh le plaçaient près de la ligne d’arbres du terrain de golf juste avant la confrontation avec les services secrets. Les photos de la déclaration sous serment montrent le fusil chargé de type SKS, un appareil photo et des sacs à dos que les autorités disent avoir trouvés près de la ligne d’arbres. La déclaration sous serment précise que le numéro de série du fusil était “oblitéré et illisible à l’œil nu”.

MYTHE : Taylor Swift a perdu 150 millions de dollars en vente de produits dérivés après qu’elle a annoncé son soutien à Kamala Harris

Il n’y a aucun élément permettant de prétendre que la chanteuse Taylor Swift a perdu 150 millions de dollars en ventes de produits dérivés et de souvenirs dans les jours qui ont suivi l’expression de son soutien à la vice-présidente Kamala Harris pour l’élection présidentielle en septembre 2024.

Taylor Swift a dit soutenir Kamala Harris dans un post Instagram du 10 septembre 2024, quelques minutes après la fin du débat de la vice-présidente américaine avec l’ancien président Donald Trump. Aucun média crédible n’a rapporté que Taylor Swift avait perdu 150 millions de dollars – ou tout autre montant – à cause de fans qui auraient boycotté sa marchandise dans les jours suivants.

MYTHE : L’homme arrêté en lien avec l’apparente tentative d’assassinat de Donald Trump en septembre 2024 est officiellement affilié à un parti politique américain

 

Ryan Wesley Routh, l’homme de Caroline du Nord inculpé en lien avec une possible tentative d’assassinat contre l’ancien président américain Donald Trump, n’est officiellement affilié à aucun parti politique.

Ryan Wesley Routh est listé comme étant non affilié à un parti politique depuis au moins 2012, selon le portail de recherche d’électeurs du Conseil des élections de l’État de Caroline du Nord. Bien que Ryan Wesley Routh ait voté lors de la primaire démocrate de mars 2024 en Caroline du Nord, les électeurs non affiliés de l’État sont autorisés à choisir le bulletin de vote de n’importe quel parti politique lors d’une primaire, comme l’indique le site web du Conseil des élections. 

Les comptes de Ryan Wesley Routh sur les réseaux sociaux montrent qu’il a soutenu à la fois des hommes politiques républicains et démocrates. Dans un message publié en juin 2020 sur Twitter (maintenant X), Ryan Wesley Routh a laissé entendre qu’il avait soutenu Donald Trump en 2016, mais qu’il lui avait depuis retiré son soutien, disant qu’il pensait que Donald Trump avait été une “déception” et qu’il “sera content quand (Donald Trump) sera parti”.

Ryan Wesley Routh a donné 140 dollars au total à ActBlue, une plateforme de collecte de fonds démocrate, entre septembre 2019 et mars 2020, selon les données de la Commission électorale fédérale.

MYTHE : Les démocrates ont payé les modérateurs du débat présidentiel de septembre 2024 un million de dollars chacun

Il n’existe aucune preuve que le méga-donateur démocrate George Soros ni que la campagne présidentielle de la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris aient versé un million de dollars à chacun des deux modérateurs du débat du 10 septembre 2024 entre Kamala Harris et l’ancien président Donald Trump. 

Les allégations selon lesquelles les modérateurs, David Muir, présentateur d’ABC News World News Tonight, et Linsey Davis, présentatrice d’ABC News Live, auraient été payés, sont apparues pour la première fois le 12 septembre 2024 dans des articles publiés sur les sites satiriques SpaceXMania.com et sa filiale Esspots.com.

Un porte-parole de George Soros a déclaré à NewsGuard dans un email en septembre 2024 : “Cette affirmation est complètement et absolument fausse”. 

MYTHE : La campagne de Kamala Harris a placé une publicité sur un panneau à New York capitalisant sur les tentatives d’assassinat de Trump

 

Une vidéo prétendant montrer une publicité de la campagne présidentielle 2024 de la vice-présidente Kamala Harris capitalisant sur les tentatives d’assassinat ratées contre l’ancien président Donald Trump a été créée de toutes pièces.

La vidéo montre un panneau d’affichage à Times Square, à New York, diffusant une publicité vidéo censée provenir de la campagne de Kamala Harris à la suite de l’apparente tentative d’assassinat de Donald Trump, le 15 septembre 2024, alors qu’il jouait au golf. La première tentinsative ratée a eu lieu lors d’un rassemblement de Donald Trump à Butler, en Pennsylvanie, le 13 juillet 2024. La prétendue publicité de Kamala Harris indiquait : “Nombre de tentatives d’assassinat contre Trump : 2 Harris : 0. Quel est l’intérêt de voter pour un candidat qui sera assassiné après sa victoire ? Votez pour Kamala Harris”. La vidéo portait le logo et la marque du compte Instagram officiel de CNN pour donner l’impression que le média avait fait un reportage sur la vidéo.

En réalité, il n’y a aucune preuve que la campagne de Kamala Harris ait diffusé une telle publicité ou que CNN ait publié la vidéo sur son compte Instagram. CNN a déclaré à NewsGuard dans un communiqué envoyé par email en septembre 2024 que la chaîne n’avait jamais publié la vidéo et qu’elle était un faux. Une analyse par NewsGuard du compte Instagram et d’autres comptes de CNN sur les réseaux sociaux, ainsi que de son site web, n’a révélé aucune vidéo de ce type. NewsGuard a passé la vidéo à travers les outils de détection de l’IA InVid et TrueMedia, qui ont tous deux trouvé des signes de manipulation.

Antibot4navalny, un groupe de bénévoles anonymes qui surveille les opérations d’influence russes, a déclaré à NewsGuard que la vidéo avait probablement été créée par Matryoshka, une opération d’influence russe nommée d’après les poupées gigognes russes, qui diffuse des vidéos de désinformation pro-Kremlin en imitant des médias occidentaux crédibles.

MYTHE : Une étude de mai 2024 a prouvé que 10% à 27% des non-citoyens aux États-Unis étaient inscrits illégalement sur les listes électorales

 

Une étude réalisée en mai 2024 n’a pas prouvé que 10 à 27% des non-citoyens américains étaient inscrits illégalement sur les listes électorales, comme l’ont prétendu son auteur et plusieurs sites d’information conservateurs. Les politologues affirment que les données sous-jacentes utilisées dans l’étude présentent d’importantes failles méthodologiques et que les preuves disponibles montrent qu’il est extrêmement rare que des non-citoyens soient inscrits sur les listes électorales. 

L’étude, qui n’a pas fait l’objet d’un examen par des pairs et n’a pas été publiée dans une revue académique, a été rédigée par un chercheur indépendant, James Agresti, président et cofondateur de Just Facts, une organisation texane à but non lucratif qui publie des analyses conservatrices sur des questions politiques, y compris l’immigration. James Agresti a fondé sa conclusion sur les données d’immigration du Bureau du recensement des États-Unis de 2022 et sur une étude réalisée en 2014 par Jesse Richman, professeur de sciences politiques à l’Université Old Dominion, qui a utilisé les données d’une enquête semestrielle de YouGov réalisée en 2008 et 2010 sur les préférences politiques et les intentions de vote. L’enquête YouGov, appelée Cooperative Election Survey (CES), a révélé que 339 des 32.800 personnes interrogées en 2008 et 489 des 55.400 personnes interrogées en 2010 déclaraient être des non-citoyens.

Les experts en matière de sondages et d’élections ont souligné les lacunes des données utilisées par James Agresti – en particulier les données de l’enquête CES de l’étude de Jesse Richman de 2014, sur lesquelles l’étude de James Agresti s’est fortement appuyée. James Agresti a même écrit dans son étude que ses résultats et la recherche de Jesse Richman comportaient tous deux “d’importantes marges d’incertitude. Cela est dû à la taille relativement petite des échantillons et à d’autres sources d’erreur possibles – certaines pouvant produire des surcomptes et d’autres des sous-comptes”.

En outre, il n’existe aucune preuve corroborante que des millions de non-citoyens votent illégalement aux élections américaines. Selon le Washington Post, une base de données de la Heritage Foundation sur les affaires de fraude électorale portées devant les tribunaux, que le think tank conservateur qualifie “d’échantillonnage”, ne comprend que 85 affaires impliquant des allégations de vote de non-citoyens entre 2002 et 2023.

MYTHE : Le programme conservateur “Project 2025” propose de supprimer le Service météorologique national 

 

“Project 2025”, un programme conservateur destiné à guider Donald Trump s’il est réélu, n’appelle pas à la suppression du Service météorologique national (National Weather Service (NWS)). Le document de 922 pages comprend une section d’une demi-page consacrée au NWS, qui fournit des prévisions météorologiques, des données de prévision et des alertes aux phénomènes météorologiques violents. Toutefois, cette section n’appelle pas à la suppression du NWS et suggère plutôt que l’agence se détourne des prévisions publiques car, selon le rapport, les prévisions d’entreprises privées telles qu’AccuWeather sont “plus fiables”. 

Le document du “Project 2025”, intitulé “Mandate for Leadership” (“Mandat pour le leadership”), stipule : “Le NWS fournit des données que les entreprises privées utilisent et devrait se concentrer sur ses services de collecte de données. Étant donné que les entreprises privées dépendent de ces données, le NWS devrait commercialiser pleinement ses opérations de prévision”. 

“Project 2025” est un programme lancé par la Heritage Foundation, auquel ont participé des dizaines d’autres groupes conservateurs. Un porte-parole de la Heritage Foundation a déclaré à NewsGuard dans un email de septembre 2024 que “Project 2025 … n’appelle pas à l’élimination de NWS”, ajoutant : “Cette affirmation est fausse et ridicule – tout le monde peut lire gratuitement le Mandat pour le leadership sur notre site web pour voir ce que nous demandons réellement”.

MYTHE : Des personnalités publiques américaines, dont la star de basket Brittney Griner, ont publié des éditoriaux polémiques sur les élections de 2024

 

Des personnalités publiques telles que Brittney Griner, star de la WNBA, la Ligue professionnelle de basket-ball féminin des États-Unis; Steven Cheung, porte-parole de la campagne de Donald Trump; et Scott Keeter, conseiller en enquêtes au Pew Research Center, une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis, n’ont pas publié d’éditoriaux sur les élections américaines en septembre 2024. En réalité, de faux articles d’opinion ont été créés à l’aide de l’IA et sont apparus sur un soi-disant réseau d’information local qui a été lié à une opération d’influence iranienne.

NewsGuard n’a trouvé aucune preuve que de tels articles d’opinion aient été publiés par des médias fiables. Pangram Labs, un outil de détection des textes générés par IA, a estimé à 99,99% la probabilité que les éditoriaux aient été créés à l’aide du modèle ChatGPT-4 d’OpenAI. Dans un email adressé à NewsGuard en septembre 2024, Scott Keeter du Pew Research Center a déclaré : “Je ne suis pas l’auteur de cet article”. Un porte-parole de Brittney Griner a déclaré à NewsGuard qu’elle n’était pas non plus l’autrice de l’éditorial qui lui est attribué. OpenAI et Steven Cheung n’ont pas répondu aux emails de NewsGuard cherchant à obtenir des commentaires à ce sujet. 

En outre, SavannahTime.com, le site sur lequel les éditoriaux ont été publiés, fait partie d’une opération d’influence iranienne qui utilise des sites se faisant passer pour des médias locaux. Le réseau a été découvert par Microsoft dans un rapport du 9 août 2024, qui indique qu’il “engage activement des groupes d’électeurs américains aux extrémités opposées du spectre politique avec des messages polarisants”.

MYTHE : Une porte-parole de la campagne de Kamala Harris a déclaré à CNN qu’elle ne possédait pas d’arme à feu

 

Une porte-parole de la campagne de la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris, candidate démocrate à l’élection présidentielle de 2024, n’a pas dit à CNN que Kamala Harris ne possédait pas d’arme à feu. En réalité, elle a affirmé le contraire. Un extrait vidéo de la séquence d’information a été accéléré et mal titré pour déformer les propos de la porte-parole.

Dans le clip de CNN partagé sur les réseaux sociaux, le journaliste Jim Acosta demande : “Que savons-nous de cette arme à feu qu’elle (Kamala Harris) possède et quand l’a-t-elle obtenue ?” La légende de la vidéo déformée indique que la porte-parole de la campagne de Kamala Harris, Adrienne Elrod, a répondu : “Elle ne possède pas d’arme à feu”.

Les utilisateurs des réseaux sociaux ont cité la prétendue déclaration d’Adrienne Elrod pour affirmer que Kamala Harris avait menti sur le fait qu’elle possédait une arme à feu. Cependant, NewsGuard a revu la séquence de CNN au ralenti et a constaté qu’Adrienne Elrod y a effectivement dit, en bégayant, “Elle possède une arme à feu”. Ce commentaire est cohérent avec la transcription de l’épisode par CNN, qui indique qu’Adrienne Elrod a dit à Jim Acosta : “Elle possède une arme à feu”.

Dans une publication X du 21 septembre 2024, le porte-parole de la campagne de Kamala Harris, Ian Sams, a déclaré au sujet de la vidéo modifiée : “La définition de la désinformation : une vidéo manipulée intentionnellement (accélérée artificiellement pour rendre le son flou) pour induire le spectateur en erreur”.

MYTHE : La porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a ignoré une question concernant les tentatives d’assassinat contre Donald Trump

 

La porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, n’a pas ignoré une question sur les deux tentatives d’assassinat contre l’ancien président Donald Trump lors d’une conférence de presse en septembre 2024, selon des images de cette conférence de presse. Un clip vidéo partagé par des utilisateurs conservateurs des réseaux sociaux ayant relayé ce faux récit a été édité pour couper la réponse de Karine Jean-Pierre.

Lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche le 17 septembre 2024, le correspondant de Fox News Peter Doocy a interrogé Karine Jean-Pierre sur l’habitude de l’administration de Joe Biden de qualifier Donald Trump de menace pour la démocratie, en lui demandant : “Combien de tentatives d’assassinat contre Donald Trump avant que le président et le vice-président choisissent un autre mot que ‘menace’ pour décrire Trump ?” Le clip vidéo partagé sur les réseaux sociaux a été modifié pour donner l’impression que Karine Jean-Pierre avait immédiatement mis fin à la conférence de presse et avait quitté la salle après que Peter Doocy eut posé cette question. 

Cependant, l’enregistrement du briefing complet montre que Karine Jean-Pierre a en fait donné une réponse de trois minutes à la question de Peter Doocy. Elle a déclaré qu’elle n’était pas d’accord avec le présupposé de la question et que l’administration Biden condamnait la violence politique. “C’est une administration qui a dénoncé et condamné tout type de rhétorique ou de violence politique”, a déclaré Karine Jean-Pierre à Peter Doocy.

MYTHE : Coca-Cola a autorisé la personnalisation de ses canettes avec “Harris 2024”, mais pas “Trump 2024”

 

Un outil de personnalisation de canette proposé sur le site de Coca-Cola en septembre 2024 ne permettait de décorer les canettes ni avec les mots “Harris 2024”, ni avec “Trump 2024”, contrairement à ce que prétendaient les utilisateurs pro-Trump des réseaux sociaux. En effet, un test de l’outil de personnalisation effectué par NewsGuard le 25 septembre 2024 montre que les deux expressions étaient interdites. 

Lorsqu’un analyste de NewsGuard a saisi “Trump 2024” et “Harris 2024” dans l’outil de personnalisation de Coca-Cola en septembre 2024, le site a renvoyé des messages d’erreur indiquant que le terme n’était “pas autorisé”. Les deux messages d’erreur indiquaient que l’outil n’autorisait pas les expressions qui étaient “des noms de marques déposées, de nature politique, des noms de pays, de célébrités, de figures religieuses, ainsi que tout ce qui pourrait être considéré comme offensant pour d’autres raisons”.

Lors de ce qui apparaît être un problème technique, l’outil de personnalisation a permis à l’analyste de saisir à la fois “Harris Walz 2024” et “Trump Vance 2024”, sans renvoyer de message d’erreur pour ces deux phrases. Après que NewsGuard a testé ces phrases, l’outil a été mis hors ligne pendant plusieurs heures le 26 septembre 2024. 

MYTHE : Kamala Harris a tué un rhinocéros noir en voie d’extinction lors de sa visite en Zambie en 2023

 

Rien ne prouve que la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, ait abattu un rhinocéros en voie d’extinction dans le parc national de Luangwa Nord, en Zambie. Ce faux récit semble faire partie d’un effort de désinformation russe qui, selon les experts, vise de plus en plus la campagne Harris-Walz à l’approche de l’élection présidentielle américaine.

L’affirmation semble avoir fait sa première apparition dans une vidéo YouTube du 25 septembre 2024, dans laquelle une personne identifiée comme “Simon Mubanga” dit qu’il est garde forestier au parc national du Luangwa Nord. Dans cette vidéo, “Simon Mubanga” affirme qu’une “femme politique américaine” dont le “nom était Kamala” a tiré sur un rhinocéros.

Il est vrai que Kamala Harris s’est rendue en Afrique en mars 2023 dans le cadre d’une mission diplomatique visant à renforcer les relations entre les États-Unis et l’Afrique. Cependant, rien n’indique qu’elle ait visité le parc national de Luangwa Nord ou qu’elle ait abattu un rhinocéros au cours d’un safari. 

Dans un message Facebook adressé à NewsGuard en septembre 2024, un porte-parole du parc national du Luangwa Nord a déclaré : “Kamala Harris ne s’est pas rendue dans le parc national du Luangwa Nord en mars 2023, ni à aucun autre moment”. Le porte-parole a ajouté : “Aucun rhinocéros n’a été abattu dans le parc national du Luangwa Nord depuis la crise du braconnage du milieu des années 1980”.

Dans une déclaration envoyée par email à NewsGuard, Rijul Gupta, fondateur et PDG de Deep Media, un outil de détection des deepfakes, a déclaré qu’il y avait une “forte probabilité” que la vidéo YouTube “ait été manipulée à l’aide d’une technologie de deepfake”. 

MYTHE : Une co-modératrice du débat présidentiel a déclaré qu’elle prévoyait de ne vérifier que les faits concernant Donald Trump

 

Contrairement à ce qu’affirment certains sites conservateurs et utilisateurs des réseaux sociaux, Linsey Davis, de la chaîne ABC News, n’a pas déclaré, lors d’un entretien accordé au Los Angeles Times, qu’elle prévoyait de vérifier uniquement les affirmations de l’ancien président Donald Trump lors du débat présidentiel du 10 septembre 2024. En réalité, Linsey Davis a déclaré au Los Angeles Times qu’elle et son co-modérateur David Muir avaient examiné les déclarations publiques faites par les deux candidats tout en se préparant à vérifier les fausses affirmations des deux candidats. 

L’article du LATimes.com du 11 septembre 2024 indiquait : “Avec le co-modérateur David Muir, Davis avait étudié des heures de meetings et d’interviews de campagne pour préparer l’événement très attendu au National Constitution Center de Philadelphie, et était prête à réfuter les déclarations les plus flagrantes des candidats”. 

L’article ne dit nulle part que Linsey Davis et David Muir prévoyaient de vérifier uniquement les faits concernant Donald Trump.

MYTHE : Kamala Harris a lancé un site de campagne appelé NewWayForward.us qui prône la citoyenneté pour tous les immigrants sans papiers, parmi d’autres mesures controversées 

 

Kamala Harris n’a pas lancé un site de campagne appelé NewWayForward.us, qui prône l’ouverture des frontières, l’abolition des exigences en matière d’identification des électeurs et d’autres propositions controversées. Ce site semble être lié à un effort de désinformation russe qui, selon les experts, vise de plus en plus la campagne Harris-Walz à l’approche de l’élection présidentielle américaine.

NewWayForward.us n’est pas un site web authentique de la campagne de Kamala Harris. Les registres d’enregistrement de domaines montrent que le site a été enregistré le 18 septembre 2024 sous l’identité apparemment fausse de “Syrinx Difiora”. Le site officiel de la campagne de Kamala Harris, KamalaHarris.com, qui détaille son programme politique intitulé “New Way Forward” (“Une nouvelle voie pour l’avenir”), a été enregistré le 1er mars 2002.

NewsGuard a constaté un chevauchement des tactiques et de la conception entre le faux site de Kamala Harris et Ensemble-24.fr, un site qui prétendait à tort être le site officiel du groupe d’alliance centriste Ensemble du président français Emmanuel Macron, et Sengager-Ukraine.fr, un site qui imitait le portail de recrutement de l’armée française. NewsGuard a découvert que les trois sites ressemblent tous à l’œuvre de John Mark Dougan, un ancien shérif adjoint de Floride devenu propagandiste du Kremlin qui s’est réfugié à Moscou.

Une source gouvernementale française a déclaré à NewsGuard en octobre 2024 que Storm-1516, une opération d’influence russe surnommée ainsi par Microsoft et qui lance des campagnes équivalentes à celles de John Mark Dougan, était probablement à l’origine du faux site de Kamala Harris.

MYTHE : JD Vance a loué son chien, Atlas, pour séduire les électeurs 

 

Le candidat républicain à la vice-présidence, J.D. Vance, n’a pas admis dans un entretien qu’il louait son chien, Atlas. Une vidéo de l’entretien diffusée sur les réseaux sociaux a été éditée en omettant des parties essentielles de ses propos, ce qui les a déformés.

Lors d’un entretien avec le commentateur conservateur Tucker Carlson, J.D. Vance a déclaré à propos de son chien : “Voici Atlas, dont j’ai découvert sur Internet il y a quelques semaines qu’il s’agit en fait d’un chien de location qui m’a été donné par la campagne (de Donald Trump) pour faire croire que je suis un fan de chiens”.

J.D. Vance plaisantait. Il se moquait d’allégations qui ont circulé en ligne en août 2024 selon lesquelles il aurait loué son chien, comme semblait le prouver la façon dont on le voit tenir la laisse d’Atlas – que certains utilisateurs de réseaux sociaux de gauche ont qualifié de maladroite. 

J.D. Vance a poursuivi en riant : “C’est vraiment hilarant d’entendre ces gauchistes dire : ‘Oh, ce chien, ce n’est pas du tout son chien’. Bien sûr, nous l’avons eu quand il n’était qu’un chiot de huit semaines… Il est si bien dressé et si normal qu’il est choquant pour moi que quelqu’un puisse penser qu’il n’est pas notre chiot”.

La famille Vance a accueilli Atlas en janvier 2024, comme l’a déclaré un porte-parole de J.D. Vance à PolitiFact. Une image de J.D. Vance et Atlas au Capitole, donnée à USA Today par le porte-parole de J.D. Vance, Luke Schroeder, a été prise en janvier 2024, six mois avant que l’ancien président Donald Trump annonce J.D. Vance comme son colistier, selon les métadonnées intégrées à l’image et analysées par le journal.

MYTHE : Pendant le débat vice-présidentiel d’octobre 2024, Tim Walz a lu ses réponses sur un téléprompteur 

 

Il est sans fondement de prétendre que le gouverneur du Minnesota Tim Walz, colistier de la candidate démocrate Kamala Harris, a lu ses réponses sur un téléprompteur lors du débat vice-présidentiel du 1er octobre 2024 avec le sénateur républicain J.D. Vance. Les photographies prises dans le studio de New York où s’est déroulé le débat ne montrent aucun téléprompteur dans le studio, et les reportages réalisés à l’intérieur de la salle ne font pas mention d’un téléprompteur. 

L’utilisation d’un téléprompteur aurait constitué une violation des règles du débat, qui stipulaient que les candidats ne pouvaient pas apporter d’accessoires ou de notes pré-écrites sur scène, ni interagir avec des membres de leur équipe de campagne. 

NewsGuard a examiné des images à haute résolution montrant plusieurs perspectives de la scène du débat, et aucune ne montrait la présence de téléprompteurs dans le studio de CBS News à New York où il s’est déroulé. En outre, NewsGuard a examiné les articles de presse des journalistes présents sur place, et aucun ne mentionnait l’utilisation d’un téléprompteur.

MYTHE : Le programme conservateur “Project 2025” propose un registre national des grossesses

 

“Project 2025” ne contient pas de proposition visant à créer un registre national des grossesses, dont certains utilisateurs des réseaux sociaux ont affirmé qu’il obligerait les femmes à communiquer au gouvernement des informations détaillées sur leur santé reproductive lorsqu’elles tombent enceintes. Ellen Keenan, porte-parole du “Project 2025”, a déclaré à PolitiFact en septembre 2024 que cette affirmation était “complètement fausse et ridicule”.

“Project 2025”, un programme politique créé par des dizaines de groupes conservateurs, propose une surveillance accrue des avortements dans le pays, affirmant que “les systèmes de surveillance des avortements et de signalement de la mortalité maternelle des CDC (Centres américains de contrôle et de prévention des maladies) sont terriblement inadéquats… Parce que les états libéraux sont devenus des sanctuaires du tourisme de l’avortement, le ministère de la Santé devrait utiliser tous les moyens à sa disposition, y compris la suppression de fonds, pour s’assurer que chaque état déclare exactement le nombre d’avortements pratiqués sur son territoire, à quel âge gestationnel de l’enfant, pour quelle raison, l’état de résidence de la mère et par quelle méthode”.

Le document indique en outre que le ministère américain de la Santé et des Services Sociaux devrait suivre les comparaisons entre les naissances vivantes et les avortements “en fonction de divers indicateurs démographiques afin de déterminer si certaines populations sont ciblées par les fournisseurs d’avortements et si de meilleurs soins prénataux physiques, mentaux et sociaux améliorent les résultats pour les enfants et réduisent les taux d’avortement, en particulier chez les personnes les plus vulnérables”. 

Toutefois, comme indiqué plus haut, le document ne suggère pas qu’une future administration mette en place un registre national qui permettrait de suivre toutes les grossesses aux États-Unis.

MYTHE : L’enquête d’une fondation russe prouve que les démocrates recrutent des immigrants et des réfugiés ukrainiens dans le cadre d’une campagne de terreur de masse contre les partisans de Donald Trump 

 

L’affirmation selon laquelle la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, armerait des migrants sans papiers et des réfugiés ukrainiens afin de déclencher des violences contre les partisans de Donald Trump est sans fondement. Ce récit repose sur une prétendue “enquête” publiée par la “Foundation to Battle Injustice” (“La Fondation pour combattre l’injustice”), une organisation apparemment contrôlée par les services de renseignement russes qui relaie régulièrement des affirmations fausses et sans fondement. Le rapport de la Fondation s’appuie uniquement sur des sources anonymes qui ne peuvent pas être vérifiées de manière indépendante.

Une analyse réalisée par NewsGuard des rapports d’actualité et des déclarations des organisations humanitaires basées aux États-Unis et des agences fédérales qui s’occupent de l’immigration et des réfugiés n’a révélé aucune preuve d’un quelconque plan de recrutement d’immigrants et de réfugiés. Les agences responsables de la sécurité nationale et de l’immigration, telles que le FBI et l’Agence américaine de garde-frontières (U.S. Border Patrol), n’ont pas émis d’avertissements ou de déclarations concernant une supposée campagne terroriste avant les élections.

La “Foundation to Battle Injustice”, basée à Moscou, a l’habitude de diffuser des campagnes de désinformation basées sur des enquêtes fabriquées de toutes pièces et destinées à ébranler l’Occident. Darren Linvill, de l’université de Clemson, a déclaré à Scripps News en mai 2024 que la fondation était “une organisation de façade opérant depuis la Russie qui s’efforce de relayer des histoires et des récits dans les conversations occidentales en France, en Allemagne et aux États-Unis”.

MYTHE : Kamala Harris avait une addiction à la cocaïne et a séjourné dans un centre de désintoxication à East Hampton, New York

 

Les affirmations selon lesquelles Kamala Harris aurait été admise dans un centre de désintoxication à New York pour abus de substances et qu’un de ses collaborateurs aurait fait entrer clandestinement un sac de cocaïne à la Maison-Blanche sont sans fondement. Ce récit semble s’inscrire dans le cadre d’un effort de désinformation russe qui, selon les experts, vise de plus en plus la campagne Harris-Walz à l’approche de l’élection présidentielle américaine.

L’affirmation semble être apparue avec une publication X du 2 octobre 2024 de “James Bolden”, qui se décrit comme un “journaliste indépendant” basé dans le Colorado. La publication indiquait : “Ma dernière enquête : L’addiction aux drogues de Kamala”. Le message était accompagné d’une voix off de “Bolden” décrivant son “enquête” sur Kamala Harris.

“James Bolden” semble être un personnage généré par IA. Une recherche effectuée par NewsGuard n’a permis d’identifier aucun journaliste portant ce nom. En outre, plusieurs outils de détection de l’IA, dont Hive et TrueMedia, ont trouvé des “preuves substantielles” que la photo de profil de “James Bolden” et le son de sa voix off expliquant son enquête étaient générés par IA. 

Rijul Gupta, fondateur et PDG de Deep Media, un outil de détection des deepfakes, a déclaré à NewsGuard en octobre 2024 que l’IA avait été utilisée comme un “outil créatif” pour “créer le personnage d’un vrai reporter/journaliste”.

MYTHE : La citation de Kamala Harris sur le fait d’être “libéré de ce qui a été” a été reprise chez Karl Marx 

 

Kamala Harris n’a pas pu reprendre la citation “libéré de ce qui a été” – une expression qu’elle a fréquemment répétée lors de sa campagne – chez Karl Marx, car ce dernier n’a jamais utilisé cette expression dans ses écrits, d’après une recherche effectuée par NewsGuard dans les archives de ses œuvres et de sa correspondance.

En septembre 2024, des utilisateurs pro-Trump de réseaux sociaux ont fait circuler un graphique avec des photos de Kamala Harris et de Karl Marx qui attribuait la citation “Aller de l’avant vers un avenir libéré de ce qui a été” au philosophe politique révolutionnaire. Le graphique comportait également le texte “libéré de ce qui a été” à côté de la photo de Kamala Harris, laissant entendre qu’elle avait copié la phrase de Karl Marx.

En réalité, il n’existe aucune preuve que Karl Marx ait utilisé la citation qui lui est attribuée par le graphique ou l’expression plus courte “libéré de ce qui a été”. NewsGuard et le site de vérification des faits Lead Stories ont effectué des recherches approfondies sur “Marx and Engels Collected Works”, une base de données en ligne gérée par l’éditeur britannique Lawrence & Wishart qui héberge toutes les œuvres écrites de Karl Marx et de son ami, le philosophe Friedrich Engels. Les recherches de NewsGuard et de Lead Stories sur les termes “libéré de ce qui a été” et “libéré” n’ont donné aucun résultat. 

NewsGuard a effectué les mêmes recherches sur Marxists Internet Archive, un site qui héberge les œuvres complètes et les correspondances de Karl Marx, et n’a trouvé aucun résultat.

MYTHE : Le PDG de la banque JPMorgan, Jamie Dimon, a apporté son soutien à Donald Trump en octobre 2024 pour la présidence  

 

Le PDG de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, n’a pas annoncé qu’il soutenait l’ancien président américain Donald Trump pour l’élection présidentielle américaine de 2024, contrairement à ce que prétendent Donald Trump et ses partisans. Jamie Dimon n’a soutenu aucun candidat dans la course électorale, selon son porte-parole.

Le porte-parole de Jamie Dimon, Joe Evangelisti, a déclaré à CNBC le 4 octobre 2024 : “Jamie Dimon n’a apporté son soutien à personne”. Cette déclaration est cohérente avec celle que Jamie Dimon a faite au sujet de l’élection présidentielle américaine de 2024 lors d’un entretien accordé en septembre 2024 à CNBC-TV18, une chaîne de télévision basé à Mumbai (Inde), dans lequel il a déclaré : “Je n’apporte mon soutien à personne pour l’instant”.

Vous trouverez ci-dessous une sélection des récits faux sur les élections de 2024 qui circulent sur internet, tels qu’ils ont été identifiés par NewsGuard, et recensés dans son catalogue des principales infox, aussi appelé “Misinformation Fingerprints” ou "Empreintes de la Mésinformation" :

MYTHE : La présidente de la Commission européenne, Ursula van der Leyen, a été arrêtée au Parlement européen

LES FAITS :

Il n’existe aucune preuve que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ait été arrêtée au Parlement européen. Une image semblant montrer Ursula von der Leyen se faire arrêter par deux agents de police a été numériquement modifiée.

Aucun rapport de presse ou autre rapport n’a fait état de l’arrestation d’Ursula von der Leyen dans l’enceinte du Parlement. Une recherche effectuée par NewsGuard dans les rapports de presse européens n’a permis de trouver aucune couverture d’un tel incident.

Comme l’a révélé l’agence allemande dpa, la photo d’origine montre l’arrestation, en 2021, de Kate Bossi, une femme qui refusait de porter un masque lors d’une réunion d’une commission scoalire régionale, dans le New Hampshire, aux États-Unis.

L’image d’origine a d’abord été publiée par le journal New Hampshire Union Leader, pour illustrer un article du 25 mai 2021, comme l’a écrit dpa. Le visage d’Ursula Von der Leyen et l’image de fond montrant la chambre plénière du Parlement européen à Strasbourg ont été ajoutés numériquement à la photo.

MYTHE : Les pannes des réseaux sociaux lors du Super Tuesday font partie d’un plan d’ingérence électorale

LES FAITS : Rien n’indique que les pannes sur les réseaux sociaux du groupe Meta, qui ont coïncidé avec le “Super Tuesday”, une journée électorale clé en amont de la présidentielle américaine, faisaient partie d’un plan visant à perturber les primaires dans les États américains. Aucun des articles ou publications sur les réseaux sociaux  identifiés par NewsGuard comme colportant ce faux récit n’explique comment les pannes de Meta pouvaient être liées à une stratégie d’ingérence dans les élections.

Après les pannes, un haut responsable de l’Agence américaine pour la cybersécurité et la sécurité des infrastructures a déclaré le 5 mars 2024 à NBC News, sous le sceau de l’anonymat, que l’agence “n’avait pas connaissance d’un quelconque lien avec les élections ou une quelconque cyberactivité malveillante”.

Dans un billet de blog analysant les pannes, ThousandEyes, une équipe de chercheurs de l’entreprise multinationale de cybersécurité Cisco, a conclu qu’étant donné que les serveurs de Meta “sont restés joignables” pendant les pannes et que les utilisateurs qui ont tenté de se connecter ont néanmoins reçu des messages d’erreur, l’incident a probablement été causé par un problème avec un “service de backend, tel que l’authentification”.

Netblocks, un organe de veille de la cybersécurité basé à Londres qui surveille les pannes d’Internet, a déclaré sur X que les pannes s’étaient produites dans plusieurs pays et qu’elles n’étaient pas liées à des “interruptions ou filtrages d’Internet au niveau national”. Andy Stone, porte-parole de Meta, a déclaré dans un post sur X le 5 mars 2024 que les pannes étaient dues à un “problème technique”, sans toutefois fournir de détails supplémentaires.

MYTHE : De nombreuses agressions à l’arme blanche ont eu lieu dans des bureaux de vote le jour de l’élection présidentielle à Taïwan

 

LES FAITS :

Contrairement aux déclarations relayées sur les réseaux sociaux par des comptes qui ne semblent pas être authentiques et faisant partie d’un réseau favorable à la Chine (et s’opposant explicitement au parti au pouvoir à Taïwan, le Parti démocrate progressiste, qui est très dur envers la Chine), il n’y a aucune preuve crédible d’une agression au couteau ayant eu lieu à Taïwan le 13 janvier 2024, jour de l’élection présidentielle sur l’île.

Le gouvernement de la ville de Tainan a écrit dans une déclaration en chinois postée le le 13 janvier 2024 sur son site : “l’ordre dans les bureaux de la ville est jusqu’à présent bon, et les forces de police protègent la sécurité des électeurs à tout moment. Il n’y a eu aucune agression violente à l’arme blanche, comme on a pu le lire sur internet”. 

La fausse affirmation sur des agressions au couteau a gagné en popularité après que le site d’actualité taïwanais My Formosa a publié un article citant des publications sur les réseaux sociaux la relayant. Le site a déclaré à l’AFP qu’il avait “immédiatement retiré l’article” après avoir confirmé que ce n’était pas vrai.